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Philosophie autre
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Par le paradoxe, qui va à rebours de l'opinion admise, Cicéron expose comme des lieux communs des idées dont les Stoïciens peinent à convaincre de la véracité : la beauté morale est le seul bien, la vertu suffit au bonheur, les fautes sont toutes égales, sans la raison il n'y a que folie, tous les sages sont libres et tous les insensés esclaves, seul le sage est riche. Débutant chacun de ses commentaires par une affirmation catégorique, Cicéron s'attache à en rendre intelligible le sens et, ainsi, à emporter l'adhésion. Bien que ludiques, ces Paradoxes se veulent utiles à la cité, où transmettre les vertus stoïciennes. Rédigés alors que la république est menacée, ils hissent la philosophie en arme de combat. Cicéron se lance dans un plaidoyer en faveur de la puissance du langage.
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L'entendement, traité de la nature humaine Tome 1 et appéndice
David Hume
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 4 Janvier 1999
- 9782080707017
Où il est question des pouvoirs de l'entendement aux prises avec l'espace et le temps.
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Quand Carol Gilligan a énoncé dans Une voix différente (1982) l'idée que les femmes ont une autre manière de penser la morale que les hommes, elle ne s'est pas contentée d'élargir la division des sexes à la morale. Elle a mis en avant un concept largement occulté et laissé à l'état de friche : le care. En portant l'attention sur ce « prendre soin », ce souci des autres, l'éthique du care pose la question du lien social différemment :
Elle met au coeur de nos relations la vulnérabilité, la dépendance et l'interdépendance.
Elle rend ainsi audible la voix des fragiles et met en garde contre les dérives conjointement marchandes et bureaucratiques de nos sociétés néolibérales.
Fabienne Brugère propose une synthèse des recherches autour de la notion de care et montre en quoi cette philosophie constitue aujourd'hui un véritable projet de société.
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Conseils d'un père à son fils ; bilan de faillite
Régis Debray
- Folio
- Folio Actuel
- 3 Octobre 2019
- 9782072866197
Un dépôt de bilan peut se consigner dans la bonne humeur, avec clins d'oeil et sourires. C'est cette variante teintée d'humour, rarement pratiquée au tribunal de commerce, qu'a choisie Régis Debray, dans cette lettre d'un père à son fils bachelier, en quête de conseils sur la filière à suivre. Littérature, sociologie, politique, sciences dures ? En empruntant le langage entrepreneurial, celui de notre temps, l'auteur lui expose les bénéfices qu'un jeune homme peut dorénavant attendre de ces divers investissements. En lui recommandant instamment d'éviter la politique. Bien au-delà de simples conseils d'orientation professionnelle, ce livre-testament voudrait faire le point sur le métier de vivre dans le monde d'aujourd'hui, sans rien sacrifier aux convenances. Beaucoup d'adultes et quelques délurés sans âge particulier pourront sans doute y trouver leur compte.
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L'anti-nature ; éléments pour une philosophie tragique
Clément Rosset
- Puf
- Quadrige
- 26 Janvier 2016
- 9782130730132
«Approuver l'existence c'est approuver le tragique. Etre et tragique s'opposent ainsi comme le non et le oui, la dénégation et l'affirmation, la nécessité et le hasard, le droit et le fait, la nature et l'artifice.» «Le propos plus général est de retrouver, dans la frontière entre l'artifice et la nature, le vieux débat qui oppose l'approbation inconditionnelle de l'existence à son acceptation sous réserves de justification.» «L'idée de nature ne serait qu'une erreur et un fantasme idéologique.»
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Bergson a marqué l'importance de certains de ses « essais et conférences » en les rassemblant dans deux recueils : L'énergie spirituelle en 1919, La pensée et le mouvant en 1934. Il faut donc tout à la fois replacer ces écrits dans ses recueils (et dans l'ensemble de son oeuvre) et les lire pour eux-mêmes. Dans Le possible et le réel (1920), Bergson propose une distinction qui change tout : le « réel » dépasse, il précède même un « possible » que nous nous représentons en fait, seulement, après coup il actualise, en revanche, des virtualités qui sont le temps, la vie, la durée même. L'illusion rétrospective, la création imprévisible, l'une et l'autre essentielles à notre vie, voilà ce qui se joue ici, dans ce texte précis, juste après la guerre.
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Une révolution sociale en Canaan, présentée de manière poétique dans l'Exode. Un dieu, celui de Moïse, qui marque la naissance d'une " contre-religion ". Un dispositif d'émancipation. Tel est le récit que dessinent en creux les dernières découvertes.
Qui était Moïse ? L'histoire de la sortie d'Égypte n'est-elle qu'une légende ? Pourquoi la Bible le présente-t-elle comme un lépreux né d'un inceste dans une tribu maudite ? Grâce aux découvertes les plus récentes des historiens et des archéologues, il est possible d'explorer le noyau de vérité du récit de l'Exode.
Un soulèvement a eu lieu en Canaan dans l'Antiquité. Il a donné naissance à une société sans roi et sans État, dont les lois sont hospitalières aux étrangers, favorables aux asservis, aux exclus. Cette insurrection n'aurait pas été possible si un homme surnommé Moïse n'avait pas introduit un dieu étranger, un dieu qui ne sanctifie pas le pouvoir des rois, mais soutient les opprimés dans leur combat pour la justice. L'enquête se centre alors sur le dieu de Moïse afin d'élucider la genèse du monothéisme. Ce n'est pas seulement l'histoire de l'Exode qui est interprétée ici de façon originale, mais aussi le sacrifice d'Abraham, l'Alliance, le bouc émissaire, le messie. On en vient alors à se demander si le monde de Moïse, un monde affecté par une crise dévastatrice, ne ressemble pas étrangement au nôtre et si la promesse d'émancipation portée par ce récit ne nous est pas aussi adressée. -
Les stades immédiats de l'éros (ou l'éros et la musique)
Søren Kierkegaard
- Le Bruit Du Temps
- 13 Janvier 2016
- 9782358730914
En 1843 paraît à Copenhague, sous le pseudonyme de Victor Eremita, le premier livre d'un auteur de 30 ans, philosophe, quelque peu dandy et qui a pu craindre de passer pour oisif. Avec tous les instruments d'une dialectique pleine d'ironie, inquiète, mais pénétrante et vigoureuse, il pose, par l'alternative que traduit son titre (Enten. Eller, « ou bien. ou bien»), les données premières de la philosophie de l'existence, dont il est ainsi le fondateur. Les deux textes réunis dans ce volume appartiennent, comme le fameux Journal du séducteur, qui en est le plus souvent extrait, à la première partie de ce livre de Kierkegaard. Ainsi réunis, ils o rent l'une des plus profondes et brillantes interprétations qui soit du Don Juan de Mozart.
L'enthousiasme de l'auteur des Stades immédiats de l'éros (qui n'est pas donné pour Kierkegaard lui-même) se conjugue à une rare profondeur philosophique et psychologique, pour mettre en lumière un principe de «génialité sensuelle» qui ne pouvait naître qu'avec l'interdit posé par le christianisme. Don Juan - le Don Juan musical - est celui qui «incarne la chair» parce qu'il la représente comme possibilité de jouissance in nie, selon la temporalité abstraite de la musique où, dans la permanence du désir toujours renouvelé,triomphe l'instant ; et pour cette raison seule il séduit universellement. Tel est l'«éros immédiat», dont Chérubin dans Les Noces de Figaro, Papageno dans La Flûte enchantée sont les stades préparatoires, et qui s'épanouit pleinement dans la perfection classique d'un opéra hors normes, seul capable d'en représenter le caractère immédiat: paradoxe qui participe pleinement de la «génialité».
Dans sa préface (inédite), François Lallier montre que cet essai d'une admirable cohérence, loin des intrigues trop ré échies du Journal d'un séducteur, semble la source même des grands livres à venir, Le Concept de l'angoisse, La Maladie à la mort. Il constate que Kierkegaard passe sous silence la présence, dans l'opéra de Mozart, des forces de mort qu'a soulignées un siècle plus tard, dans l'attraction de la psychanalyse, une autre grande étude, Le Don Juan de Mozart de Pierre Jean Jouve. Pour lui une telle omission a valeur de signe, elle peut donner à lire de façon neuve la formule de salut qui constitue le motif conducteur de La Maladie à la mort: «En s'orientant vers luimême, en voulant être lui-même, le moi plonge, à travers sa propre transparence, dans la puissance qui l'a posé».
Pour François Lallier, le second texte que nous publions indique le chemin de cette transparence, c'est le chapitre des Silhouettes consacré par Kierkegaard à Donna Elvira dans lequel le philosophe danois montre la profondeur et la nature de l'amour-haine porté au séducteur. «Donna Elvira, ici, c'est Kierkegaard lui-même.»
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L'efficacité des réseaux sociaux semble aujourd'hui se conjuguer avec la barbarie pour ouvrir un nouveau règne de l'image. Cette violence visualisée, répétée à l'infini, provoque l'effroi, quand ce n'est pas l'émulation chez les plus fragiles. Quel est donc ce pouvoir démultiplié de l'image et date-t-il en fait des récentes mutations technologiques ?
Marie José Mondzain s'intéresse au pouvoir de l'image depuis son apparition sur les parois des grottes préhistoriques ou l'usage politique qui en est fait dès le début du christianisme, sa relation fondamentale à l'humanité comme sa force destructrice. Il s'agit de réfléchir aux conditions dans lesquelles l'image est salvatrice, celles dans lesquelles elle mène l'humanité à sa chute. Pour pouvoir affronter la difficile question des images de terreur actuelles, il faut en passer par cette réflexion sur le pouvoir de l'image en général, rétablir une distance qui, seule, peut nous sauver de l'hypnotisme.
Ce n'est pas en chassant les images, ou même en les ignorant, que nous lutterons contre leur charge de violence, mais bien en apprenant à les regarder autrement. -
La liberté dans un monde fragile ; écologie et pensée libertaire
José Ardillo
- L'Echappee
- Versus
- 9 Février 2018
- 9782373090345
Peut-on construire une société libre dans un monde aussi fragile que le nôtre ? Au cours des deux derniers siècles, la plupart des projets politiques qui avaient l'émancipation pour horizon ne se sont pas posé cette question, car tout leur paraissait possible. La raréfaction des ressources, la disparition des espèces et la pollution n'étaient pas prises en considération, la puissance des sciences et des technologies semblait alors sans limites. A contrario, l'écologie nous enseigne aujourd'hui que la liberté de l'être humain doit être mise en regard des restrictions qu'impose le monde physique.
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Quand les philosophes parlent des femmes
Collectif
- J'Ai Lu
- Librio ; Idees
- 8 Février 2017
- 9782290137048
Une anthologie de citations de philosophes (Platon, E. Kant, J.-J. Rousseau, J.-P. Sartre, etc.) qui laissent transparaître la dimension misogyne de leur pensée.
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Les classiques du soin
Lazare Benaroyo, Céline Lefève
- PUF
- Questions De Soin
- 14 Octobre 2015
- 9782130729884
Si la notion de soin est apparue récemment dans les débats d'éthique médicale, de philosophie politique et de sciences sociales, la question du soin, elle, irrigue depuis toujours la philosophie : soin de l'âme et de la cité. Cet ouvrage présente les grands textes philosophiques et littéraires permettant d'appréhender la polysémie du soin et les paradoxes qui le travaillent : souci éthique et réponse technique aux besoins de celui qui souffre ; raison d'être et parfois point aveugle de la médecine ; relation entremêlant compétences, imaginaire et affects ; mouvement d'inclusion et risque de normalisation ou d'exclusion sociale.
Il met au jour la façon dont les questions qui animent les relations et les pratiques de soin ne cessent d'interroger et de nourrir la philosophie et la médecine. Proposant pour chaque texte un commentaire pédagogique rédigé par un médecin ou un philosophe, il sera utile aux étudiants de philosophie, aux étudiants de médecine et à tous les professionnels de santé désireux de mieux saisir les enjeux éthiques et relationnels du soin.
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Faite pour tout le peuple, la république laïque libère le droit de ce qui divise les hommes. Ni religions reconnues, ni athéisme consacré. Une même loi vaut pour tous. À la liberté de conscience se conjugue la pleine égalité de celui qui croit au ciel et de celui qui n'y croit pas. La complicité tendue de Dieu et de César laisse la place à l'affranchissement réciproque de Dieu et de Marianne.
Contrairement aux particularismes exclusifs, la laïcité permet de concilier la diversité des croyances et des patrimoines culturels avec l'égalité des droits. Ainsi, le bien commun échappe à la guerre des dieux. Et l'ouverture à l'universel est préservée par l'espace civique.
La laïcité n'est pas le degré zéro des convictions. Elle parie sur des hommes libres, maîtres de leur jugement, capables de concorde authentique. L'école laïque apprend à ne pas transiger avec l'exigence de vérité. Cette confiance dans la souveraineté de la pensée humaine est la vertu propre à la laïcité, force d'âme fraternelle où se transcendent les « différences ». Liberté, égalité et fraternité trouvent en elle leur sens plein et généreux.
Ce livre propose une philosophie de la laïcité. Il conjugue les approches de l'histoire, de la théologie, et du droit. Sans polémique, il éclaire les questions actuelles par une réflexion sur la genèse et les fondements de l'idéal laïque. Il en montre la dimension émancipatrice face à la menace des nouveaux obscurantismes et des identités exclusives.
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Comment parvenir à s'engager dans une vie de couple?? Comment vivre sa fra- gilité?? Comment sensibiliser les jeunes enfants à la spiritualité?? Autant de ques- tions qui se posent au cours de l'existence et auxquelles Jean Vanier a répondu avec une infinie bienveillance dans les pages du magazine Panorama de 2014 à 2019.
L'humanisme engagé de Jean Vanier se lit à chaque ligne, dans des termes concrets, avec des mots simples qui sont autant de paroles fulgurantes. Un livre qui fait place à la beauté de la fragilité.
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Lettres sur la sympathie
Marquise De Grouchy
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 23 Mars 2016
- 9782743635978
Dans ces lettres publiées à la suite de sa traduction de la «Théorie des sentiments moraux» d'Adam Smith, la marquise de Condorcet témoigne de la diffusion et de la circulation des idées au siècle des lumières, une époque où l'idée du bonheur est au centre de toutes les préoccupations.
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Guérir la politique
Pierre Lefèvre
- Beauchesne
- Spiritualite Cartusienne
- 6 Décembre 2011
- 9782701016009
31 thèmes illustrés par 31 méditations de Robert Schuman « Tu ne mentiras pas, même pas en politique. » C'est ce que disait, après la seconde guerre mondiale, le ministre des affaires étrangères, Robert Schuman (1886-1963), et, oh miracle ! il le pratiquait. Dans son cas, on peut vraiment parler de « miracles ». Il en a fait, au moins deux : Il a réalisé la réconciliation franco-allemande. Il a jeté les fondements d'une nouvelle Europe unie. Peu de temps avant sa mort tragique, le président, J. F, Kennedy écrivit à Robert Schuman : « En moins de vingt ans, vous avez fait pour l'Europe plus qu'on en a fait pendant les vingt siècles précédents. » Schuman était un homme pragmatique. Il parlait de la réalité. C'est pourquoi sa méthode pourrait s'appliquer aussi dans d'autres cultures et dans d'autres continents.
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Comment l'utopie est devenue programme politique ; du roman à la révolution
Stéphanie Roza
- Classiques Garnier
- Les Anciens Et Les Modernes - Etudes De Philosophie
- 9 Décembre 2015
- 9782812437052
Comment, entre 1755 et 1797, l'utopie est-elle devenue un programme politique? C'est à ce problème que l'ouvrage essaie de répondre, confrontant les écrits des trois protagonistes de cette transformation (Morelly, Mably, Babeuf) aux principales oeuvres philosophiques, utopiques et politiques de leur temps.
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Le capital livre 1, fac similé de la traduction originale française de 1875
Karl Marx
- Editions Sociales
- 30 Août 2018
- 9782353670482
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L'itinéraire spirituel d'après les commentaires soufis du Coran
Nayla Tabbara
- Vrin
- Etudes Musulmanes
- 11 Septembre 2018
- 9782711628117
Il n'existe pas un seul sens au Coran ni une seule interprétation. L'histoire musulmane a vu se profiler une multitude d'écoles d'interprétation coranique, des premiers siècles jusqu'à nos jours. L'une d'entre elles est l'école soufie. Dans cet ouvrage, l'auteure se penche sur onze commentaires soufis qui s'étalent des premiers siècles de l'islam jusqu'au siècle dernier, et étudie l'interprétation d'une sourate spécifique du Coran, la sourate 18, intitulée La Caverne, à laquelle Louis Massignon a apposé le qualificatif de trait d'union entre islam et christianisme. A travers les exégèses de cette seule sourate du Coran, c'est la totalité de l'itinéraire soufi qui est visité.
Du fait qu'ils n'empiètent pas sur l'aspect légal ou théologique, les commentaires soufis se permettent de donner à un texte déjà interprété, des significations toujours renouvelées au gré des inspirations et des dévoilements de leurs auteurs, reposant en effet sur la réalisation spirituelle personnelle propre à chacun, à travers une relation intime et personnalisée avec le Texte et avec Dieu. En d'autres termes, cette démarche vivifie et le Texte et la personne qui l'interprète, qui devient elle-même soeur du Coran ou Coran parlant. -
La vieille définition d'Ulpien : Justitia est constans et perpetua voluntas jus suum unicuique tribuens, la justice est la ferme et constante disposition de la volonté à rendre à chacun ce qui lui est dû, a une inépuisable teneur. Sa division en justice générale qui ordonne l'homme à autrui considérés l'un et l'autre socialement en tant qu'ils participent au bien commun de l'ensemble dont ils sont membres, et en justice particulière qui ordonne l'homme à autrui considéré individuellement en ce qui concerne les biens particuliers qui lui appartiennent, est d'une importance essentielle. La subdivision de la justice particulière en justice distributive qui rend à chaque personne ce qui lui est dû selon la place qu'elle occupe dans la société régie par la justice générale, et en justice commutative qui règle les échanges de personne à personne, est également capitale. Tout ce que nous pouvons penser de la justice se trouve contenu en cette synopse. C'est ce que nous allons tenter de montrer dans cet ouvrage.
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Marcel De Corte (1905-1994) est un philosophe belge, doctorat en philosophie et lettres à l'Université libre de Bruxelles, ancien élève de l'École normale supérieure. Catholique, Marcel De Corte est l'un des quatre grands philosophes thomistes de langue française au XXe siècle représentatif d'un courant idéologique, qui remet en cause les évolutions et transformations sociales nées de la Révolution française qui ont abouti à notre société dite « moderne ». L'égalitarisme, l'urbanisation, la mondialisation, ou encore le marxisme sont pour lui autant de manifestations de désintégration sociale et morale de l'Homme, refusant de façon suicidaire la condition naturelle qui lui est appropriée.
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Science et révolution ; recherches sur Marx, Husserl et la phénoménologie
Jean Vioulac
- PUF
- Epimethee
- 7 Octobre 2015
- 9782130729563
Inaugurée par la révolution copernicienne, la Révolution française, la révolution industrielle et la révolution technologique, notre époque est à tous égards révolutionnaire : elle est la seconde révolution connue par l'humanité après la révolution néolithique, qui inaugura l'histoire il y a une centaine de siècles. Concevoir un tel bouleversement pose des problèmes considérables, puisque les principes logiques, concepts et catégories jusqu'ici en vigueur tendent à devenir eux-mêmes obsolètes. Seule une pensée révolutionnaire est à la mesure de notre époque, et la pensée de Marx est fondamentalement révolutionnaire.
Mais sa nouveauté fut longtemps dissimulée par des interprétations idéologiques qui l'ont ravalée à un matérialisme, un scientisme, un positivisme ou un naturalisme. La pensée de Marx peut pourtant se définir clairement : elle est un communisme, qui reconnaît la communauté historique des sujets vivants comme sol ontologique et fondement premier.
La mise au jour du communisme comme position philosophique peut se conduire à partir des ultimes développements de la phénoménologie, qui mènent Husserl à reléguer comme superficiel et dérivé le niveau théorique - et donc à lui reconnaître un statut idéologique - pour approfondir la rétrocession transcendantale en direction de la communauté intersubjective de corps vivants oeuvrant sur le terrain de la praxis à partir d'un héritage historique.
C'est donc sur ce fondement de droit qu'il devient possible de critiquer l'autonomisation de l'objectivité qui définit tout à la fois le capitalisme, la science et la technique modernes. Mais cette critique appelle alors elle-même une révolution, seule à même de conjurer le danger qu'une automatisation totale ferait peser sur l'humanité.
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Le nationalisme est une idéologie moderne. À l'échelle de l'histoire, il représente un phénomène récent qui trouve son paroxysme dans l'exaltation nationale au moment de la Révolution française. Bien qu'amorcé par la monarchie capétienne, le processus de centralisation s'est effectué au détriment de l'identité des peuples de France. Historiquement, le nationalisme est d'abord une idéologie de gauche qui s'est progressivement déplacée vers la droite. Mais elle a été le plus souvent réactive, si bien qu'aujourd'hui la gauche et la droite s'en réclament. La patrie traditionnelle (la terre des pères) qu'il ne faut pas confondre avec la patrie moderne (jacobine et contractuelle) renvoie parfaitement aux Deux patries décrites par Jean de Viguerie. D'un côté la patrie traditionnelle et enracinée, de l'autre la patrie moderne et révolutionnaire. Au moment où la mondialisation libérale s'étend un peu partout sur la surface du globe, le nationalisme (sous des variantes différentes) revient en force. S'il peut opérer des critiques pertinentes à l'égard de la première, ses réponses ne permettent pas de la pousser dans ses derniers retranchements et proposer une alternative à l'hypermodernité narcissique et hétérophobe qui caractérise également le nationalisme. C'est au nom d'une conception traditionaliste et enracinée que l'auteur de cet essai s'emploie à critiquer le nationalisme comme individualisme reporté au niveau de la nation. Face au « Right or wrong, my country » (Qu'il ait raison ou tort, c'est mon pays), Arnaud Guyot-Jeannin rappelle la parole prophétique de José Antonio Primo de Rivera : « Le nationalisme, c'est l'égoïsme des peuples ». AUTEUR Arnaud Guyot-Jeannin est journaliste et écrivain. Il a publié récemment Les visages du cinéma : 35 portraits non-conformistes (Xénia, 2012) et L'Avant-garde de la tradition dans la culture (Pierre-Guillaume de Roux, 2016).
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Haute école ; brève histoire du cheval philosophique
Michel Onfray
- Flammarion
- 14 Octobre 2015
- 9782081370364
Une histoire de la philosophie à travers une quinzaine de portraits dépeints selon un prisme équestre. Chaque entrée est illustrée de peintures, dessins, estampes, sculptures ou photographies de chevaux et cavaliers.