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Agone
53 produits trouvés
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Ce livre remet en question certaines de nos croyances contemporaines les plus fondamentales, en particulier celle fondée sur le progrès, et rappelle, d'une part, que l'espèce humaine est soumise à la même loi de précarité et de caducité que les autres espèces et, d'autre part, que rien ne garantit que la forme industrielle de production soit biologiquement adaptée à l'être humain. Ces deux idées pourraient donner l'impression de relever du simple bon sens, mais elles n'en ont pas moins suscité des réactions négatives de la part de tous ceux qui partagent une conviction commune que l'on peut appeler « la croyance dans la croissance économique illimitée ». Quand il s'interroge sur le type de lecteurs qui seraient susceptibles d'apprécier les idées qu'il a développées, l'auteur suggère prudemment les « intellectuels de gauche ». Mais doit-on encore appeler ainsi des gens qui, s'ils sont plus sensibles que d'autres aux coûts sociaux et humains du progrès, n'en continuent pas moins, le plus souvent, à croire à la possibilité du progrès par la croissance économique illimitée, se contentant pour l'essentiel d'exiger que les fruits de la croissance soient répartis un peu plus équitablement ?
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L'actualité des Chiens de garde, nous aurions préféré ne pas en éprouver la robuste fraîcheur.
Nous aurions aimé qu'un même côté de la barricade cessât de réunir penseurs de métier et bâtisseurs de ruines. Nous aurions voulu que la dissidence fût devenue à ce point contagieuse que l'invocation de Nizan au sursaut et à la résistance en parût presque inutile. Car nous continuons à vouloir un autre monde. L'entreprise nous dépasse ? Notre insuffisance épuise notre persévérance ?
Souvenons-nous alors de ce passage par lequel Sartre a résumé l'appel aux armes de son vieux camarade : "Il peut dire aux uns : vous mourez de modestie, osez désirer, soyez insatiables, ne rougissez pas de vouloir la lune : il nous la faut.
Et aux autres : dirigez votre rage sur ceux qui l'ont provoquée, n'essayez pas d'échapper à votre mal, cherchez ses causes et cassez-les." Serge Hamili Extrait de la préface.
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Pour ne pas en finir avec la nature : questions d un philosophe à l'anthropologue Philippe Descola
Patrick Dupouey
- Agone
- 2 Février 2024
- 9782748905595
Il est urgent de réinvestir l'idée de nature et de penser de manière critique les liens qu'elle entretient avec la culture.
C'est pourquoi je me suis intéressé aux prolongements philosophiques du travail de Descola. Dans un premier temps pour réintégrer l'idée de nature et l'opposition nature/culture au répertoire des notions indispensables pour penser la réalité. Ensuite pour dégager les apories d'un antiréalisme qui me paraît intenable et finalement incohérent avec le principe même du projet anthropologique. Enfin pour faire apparaître les inconséquences d'un relativisme dont l'auteur de Pardelà nature et culture, en dépit des dénis réitérés qu'il oppose à ce soupçon, sème partout des indices. -
Ce livre est devenu un classique contemporain de l'éthique dont la richesse continue de structurer une bonne partie
des débats philosophiques. Grâce à une argumentation tout autant inventive que minutieuse, Derek Parfit met en
question nombre de nos idées sur la rationalité, l'éthique ou bien encore la nature des personnes et de nos obligations
envers les générations futures.
« Jusqu'au siècle actuel, l'essentiel de l'humanité vivait dans de petites communautés. Ce que chacun faisait pouvait
n'affecter qu'un petit nombre de personnes. Mais les conditions ont changé. Nous pouvons produire des effets réels,
bien que faibles pour chacun, sur des milliers ou des millions de personnes. Nous pourrions penser que c'est permis
parce que les effets sur chaque personne une à une seront infimes ou imperceptibles. Si nous le pensons, ce que nous
ferons sera souvent bien pire pour tous pris globalement. La vérité est-elle déprimante ? Je la trouve libératrice et
consolatrice. Quand je croyais que mon existence était celle d'un ego, je me sentais prisonnier de moi-même. Ma vie
ressemblait à un tunnel de verre à travers lequel je me déplaçais de plus en plus vite chaque année et au bout duquel
se trouvaient les ténèbres. Quand j'ai changé de conception, les parois du tunnel ont disparu. Je vis maintenant au
grand air. Il existe encore une différence entre ma vie et celle des autres personnes, mais elle est moindre. Je me soucie
moins du reste de ma propre vie et plus de la vie des autres. » -
Histoire du scepticisme : de la fin du Moyen âge à l'aube du XIXe siècle
Richard Popkin
- Agone
- Banc D'essais
- 4 Octobre 2019
- 9782748904130
« À partir de Descartes, les philosophes les plus éminents passèrent une bonne partie de leur temps à développer des systèmes visant à répondre au danger que constituaient pour l'humanité les arguments sceptiques. Ceux-ci la privaient en effet de son ornement le plus noble : sa certitude. » À la question « Qu'est-ce qu'être sceptique ? », Popkin répond en se plongeant dans la vie et les écrits des figures les plus significatives du scepticisme, de Savonarole à Pierre Bayle et David Hume, et montre que ces figures prirent deux visages radicalement opposés : le sceptique fut aussi bien le révolutionnaire et l'Aufklärer remettant en cause toutes les autorités et traditions, se fiant à son propre jugement et traquant sans relâche, pour le progrès du savoir, les faiblesses de la connaissance humaine, que celui qui doute de tout et renonce dès lors à toute entreprise de connaissance pour s'en remettre, en conservateur opposé aux Lumières, à l'autorité des pouvoirs en place, notamment politiques et religieux.
Il n'existe pas d'ouvrage sur le scepticisme qui ait l'ampleur de ce classique inédit en français, sur lequel l'auteur travailla pendant près de cinquante ans. Par sa vivacité et la limpidité de son propos, ce livre s'adresse, au-delà des étudiants et chercheurs en philosophie, au grand public curieux de se plonger dans une grande histoire intellectuelle - au demeurant largement française.
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Le juste et le bien : essais de philosophie morale et politique
Jules Vuillemin
- Agone
- Banc D'essais
- 18 Mars 2022
- 9782748904826
De Platon à Rawls, en passant par Anselme, Descartes et Kant notamment... Peut-il y a voir une morale sceptique ? Pourquoi viser la paix perpétuelle ? Qu'est-ce que la tolérance ? Une bonne volonté ? Le bonheur ? Pourquoi la propriété ? Y a-t-il devoir d'espérance ?
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Football, la philosophie derrière le jeu
Stephen Mumford
- Agone
- Banc D'essais
- 5 Juin 2020
- 9782748904444
« Le football est un jeu facile à saisir. Mais il possède aussi une profondeur philosophique qui doit être élucidée. Notamment parce que le football est, comme la philosophie, le genre de chose qui occuperait notre temps dans un monde idéal où tous nos besoins matériels seraient satisfaits sans travail et sans effort. Autrement dit, le genre de chose auquel nous attribuons une valeur intrinsèque. » Stephen Mumford montre que la popularité universelle du football n'a rien d'accidentel et ne s'explique pas uniquement par des facteurs sociaux ou quelque contingence historique : sa popularité tient à la nature même de ce jeu.
En répondant avec une rare clarté aux questions que les discussions passionnées sur le football n'ont de cesse de soulever, Football. La philosophie derrière le jeu permet de mieux comprendre le « beau jeu » : quelle place y occupe la chance ? Quelle est la relation des individualités d'une équipe à ce tout dont elles font partie ? Quelle est la fonction de l'entraîneur et des schémas tactiques ? En quoi le football a-t-il particulièrement à voir avec l'espace ? En quoi consiste la beauté de ce sport ? Quelle est sa relation avec la victoire et la compétition ?
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Peut-on ne pas croire ? sur la vérité, la croyance et la foi
Jacques Bouveresse
- Agone
- Banc D'essais
- 11 Janvier 2007
- 9782748900682
Depuis quelques années, une nouvelle forme de défense de la religion est apparue : elle ne fait pas tant l'apologie d'une religion particulière que du religieux qui, comme tel, serait un besoin fondamental des individus et des sociétés ; elle émane d'intellectuels qui souvent ne s'affichent pas eux-mêmes comme des croyants (Debray, Vattimo). C'est en réalité, chez le philosophe américain William James, il y a un siècle, que ces idées ont été exprimées pour la première fois et d'une manière remarquablement élaborée. C'est cette version pragmatiste de la défense de la religion qu'examine ici Jacques Bouveresse, en la confrontant à ses précurseurs (Renan) et surtout à ses critiques rationalistes (Russell et Freud notamment): y a-t-il de bonnes raisons de défendre la religion ? Est-il rationnel d'avoir des croyances dont nous ne pouvons pas rendre raison ? La croyance est-elle avant tout l'affaire du coeur et de la volonté ou bien la raison et l'intellect doivent-ils y avoir leur part ? Toutes les croyances religieuses sont-elles respectables du seul fait d'être crues oe
Bouveresse complète son enquête par un examen de l'idéal religieux de Wittgenstein - la religion sans prêtre ni dogme -, et par une discussion du problème de la croyance en la science à partir des pensées ironiques et soupçonneuses de Nietzsche et de Musil.
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De la philosophie considerée comme un sport
Jacques Bouveresse
- Agone
- Cent Mille Signes
- 22 Avril 2015
- 9782748902372
Au métaphysicien dont la condition se réduit, selon Carnap, à celle d'un « musicien sans talent musical », Valéry aimerait voir substituer le philosophe dans le rôle, ouvertement assumé, du sportif de l'esprit entraîné et aguerri. Un sport d'une certaine sorte, qui exige un entraînement constant et intensif de l'« animal intellectuel », qu'il faut accepter de comparer aujourd'hui à la philosophie elle-même si on veut pouvoir lui trouver un avenir.
On peut toutefois se demander si ce à quoi Valéry souhaitait finalement le plus voir la philosophie s'efforcer de ressembler était plutôt un art ou un sport. Il faut probablement songer ici à un exercice qui, comme c'est le cas par exemple de la danse et de la nage, puisse être les deux en même temps : « Philosophie «sportive» sans illusion - le nageur, le danseur, qui ne vont nulle part. » Mais il y a une différence importante entre celui qui cherche dans la philosophie quelque chose comme un plaisir ou une émotion de nature esthétique, qui peuvent être éprouvés de façon plus ou moins passive, et celui qui pratique la philosophie de façon essentiellement active comme un exercice relevant d'une sorte de « sport de l'esprit » et dont, même s'il ne mène nulle part en particulier, on peut sortir mieux équipé, mieux préparé et fortifié du point de vue intellectuel.
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Les vices du savoir ; essai d'éthique intellectuelle
Pascal Engel
- Agone
- Banc D'essais
- 10 Mai 2019
- 9782748903973
« Être idiot ne fait pas nécessairement de vous quelqu'un de méchant, et les méchants sont souvent fort intelligents. Mais nous admettons qu'il y a des liens entre évaluations intellectuelles et évaluations morales : bien souvent les gens intelligents sont bons et justes, et être bête prédispose à la méchanceté.
Aristote soutenait qu'il y a une unité des vertus et que si l'on en a une, on les a toutes. Il admettait aussi qu'il y a une unité des vices. Mais si l'on reconnaît cette unité, comment peut-il y avoir une éthique proprement intellectuelle, qui porte sur notre savoir, qui soit distincte de l'éthique tout court, qui porte sur nos actions ? » L'éthique intellectuelle n'est pas une simple application aux oeuvres de l'esprit de l'éthique qui vaut pour nos actions. L'éthique intellectuelle se fonde en effet, montre Pascal Engel, sur la nature même du jugement et de la croyance. Elle permet de comprendre ce qu'il y a de spécifiquement condamnable dans « le plagiat, la fraude scientifique, l'usurpation de compétences, la création d'officines pseudo-scientifiques ou l'utilisation des institutions de savoir à des fins de prosélytisme » . C'est grâce à elle que nous pouvons légitimement blâmer nos intellectuels d'être souvent « irresponsables et vaniteux, nos journalistes sans scrupules, nos médias et nos «réseaux sociaux» pourris et trompeurs à l'échelle planétaire, nos écrivains filous, nos professeurs incompétents, nos étudiants paresseux, nos académiciens corrompus ».
Dégageant aussi bien ce qui fonde la valeur de la connaissance que la nature de la bêtise, de la sottise, du snobisme et du mépris intellectuels ainsi que celle de la foutaise et du mensonge en politique, l'auteur soutient que « parler de normes de la raison, d'éthique du savoir et de vertus intellectuelles n'est pas un discours qu'on doit réserver aux cloîtres, aux églises, aux chapelles et aux temples, ou même aux Temples robespierriens de la Raison et aux discours de distribution des prix sous les préaux de la République. C'est affaire de santé mentale, de décence spirituelle, et d'idéal. » Montrant qu'on peut être blâmé pour ses opinions même si on ne les forme pas à volonté, élucidant en quoi consistent les raisons de croire et à quelles conditions elles justifient nos croyances, Pascal Engel éclaire la nature des vertus et des vices intellectuels.
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Savoir et changer ; lettres à un jeune homme
Alfred Doblin
- Agone
- Banc D'essais
- 18 Février 2015
- 9782748902235
Obéissance, assiduité, pragmatisme sont des vertus de soldat et de serviteur, d'employé, de larbin. Ce sont les vertus d'une fourmi, non pas d'une personne humaine. Qu'on montre pour quelle raison une collectivité a le droit de sacrifier des hommes, de transformer des personnes en machines. Qui plus est, on n'a pas fait cela ici - et dans beaucoup d'autres lieux - au profit d'une collectivité mais au profit d'une classe seigneuriale. Voilà la vérité fondamentale, le fin mot de l'histoire. » « Cette panique dans la bourgeoisie ! Ils se rendent enfin compte qu'ils ne tiennent plus les rênes et que ça ne peut plus continuer ainsi ! Ils vont consentir à ouvrir les yeux, sinon ils passent sous les roues ! Oui, Marx avait raison sur ce point : le capitalisme a élevé lui-même son fossoyeur - ils ont construit des usines, se sont étendus mais, en même temps, les ouvriers aussi ont grandi et, un jour, ça ne va plus sans eux et, un jour, ils ont eux aussi des idées libérales sous une forme compacte, quasiment en béton et, un jour, ils ont tout le pouvoir, et alors quoi ? » Dans cette série de lettres écrites en 1930 à un étudiant qui le questionnait sur son positionnement dans les débats de son époque, Döblin développe une réflexion sur le rôle des intellectuels dans la société. Convaincu que ceux-ci expriment naturellement ce que leur classe prescrit, il les incite à se rapprocher des ouvriers, seuls porteurs des idées de liberté autrefois bourgeoises. Mais il reste méfiant vis-à-vis de Marx et de Lénine, à qui il concède les « bonnes bases » du matérialisme historique mais reproche un « messianisme pur jus », préférant affirmer les principes d'un « vrai » socialisme : liberté, rassemblement spontané des hommes, refus de toute contrainte, indignation face à l'injustice, tolérance et pacifisme.
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Entre septembre 1904 et février 1905, William JAMES a publié l'essentiel des Essais d'empirisme radical, qui seront ensuite rassemblés sous forme de recueil par son élève R.B. Perry, conformément à ses instructions, en 1911 (sa mort l'ayant empêché de voir la réalisation de ce projet). Si l'un des chapitres-clé de l'ouvrage, " La notion de conscience ", fut écrit directement en français pour être lu au Congrès de Rome en 1905, le recueil est resté jusqu'ici inédit dans notre langue. Il expose pourtant le coeur de la philosophie de l'expérience de James ; il s'agit de son texte de maturité, développant aussi bien une approche neuve de la conscience, que de l'expérience pure, des relations, ou encore de l'activité. " Un monde d'expérience pure ", " La chose et ses relations ", " L'expérience de l'activité " ont donné lieu, dès leur parution, à des controverses et discussions nombreuses avec les grand représentants de la philosophie et de la psychologie américaine comme européenne.
Ces Essais, texte majeur dans l'histoire de la philosophie américaine, ont ainsi eu une influence plus durable que les célèbres conférences de James sur le pragmatisme : c'est avec ce versant de son oeuvre que Bergson, Whitehead et Russell, par exemple, ont eu leurs dialogues les plus féconds.
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Dans ce livre, Pascal Engel défend un rationalisme sans lequel ni la pensée, ni le savoir, ni la démocratie ne sauraient véritablement survivre.
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La connaissance de l'écrivain ; sur la littérature , la vérité & la vie
Jacques Bouveresse
- Agone
- Banc D'essais
- 6 Février 2008
- 9782748900828
Les postmodernes ont érigé la littérature en une sorte de genre suprême, dont la philosophie et la science ne seraient que des espèces.
Chacune des trois disciplines aurait aussi peu de rapport avec la vérité que les autres ; chacune se préoccuperait uniquement d'inventer de bonnes histoires, que nous honorons parfois du titre de " vérités " uniquement pour signifier qu'elles nous aident à résoudre les problèmes que nous avons avec le monde et avec les autres hommes. une des conséquences les plus remarquables de cette conception a été de détourner l'attention de la question cruciale : pourquoi avons-nous besoin de la littérature, en plus de la science et de la philosophie, pour nous aider à résoudre certains de nos problèmes ? et qu'est-ce qui fait exactement la spécificité de la littérature, considérée comme une voie d'accès, qui ne pourrait être remplacée par aucune autre, à la connaissance et à la vérité ?
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En écrivant ce livre, j'ai essayé de réaliser simultanément deux ambitions : celle de comprendre les raisons qui ont pu faire de Gottfried Keller un des écrivains que Wittgenstein admirait le plus, et celle de préciser ce que j'ai écrit sur les relations que ce philosophe a entretenues avec la religion. Ces deux objectifs convergent car peu de ques- tions sont aussi présentes et aussi centrales dans l'oeuvre du romancier que celle de la re- ligion. De plus, l'espèce de « révélation » que Wittgenstein a eue lorsqu'il est entré en contact avec le texte de la version tolstoïenne de l'Évangile semble avoir marqué de fa- çon profonde sa relation avec le christianisme. Même le _Tractatus_ comporte des formules qui ont parfois une ressemblance assez frappante avec ce que Wittgenstein avait pu lire dans l' Abrégé de l'Évangile. Pour ce philosophe, « le penseur religieux honnête est comme un danseur de corde. Il marche, en apparence, presque uniquement sur l'air. Son sol est le plus étroit qui se puisse concevoir. Et pourtant on peut réellement marcher sur lui ».
Après Peut-on ne pas croire ? et Que faut-il faire de la religion ?, ce livre est le dernier volet d'une trilogie sur la philosophie de la religion. Pour Bouveresse, ce qui est en jeu, ce n'est pas le jugement à porter sur les dogmes, les croyances, etc., mais le regard à porter sur la foi elle- même comme attitude face à la vie. Les idées de Wittgenstein sont éclairées par leur mise en relation avec les récits et les réflexions de Keller - le plus grand romancier de langue alle- mande de la seconde moitié du XIXe siècle -, et par la confrontation avec Tolstoï, Nietzsche, Ibsen, et quelques autres.
Ce livre n'est issu ni de cours, ni de conférences, et c'est certainement l'un de ses plus personnels. -
Que peut-on faire de la religion ? deux fragments inédits de Wittgenstein
Jacques Bouveresse, Ilse Somavilla
- Agone
- Banc D'essais
- 16 Février 2011
- 9782748901368
Dans le domaine des émotions, déclarait Bertrand Russell, je ne nie pas la valeur des expériences qui ont donné naissance à la religion. Mais pour parvenir à la vérité je ne peux admettre aucune autre méthode que celle de la science. Aux yeux de Wittgenstein, au contraire, l'idéal religieux était la lumière la plus pure par laquelle nous puissions aspirer à être éclairés, et les hommes qui vivent dans la culture de la rationalité conquérante et du progrès indéfini ont besoin d'apprendre que ceux-ci colorent les objets de leur monde d'une couleur déterminée, qui ne constitue qu'un assombrissement.
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Raison & liberté ; sur la nature humaine, l'éducation & le rôle des intellectuels
Noam Chomsky
- Agone
- Banc D'essais
- 17 Avril 2010
- 9782748901214
L'action Politique Et Sociale doit être animée par une vision de la société future et par des jugements de valeur explicites, qui doivent découler d'une conception de la nature humaine.
Si l'esprit humain était dépourvu de structures innées, nous serions des êtres indéfiniment malléables, et nous serions alors parfaitement appropriés au formatage de notre comportement par l'Etat autoritaire, le chef d'entreprise, le technocrate et le comité central. Ceux qui ont une certaine confiance dans l'espèce humaine espéreront qu'il n'en est pas ainsi. Je pense que l'étude du langage peut fournir certaines lumières pour comprendre les possibilités d'une action libre et créatrice dans le cadre d'un système de règles qui reflète, au moins partiellement, les propriétés intrinsèques de l'organisation de l'esprit humain.
Ce livre réunit onze textes de Noam Chomsky pour la plupart inédits en français. Offrant un large panorama de ses idées, il fait apparaître le fil qui relie son socialisme libertaire à son oeuvre de linguiste et à son anthropologie : notre irrépressible besoin de liberté est inséparable de la créativité illimitée du langage qui fait de nous des êtres humains. Chomsky montre comment l'école et l'université pourraient éduquer à autre chose qu'à l'obéissance, les intellectuels de gauche jouer un autre rôle que celui de commissaires du contrôle des esprits, et les mouvements civiques et sociaux imposer des réformes radicales.
C'est en héritier des Lumières et de la tradition rationaliste que Chomsky pense et intervient.
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Nietzsche contre Foucault ; sur la vérité, la connaissance et le pouvoir
Jacques Bouveresse
- Agone
- Banc D'essais
- 22 Janvier 2016
- 9782748902488
La plupart des expressions typiques de Foucault dans lesquelles le mot « vérité » intervient comme complément - « production de la vérité », « histoire de la vérité », « politique de la vérité », « jeux de vérité », etc. - reposent sur une confusion peut-être délibérée entre deux choses que Frege considérait comme essentiel de distinguer : l'être-vrai et le tenir-pour-vrai. Or peu de philosophes ont insisté avec autant de fermeté que Nietzsche sur cette différence radicale qui existe entre ce qui est vrai et ce qui est cru vrai : « La vérité et la croyance que quelque chose est vrai : deux univers d'intérêts tout à fait séparés l'un de l'autre, presque des univers opposés ; on arrive à l'un et à l'autre par des chemins fondamentalement différents », écrit-il dans L'Antéchrist. Foucault, alors qu'il n'a jamais traité que des mécanismes, des lois et des conditions historiques et sociales de production de l'assentiment et de la croyance, en a tiré abusivement des conclusions concernant la vérité elle-même.
Sur la vérité, l'objectivité, la connaissance et la science, il est trop facilement admis aujourd'hui - le plus souvent sans discussion - que Foucault aurait changé la pensée et nos catégories. Mais il y a dans ses cours trop de confusions conceptuelles entre vérité, connaissance et pouvoir, trop de questions élémentaires laissées en blanc - et, tout simplement, trop de non-sens pour qu'on doive se rallier à pareille opinion. Quant au nietzschéisme professé par Foucault, il repose sur une lecture trop étroite, qui ne résiste pas à une confrontation attentive avec les textes, notamment ceux du Nietzsche de la maturité.
À l'écart aussi bien des panégyriques que des verdicts idéologiques, le philosophe Jacques Bouveresse, professeur au Collège de France, lit Nietzsche et Foucault à la hauteur où ils doivent être lus : avec les mêmes exigences intellectuelles qu'il applique à Wittgenstein et à Musil, et une libre ironie qu'il fait sienne plus que jamais.
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L'immoralité de la croyance religieuse : l'éthique de la croyance ; la volonté de croire
William Clifford, William James
- Agone
- Banc D'essais
- 16 Janvier 2018
- 9782748903157
Si je vole de l'argent à un homme, il se peut que ce simple transfert de possession ne soit douloureux pour personne ; que cet homme ne ressente pas cette perte ou qu'elle l'empêche de mal utiliser cet argent. Mais il est inévitable que je cause un grand tort à l'Homme : celui de m'être rendu malhonnête. Ce qui blesse la société, ce n'est pas qu'elle perde l'un de ses biens, mais qu'elle devienne un repaire de voleurs ; car alors elle cesserait d'être. De la même façon, si je m'abandonne à croire quoi que ce soit sur la base de preuves insuffisantes, il se peut que cette simple croyance ne blesse personne. Mais il est inévitable que je cause, ce faisant, un grand tort à l'Homme : celui de m'être rendu crédule. Le danger pour la société n'est pas simplement qu'elle se mette à croire des choses fausses ; mais qu'elle devienne crédule et perde l'habitude de mettre les choses à l'épreuve et d'enquêter sur elles ; car alors elle retomberait dans la barbarie.
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Dialogues sur la pensée, l´esprit, le corps et la conscience
Peter Hacker, Michel le du
- Agone
- Banc D'essais
- 4 Juin 2021
- 9782748904567
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Le pacifisme et la révolution ; écrits politiques (1914-1918)
Bertrand Russell
- Agone
- Banc D'essais
- 23 Avril 2014
- 9782748902099
« Mon projet - mille fois plus économique et humain que la façon dont on mène actuellement la guerre - est le suivant : que les grandes puissances de l'Europe s'accordent afin que les garçons, lorsqu'ils atteignent dix-huit ans, soient divisés puis parqués en trois classes distinctes, la première comprenant la moitié d'entre eux, les deux autres étant chacune composée d'un quart. La classe constituée d'une moitié de ces garçons sera exécutée, sans douleur, dans une chambre mortelle. Quant aux deux autres classes, les membres de la première seront privés d'un bras, d'une jambe, ou d'un oeil, selon le bon vouloir du chirurgien ; les membres de la deuxième seront exposés jour et nuit à des bruits assourdissants, jusqu'à en provoquer une détresse nerveuse : folie, aphasie, cécité mentale ou surdité. Après quoi ils seront libérés et pourront former la population adulte de leur pays. » (Lettre au Times, 20 avril 1916)
Libéral dissident, Bertrand Russell évolue rapidement vers un socialisme non étatique et anti-autoritaire dont il se fait notamment l'écho devant des publics ouvriers, comme dans le cycle de conférences Political Ideals. Ce livre réunit quarante et un textes, tous inédits en français?: conférences, articles de revue, éditoriaux et tracts, qui sont le reflet de ses idées et de son combat. -
Le communisme desarmé ; le PCF et les classes populaires depuis les années 1970
Julian Mischi
- Agone
- Contre-Feux
- 22 Août 2014
- 9782748902167
« Le communisme a tout autant été désarmé par ses adversaires socialistes et de droite, dans un contexte général d'offensive néolibérale, qu'il s'est désarmé lui-même, en abandonnant l'ambition de représenter prioritairement les classes populaires et de promouvoir des militants issus des groupes sociaux démunis. Pour saisir ce basculement, son ampleur, ses causes et ses conséquences, il est essentiel de ne pas en rester à l'analyse des résultats électoraux sur laquelle se concentrent les commentateurs pressés.
Comprendre le déclin du PCF nécessite de dépasser le travail de comptage (moins d'adhérents, moins d'électeurs, etc.) qui favorise des commentaires en termes d'"inadaptation" décrivant un parti qui ne serait plus "en phase" avec la société contemporaine et condamné à disparaître.
En rester au constat du déclin inéluctable de cette organisation fait manquer l'essentiel :
La possibilité d'une réflexion sur les difficultés à construire une organisation militante en prise avec les milieux populaires. Analyser le déclin d'un parti qui avait historiquement réussi à produire une élite politique ouvrière est une manière d'interroger en creux les conditions de possibilité d'un outil de lutte collectif contre l'exclusion politique des classes populaires.
Cette revisite de l'histoire récente du PCF relève ainsi d'un enjeu majeur pour la gauche et la "gauche de la gauche" dans un contexte de décrochage de ses organisations avec les groupes populaires. » Appuyé par une enquête menée dans différents territoires et par l'exploitation d'archives internes, ce livre analyse l'évolution du PCF depuis les années 1970. Il montre comment, au-delà des transformations sociales touchant les milieux ouvriers, les stratégies politiques à l'oeuvre marginalisent les classes populaires au sein de l'organisation. Contre la vision d'un déclin lent et « naturel » du PCF, le désengagement communiste s'effectue de façon conflictuelle, dans le cadre d'une lutte de l'appareil central qui, en traquant toute divergence interne, provoque des départs massifs de militants. Prêter attention à ce qui se passe à « la base » permet de rendre compte des transformations des manières de militer dans un contexte de fragilisation du mouvement ouvrier et d'offensive néolibérale.
Sociologue, Julian Mischi est notamment l'auteur de Servir la classe ouvrière. Sociabilités militantes au PCF (PUR, 2010), ouvrage portant sur la période d'influence du communisme français. Son nouveau livre explore les suites de cette histoire.
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Les grands hommes de l'exil
Karl Marx, Friedrich Engels
- Agone
- Contre-Feux
- 12 Mars 2015
- 9782748901924
« Les grands hommes de l'Allemagne de 1848 étaient sur le point de connaître une fin sordide quand la victoire des «tyrans» pourvut à leur sûreté, les envoyant à l'étranger et faisant d'eux des martyrs et des saints.
Ils furent sauvés par la contre-révolution.
Mais il fallait rappeler quotidiennement à la mémoire du public l'existence de ces libérateurs du monde.
Plus ces rebuts de l'humanité étaient hors d'état de réaliser quoi que ce soit de concret, plus il leur fallait s'engager avec zêle dans un semblant d'activité inutile et claironner en grande pompe des partis imaginaires et des combats imaginaires.
Plus ils étaient impuissants à mener à bien une véritable révolution, plus il leur fallait soupeser cette future éventualité, répartir les places à l'avance et se plonger dans les délices anticipés du pouvoir. » Lorsque Marx et Engels arrivent à Londres, ils ont été précédés par des compatriotes, militants du « Printemps des peuples », exilés comme eux. Refusant de réfléchir à leur échec pour préparer la révolution de demain, cette poignée d'intellectuels tient le haut du pavé sur une scène déjà médiatique, plus théâtrale que politique. Bouffons et traîtres s'y bousculent, que les auteurs épinglent au milieu de réflexions sur la mobilisation et la recomposition politique du mouvement révolutionnaire qui engendrera l'Internationale.
Écrit entre mai et juin 1852, ce texte n'a jamais été traduit en français. On y retrouve le ton incisif et parfois cruel de Marx lorsqu'il évoque ses contemporains - qui rappellent les nôtres.
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Satire et prophetie : les voix de Karl Kraus
Jacques Bouveresse
- Agone
- Banc D'essais
- 11 Septembre 2007
- 9782748900774
« Karl Kraus a inlassablement attaqué un mal auquel nous sommes exposés plus que jamais : la manipulation par le discours, le mensonge et la corruption de la langue, signe de la corruption de la pensée et du sentiment. Contre cette agression, il a forgé des armes terriblement efficaces et montré comment s'en servir. Son oeuvre reste, comme le dit Elias Canetti, une « école de résistance ».
C'est à bien des égards notre époque, plutôt que réellement la sienne, que les descriptions et les polémiques de Kraus donnent l'impression de viser. Comme il le craignait, les exagérations d'hier sont si vite dépassées par les réalités d'aujourd'hui que la tâche du satiriste en devient de plus en plus problématique. La satire ne fait souvent qu'anticiper et annoncer ce qui fera demain l'objet d'un reportage dans les médias : elle a le sentiment d'essayer désespérément d'empêcher la réalité de lui donner raison.
Ce livre a été écrit pour montrer au lecteur d'aujourd'hui, sur quelques exemples précis, à quel point nous avons besoin en permanence - et en ce moment probablement plus que jamais - d'armes comme celles que Kraus nous a laissées. »
En philosophe qui pratique l'oeuvre de Karl Kraus (1874-1936) depuis près d'un demi-siècle, Jacques Bouveresse éclaire ici le sens de sa pensée et de ses actions - ses conceptions sur le langage et la culture, ses choix et engagements politiques, son regard visionnaire sur la société moderne -, en s'appuyant sur les travaux les plus récents consacrés à l'auteur des Derniers Jours de l'humanité et de Troisième nuit de Walpurgis.