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Bayard
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L'expérience troublante qui nous fait quelquefois croiser le regard d'un animal est au coeur de cet essai nourri de textes littéraires et de tableaux, écrit par le philosophe, poète, éditeur, homme de théâtre Jean-Christophe Bailly. Si les animaux, à proprement parler, ne pensent pas, ils sont doués d'une «pensivité» qui trouble les frontières, inquiète nos certitudes et notre suprématie.
L'auteur explique dans ce livre très émouvant, très profond, pourquoi la question animale est devenue absolument centrale, pour lui-même, bien sûr, mais aussi pour tous ceux que la diversité fascine et que les menaces qui pèsent sur elle inquiètent. L'influence exercée par cet essai l'a conduit à revenir sur la question à maintes reprises, en France, mais aussi aux États-Unis.
"Les animaux sont des maîtres silencieux" dit-il. Chaque animal est envisagé comme une piste, une ligne que la pensée peut suivre. Mais dans un monde en proie à une course effrénée à la croissance malmenant les espèces avec cynisme et violence, il est naturel qu'un plaidoyer pour les animaux, et pour l'attention qu'on devrait leur porter, prenne une signification politique.
Jean-Christophe Bailly est philosophe et écrivain, et a longtemps enseigné à l'Ecole nationale du paysage de Blois. Il est l'auteur notamment du livre Le parti des animaux (Christian Bourgois), de plusieurs petites conférences aux éditions Bayard. -
Et si les animaux écrivaient ?
Vinciane Despret
- Bayard
- Les Petites Conferences
- 28 Septembre 2022
- 9782227500839
Beaucoup de ceux qui connaissent les animaux pensent qu'ils écrivent, à leur manière... Ils se parlent entre eux et avec d'autres. Les chiens laissent des messages pour les autres chiens sur les arbres et les réverbères, les chats le font aussi, ils disent quantité de choses dans les odeurs qu'ils laissent un peu partout. Ainsi le font également les loups, les sangliers, les poulpes avec leur encre, les chèvres des montagnes, les fourmis... Tous laissent des traces, des marques, des signatures, et chaque animal apprend à les lire. Bien sûr, les rats écrivent aussi. Et si nous imaginions qu'un jour nous aussi serons capables de les lire ? Un texte formidable, passionnant, étonnant, par la grande philosophe Vinciane Despret.
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Diversité des natures, diversité des cultures
Pierre Descola
- Bayard
- Les Petites Conferences
- 15 Septembre 2021
- 9782227500655
Partout dans le monde, nous voyons les lieux et les êtres qui les peuplent en fonction des habitudes reçues de notre éducation, des paysages auxquels nous sommes accoutumés et des manières de vivre qui nous sont familières depuis l'enfance. Cette diversité est un gage de richesse mais rend parfois la coexistence plus difficile : comment des peuples différents par leurs langues, leurs coutumes, leur manière de percevoir le monde, peuvent-ils se comprendre ? Une leçon qui vient enrichir nos débats politiques sur l'avenir de notre planète.
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Pour quoi obéir ?
Georges Didi-Huberman
- Bayard
- Les Petites Conferences
- 28 Septembre 2022
- 9782227500693
Qu'on soit enfant ou adulte, on n'arrête pas de nous demander d'obéir. Alors, pour quoi, en vue de quoi ? Quand est-ce qu'obéir nous sauve, et quand est-ce qu'obéir nous piège ? Quand est-ce qu'obéir nous préserve du pire... ou nous prive du meilleur ? Nous donne de l'espace ou nous immobilise ? Comment s'opère le glissement entre le fait d'être contraints d'obéir (dans les espaces carrément disciplinaires) et celui d'être libres d'obéir (dans les espaces qui sont les nôtres, les espaces « normaux » du commerce et de la communication) ? De fil en aiguille, Georges Didi-Huberman, dans cette Petite conférence lumineuse, en arrive à cet avertissement philosophique (qu'il faudra tenter de justifier, bien sûr) : ne vous précipitez pas sur les « promotions », elles sont des ordres déguisés !
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Lorsque nous nous promenons au coeur d'une forêt « sauvage », l'oreille attentive, l'une des premières constatations que nous faisons, c'est qu'elle est habitée par une grande diversité de sons : chants d'oiseaux, cliquetis et vrombissements d'insectes, polyphonies d'amphibiens, murmures aquatiques....Qu'est-ce qui peut expliquer cette diversité ? Pourquoi les animaux chantent-ils ? Est-il abusif de les qualifier de musiciens? Les bruits des hommes ont-ils vraiment un impact sur la vie sauvage ? L'érosion de la biodiversité et les changements climatiques ont-ils modifié l'univers sonore de la forêt ?
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L'heure qu'il est, le temps qu'il fait, l'espace du souvenir ou de la prévision : de quelque côté qu'on l'aborde, par le passé, le futur ou le présent, le temps s'échappe et nous fuit. Il est sans matière et pourtant nous habitons en lui, nous sommes emportés par lui, comme tout ce qui existe. Etienne Klein, à la fois physicien et philosophe, propose ici quelques pistes pour cerner la plus immédiate et la plus difficile de toutes les questions.
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Peindre sa pensée dans les grottes
Renaud Ego
- Bayard
- Les Petites Conferences
- 11 Janvier 2023
- 9782227501133
Pourquoi nos très lointains ancêtres ont-ils déposé leurs pensées dans des grottes et, afin de mieux les voir, ont-ils inventé le dessin ? Et pourquoi les animaux les fascinaient-ils autant ? Serait-ce qu'ils étaient des dieux, ou des hommes plus puissants de posséder de tels corps, capables de courir si vite et même de voler ? Lorsque l'on parle de l'art de la préhistoire, on pense aussitôt aux grottes de Lascaux ou de Chauvet. Il en est d'autres, merveilleuses, en Afrique australe, en Namibie et au Zimbabwe, en Afrique du Sud et au Botswana. Leurs auteurs en étaient les San, premiers habitants de cette vaste région du monde, chasseurs-cueilleurs nomades qui ont peint ou gravé sur la roche de leurs abris la faune qui partageait leur vie. Venez les rencontrer en images.
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L'infini : une notion qui peut être religieuse, mathématique, physique et, bien sûr, philosophique. Depuis très longtemps, une discussion s'impose : l'homme est fini, puisqu'il meurt, alors comment un être fini peut-il comprendre ce qui est infini ? Alain Badiou donne deux définitions du fini : comme limite dans l'espace et comme terme dans le temps. La vie humaine a un terme dans le temps et une limite dans l'espace. L'infini, quant à lui, est « le contraire de la mort » , c'est-à-dire ce qu'il ne connaît pas de terme dans le temps et n'a pas de limite dans l'espace. Cette Petite conférence commence par une analyse linguistique, puis traite de la mort, des mathématiques, de l'univers, de l'art... et se termine par des considérations sur le bonheur, et sur l'être humain, qui possède la propriété d'être fini et infini.
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Dans cette petite conférence très vivante et pleine de fantaisie, Pierre Judet de La Combe présente deux personnalités bien différentes.
Deux héros, deux destins, deux manières d'être, de vivre. Le premier est en colère, affronte ses ennemis, bouscule les dieux, les hommes et gagne.
Sans méfiance aucune, il aime passionnément ses amis, souffre pour eux, et laisse un souvenir lumineux, mais il meurt. L'autre ruse, fuit, invente mille tours, se méfie de tout le monde, s'échappe toujours et parvient à revenir chez lui, mais à quel prix ? Faut-il choisir entre ces deux voies ?
Une formidable réflexion sur ce que dit de nous la mythologie. -
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L'Europe, depuis 1945, avait exporté ses guerres. Elle importe aujourd'hui une épidémie qui sème la confusion. Le coronavirus, produit de la mondialisation, déclenche une mécanique de forces techniques, économiques, dominatrices et du même coup remet en question le modèle de croissance. Cette crise sanitaire provient de nos conditions de vie, d'alimentation et d'intoxication. Ce qui était « divin » est devenu humain - trop humain comme dit Nietzsche. La loupe virale grossit les traits de nos contradictions et de nos limites. C'est un principe de réel qui cogne à notre porte. La mort, que nous avions exportée avec les guerres, elle que nous pensions confinée à quelques autres virus et aux cancers, la voilà qui nous guette au coin de la rue. Nous nous découvrons humains, mais sûrement ni surhumains ni transhumains. Trop humains ? Ou bien ne faut-il pas comprendre qu'on ne peut jamais l'être trop ? Une puissante et salutaire réflexion du plus grand philosophe français.
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L'efficacité des réseaux sociaux semble aujourd'hui se conjuguer avec la barbarie pour ouvrir un nouveau règne de l'image. Cette violence visualisée, répétée à l'infini, provoque l'effroi, quand ce n'est pas l'émulation chez les plus fragiles. Quel est donc ce pouvoir démultiplié de l'image et date-t-il en fait des récentes mutations technologiques ?
Marie José Mondzain s'intéresse au pouvoir de l'image depuis son apparition sur les parois des grottes préhistoriques ou l'usage politique qui en est fait dès le début du christianisme, sa relation fondamentale à l'humanité comme sa force destructrice. Il s'agit de réfléchir aux conditions dans lesquelles l'image est salvatrice, celles dans lesquelles elle mène l'humanité à sa chute. Pour pouvoir affronter la difficile question des images de terreur actuelles, il faut en passer par cette réflexion sur le pouvoir de l'image en général, rétablir une distance qui, seule, peut nous sauver de l'hypnotisme.
Ce n'est pas en chassant les images, ou même en les ignorant, que nous lutterons contre leur charge de violence, mais bien en apprenant à les regarder autrement. -
Dans une lettre à son conseiller spirituel dominicain, Simone Weil indique ce que fut pour elle le Notre Père, texte fondateur du christianisme, à partir de l'été 1941, deux ans avant sa mort.
Seule prière qu'elle s'autorisât à réciter en un temps de catastrophe où le nazisme paraissait tout-puissant, « [le Notre Père] contient toutes les demandes possibles ; on ne peut pas concevoir de prière qui n'y soit déjà enfermée. » Le commentaire de Simone Weil, rédigé quelques mois plus tard, présente huit méditations sur les versets du Notre Père tels qu'ils sont apparus pour la première fois dans l'évangile de Matthieu - et repris dans la liturgie des églises chrétiennes.
Ces méditations avaient été publiées dans le recueil posthume de 1950 Attente de Dieu - sous le titre « A propos du Pater » -, mais comme une note marginale. Elles méritent aujourd'hui d'être mises en pleine lumière afin d'être lues et méditées pour elles-mêmes car il s'agit, sous une forme ramassée et dépourvue de tout jargon, d'un des sommets de l'oeuvre de Simone Weil.
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Le temps passe et nous emporte, mais il est aussi le sel de toute vie. Il y a la « flèche du temps » et la linéarité du temps comptable, mais il y a aussi quantité de chemins par lesquels le temps, au lieu de nous échapper, nous revient, et comme un bien malléable et une manne dont on peut disposer. Prendre en considération le temps, le « voir venir » et l'accueillir au lieu de l'enfourcher, ce n'est pas seulement s'opposer à sa consommation effrénée, c'est surtout inventer d'autres manières de le vivre, et de vivre tout court.
Le projet à l'origine de ce livre n'est pas de donner des recettes d'emploi du temps mais de réfléchir à la possibilité d'un ralentissement généralisé, en phase avec les exigences de notre époque. Cet ouvrage collectif très original, cohérent et réjouissant, regroupe onze intellectuels connus, sous la direction de Jean-Christophe Bailly. -
« J'ai peur que nous ayons les yeux plus grands que le ventre, et plus de curiosité, que nous n'avons de capacité : nous embrassons tout, mais nous n'étreignons que du vent. » Montaigne Étymologiquement dérivée de cura, le soin, la curiosité apparaît tantôt comme un louable désir de connaître, tantôt comme la recherche insatiable de vaines nouveautés ou de vérités hors de portée de la condition humaine.
Les auteurs rassemblés dans ce petit recueil, de Sénèque à Rousseau, en passant par Voltaire et Montaigne, oscillent en permanence entre un éloge de la bonne curiosité, celle qui mène à l'apprentissage des sciences naturelles et des sciences de l'homme, et une profonde réflexion sur les limites de la connaissance. Cet appétit de savoir, soupçonné d'être le ferment de l'orgueil et de faire oublier la priorité de la foi, doit être bridé, voire censuré parfois, pour se recentrer sur l'essentiel. -
La philosophie du chrétien Khalil Gibran (Gibran signifiant Consolateur en arabe) est simple, intemporelle et universelle : ce que l'homme a de plus divin en lui, c'est « l'émerveillement qu'il a devant la vie ».
Outre ses livres et ses poèmes, écrits tout d'abord en arabe puis directement en anglais, il a toute sa vie consigné ses pensées, ses remarques sur la vie et la sagesse humaine. Ce sont ces aphorismes dont nous donnons ici une nouvelle édition dans une traduction renouvelée et accessible.
Ces pensées s'adressent à tous. Elles offrent une authentique sagesse pour traverser l'existence et goûter la joie, la sérénité humaines. -
Désirer, qu'est-ce que c'est ? Quelle différence entre désirer, vouloir ou avoir besoin ? Jean-Luc Nancy, auteur fidèle de la collection, s'attache à percevoir comment le désir travaille en nous, et comment nous vivons avec cette force toujours à l'oeuvre, quels que soient nos âges et nos situations.
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Comment parvenir à s'engager dans une vie de couple?? Comment vivre sa fra- gilité?? Comment sensibiliser les jeunes enfants à la spiritualité?? Autant de ques- tions qui se posent au cours de l'existence et auxquelles Jean Vanier a répondu avec une infinie bienveillance dans les pages du magazine Panorama de 2014 à 2019.
L'humanisme engagé de Jean Vanier se lit à chaque ligne, dans des termes concrets, avec des mots simples qui sont autant de paroles fulgurantes. Un livre qui fait place à la beauté de la fragilité.
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Hors série La Croix : six rencontres pour se ressourcer
Collectif
- Bayard Presse
- Hors Serie La Croix
- 21 Juin 2023
- 9791029615559
Ce premier hors-série de La Croix L'Hebdo propose de suivre 6 figures inspirantes d'hier et d'aujourd'hui pour passer des vacances pleines d'esprit.
Au fil de dossiers et de grandes conversations, se rencontrer avec Delphine Horvilleur (rabbin), marcher avec Charles Wright (écrivain pèlerin), résister avec Simone Weil, s'engager avec Emmanuel Mounier (philosophes), espérer avec Georges Bernanos (écrivain), et soigner avec Cécile Renouard (présidente du Campus de la transition).
Un été pour se ressourcer ! -
Dans ce livre, Marie-Jose Mondzain, connu pour son travail sur les Pe res de l'e glise et les iconoclastes, remontait a la sce ne primitive : l'homme face aux premie res images produites par sa main. Que joue cette premie re sce ne et que nous apprend-elle de notre rapport aux images ? Comme le rappelle l'auteur dans une pre face ine dite, il est urgent en effet de comprendre l'e nergie en jeu dans ces ope rations qu'il nous faut aujourd'hui sauver de la communication toute-puissante pour pre server notre vie politique au-dela du commerce des marchandises. Il nous reste a comprendre et a imaginer les ope rations susceptibles de former une communaute vivante, capable de reprendre a son compte la formule de Cocteau : « Nous ne savions pas que c'e tait impossible, alors nous l'avons fait. »
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Edouard Glissant ; déchiffrer le monde
Aliocha Wald Lasowski
- Bayard
- Philosophie
- 20 Janvier 2021
- 9782227499348
Du traumatisme des esclavages aux mouvements de protestation contre le racisme et les violences policières, comment réinventer la relation dans nos sociétés fractionnées, confrontées aux tumultes de l'Histoire ? Pour le penseur antillais Édouard Glissant, le monde nous bouscule et il faut entrer dans le chaos pour y porter l'action, le rêve, l'espoir du renouveau.
Le philosophe Aliocha Wald Lasowski saisit dans cet ouvrage toute l'actualité de Glissant pour déchiffrer le monde, dix ans après sa disparition. Comment ancrer le multiculturalisme dans la république ? Comment éviter à la fois les pièges de l'universalisme abstrait et du repli identitaire ? Du débat avec Aimé Césaire sur la négritude à la lutte anticoloniale avec Frantz Fanon, du projet d'indépendance par l'antillanité à l'interdépendance de la créolisation, Glissant nous invite à une pensée-monde qui décrypte nos paysages bouleversés.
Poésie, roman, philosophie mêlés, la mémoire historique redonne chance au langage. L'humanité vaut par la rencontre des cultures. La volonté de liberté rythme ses passions. Tel est le pari et la beauté d'une philosophie de la relation que ce livre met en scène.
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Une réflexion sur le devoir d'obéissance et sa légitimité. L'auteur montre que si obéir n'est pas un acte spontané, il invite à s'interroger sur son sens et sa portée ainsi que sur le concept de désobéissance civile.
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Comme une clarté furtive : naître, mourir
Catherine Chalier
- Bayard
- Philosophie
- 15 Septembre 2021
- 9782227500204
Notre existence n'est elle qu'une petite lumière au coeur de l'obscurité ? Il ne va pas de soi de penser que l'enfant - et tout être humain donc - vienne du néant, du rien. Socrate enseigne que la vérité est déjà en lui. Les sages du Talmud font baigner l'enfant à naître dans la lumière originelle. Pour ces pensées, pourtant très différentes, l'âme humaine est irréductible à un pur effet de la matérialité. L'autre pôle de notre finitude - la mort - a bien davantage été pensée par les philosophes et les théologiens. Vie et mort ne sont pas deux contraires, mais deux forces, l'une de création et l'autre de "décréation", elles concernent tous les champs de l'existence. Dans ce texte de réflexion puissant et lumineux, Catherine Chalier invite à penser la mort autrement. Pas seulement en constatant les effractions du mal, de la souffrance ; pas seulement non plus donc en méditant sur notre destinée ultime, que ce soit avec mélancolie, sagesse, voire espérance, mais plus simplement, de façon plus grave, en faisant en sorte que la pensée de la mort insuffle en nous une nouvelle urgence dans notre amour de la vie.
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La crise de notre modèle politique éveille le plus grand pessimisme. Face à cette peur de l'avenir, Guillaume le Blanc nous propose une hypothèse détonante, aussi ludique qu'originale : l'hypothèse Charlot.
Chaplin invente le témoin précaire de son temps, celui qui, au bord de la désintégration, parvient néanmoins à survivre. Charlot appartient à une humanité vulnérable qui déroule sous nos yeux une vie minuscule. Et pourtant, que l'on regarde Les Temps modernes, The Kid ou Le dictateur, c'est bien lui qui remet en question tous les partages sociaux entre le grand et le petit, le centre et la périphérie, le dedans et le dehors, le normal et le pathologique : faut-il vraiment vivre en travaillant ? Qu'est-ce qu'être amoureux ? Etre père ? Sommes-nous tenus d'être des citoyens patriotes ?
L'hypothèse Charlot, c'est cela : contester les normes du monde commun pour le rendre justement encore plus commun, plus partageable, pour inventer et réinventer la démocratie. N'est-ce pas la force ultime de Chaplin et de son personnage de nous éloigner du nihilisme qui semble à nouveau guetter notre époque ?