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Calmann-Levy
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Du mensonge à la violence ; essais de politique contemporaine
Hannah Arendt
- Calmann-Levy
- 5 Septembre 2014
- 9782702143629
Hannah arendt propose une réflexion générale sur le politique, à travers ses concepts fondamentaux.
Elle étudie le rôle du mensonge et des techniques d'intoxication, et la manière de les combattre. elle développe sa réflexion sur la notion de violence, sur les relations entre une structure étatique et les formes de contestation qui peuvent s'y opposer : la désobéissance civile, dont elle montre le développement aux etats-unis, et son importance à côté des voies classiques de recours et de contestation ; la violence des révoltes, dans les pays gouvernés par un régime totalitaire où se développe la bureaucratie.
Quatre textes majeurs, proposant des analyses qui s'appuient aussi bien sur la tradition philosophique que sur l'actualité de notre temps - y voisinent platon et un rapport du pentagone -, enracinent ainsi une réflexion brillante dans le terrain des préoccupations contemporaines.
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Paru en 1955, L'Opium des intellectuels est une condamnation sans appel de la crédulité teintée de mauvaise foi et du dogmatisme dans lesquels se drape l'intelligentsia française de l'époque. Raymond Aron interroge avec la plus süre probité intellectuelle l'évolution des mots "gauche", "révolution" et "prolétariat", ces mots qui appartiennent au mythe qu'il désacralise. Car, questionne Raymond Aron, comment accpeter l'attitude des intellectuels devenus impitoyables face aux défaillances des démocraties dites "bourgeoises", et pourtant si complaisants pour les crimes perpétrés par les démocraties "populaires", comment ne pas saisir l'absurdité des amalgames politico-idéologiques qui ne font qu'aliéner un peu plus des intellectuels en quête de religion, idolâtrant l'Histoire comme on idolâtre un dieuoe En rupture avec la famille dont il est originaire, Raymond Aron ne se livre pas pour autant à un règlement de compte stérile. Il propose une réflexion dépassionnée, un combat sans haine, invitant à le suivre "tous ceux qui refusent dans les luttes du Forum, le secret de la destination humaine".
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Comment naissent les valeurs
Hans Joas
- Calmann-Levy
- Liberte De L'esprit
- 13 Septembre 2023
- 9782702188484
Comment se forment nos valeurs ? D'où vient cet attachement à ces idées qui sont au coeur de notre identité et par lesquelles nous justifions nos décisions et nos choix ? Dans quelles conditions se noue notre attachement à elles ?
Avec Comment naissent les valeurs, Hans Joas conduit une enquête originale dans les pratiques sociales et les idées, à la lisière de la philosophie et de la sociologie. Il décrit ces expériences de vie au sein desquelles émergent les valeurs : le ressentiment, la conversion, l'humiliation, l'extase collective, la confrontation avec la mort, l'ouverture à l'autre et, d'une manière générale, le sacré. Toutes réunissent deux traits essentiels : l'auto-transcendance d'abord, qui pose au-delà des circonstances un principe pour les comprendre et les surmonter ; l'auto-attachement ensuite qui redéfinit la perception que chacun se fait de sa propre identité.
Hans Joas confronte ainsi sa pensée avec celle des grands théoriciens des valeurs tels que Nietzsche, Durkheim, Simmel, James, Dewey ou encore Taylor. Enfin, contre le relativisme des post-modernes, comme Rorty, il plaide pour une éthique qui concilie la contingence de l'émergence des valeurs avec l'universalité des normes morales.
En envisageant la question des valeurs sous cet angle original, Hans Joas replace la question du sacré au centre de notre monde dont on avait dit trop vite qu'il était désenchanté. -
Ce livre est issu de conférences données en avril 1963 à l'université de Californie, à Berkeley. Comme ces conférences étaient organisées par un Comité Jefferson, je choisis tout naturellement pour thème la liberté et me proposai de reprendre la vieille controverse sur les libertés formelles et les libertés réelles. Que vaut l'idée, popularisée par les marxistes, selon laquelle les libertés politiques, personnelles, iintellectuelles, n'ont aucune portée effective, seule une révolution touchant à la propriété des moyens de production étant de nature à garantir une liberté réelle ?
J'ai tâché de réondre à cette interrogation par trois sortes d'analyse. Dans un premier chapitre, je me suis reporté à l'origine du débat et j'ai confronté les doctrines d'Alexis de Tocqueville et de Karl Marx entre elles et avec le présent. Là où les libertés formelles ont été supprimées, en Europe de l'Est par exemple, elles apparaissent à ceux qui en sont privés étrangement réelles. Il est vrai, simultanément, que nous sommes tous marxistes en un sens : toutes les sociétés modernes ont l'ambition de construire l'ordre conforme à leur idéal et refusent de se soumettre à aucune fatalité.
Dans un deuxième chapitre, j'examine l'actuelle synthèse démocratique et libérale -libertés formelles, lois sociales, planification souple- et les critiques auxquelles elle est en butte, critique des purs libéraux d'un côté, critiques de socialistes insatisfaits de l'autre.
Enfin, dans un troisième chapitre, je m'interroge sur la compatibilité entre les nécessités de la civilisation technique et la liberté politique au sens strict du terme, c'est-à-dire la participation des citoyens et des élus aux affaires publiques.
Ce petit livre appartient, comme les précédents, à l'enquête que je poursuis, depuis de longues années, sur la civilisation moderne. J'emprunte aux penseurs du passé les questions qui demeurent actuelles parce qu'elles sont permanentes, mais je cherche les réponses dans l'observation du réel.
R.A. -
De l'hospitalité fut à l'origine de cet échange, et d'abord un oui à l'invitation.
Anne Dufourmantelle assiste au séminaire de Jacques Derrida. Il y traite de l'hospitalité, justement, mais aussi de l'hostilité, de l'autre et de l'étranger, comme de tout ce qui aujourd'hui arrive aux frontières. Sensible à l'actualité des thèmes, à la force et à la limpidité du langage, Anne Dufourmantelle invite le philosophe à lui confier deux séances datées. On pourra suivre ainsi le rythme insolite, tour à tour patient ou précipité, d'un enseignement gardé intact.
Sont médités, comme en aparté, de page en page, des griefs, des plaintes et des souffrances de notre temps. Le séminaire leur donne quelques noms : Antigone en 1996 ou le deuil impossible, oedipe à Colone et les « télétechnologies », E-mail ou Internet, le procès de Socrate et les funérailles de Mitterrand à la télévision, la guerre et le marché des langues, les butées de la citoyenneté, la machine policière, l'interruption du chant, l'interception de la parole.
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Petite philosophie à l'usage des non-philosophes
Albert Jacquard
- Calmann-Levy
- 5 Février 1997
- 9782702126882
Le monde des hommes est entré dans une phase de bouleversements sans précédent. Tout a changé en quelques décennies, dans nos pouvoirs comme dans nos savoirs. Nos repères ont disparu, les certitudes ont fait long feu, comme les idéologies de tous bords. Il est urgent de mettre de l'ordre dans nos connaissances ; c'est à cette condition seulement que nous pourrons avoir prise sur la société de demain.
Dans ce livre construit sous la forme d'un abécédaire, Albert Jacquard s'efforce de donner aux questions essentielles ; autrui, le bonheur, la liberté, la sagesse, etc... une réponse claire, concise, lucide, qui renouvelle l'interrogation philosophique.
Qu'on la lise de A à Z, ou qu'on la feuillette au gré de la curiosité, cette Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes permettra à chacun de mieux comprendre la société et soi-même, de tracer la limite entre ce que nous pouvons savoir et ce que nous ignorerons sans doute toujours.
Albert Jacquard a écrit de nombreux ouvrages sur la science et sur la société, qui sont autant de best-sellers. Il plaide sans relâche en faveur d'une éducation qui mettrait à la portée de tous les acquis du savoir. Ni la science ni la philosophie ne doivent demeurer l'apanage de quelques-uns : c'est sa conviction la plus profonde. Il a publié chez Calmann-Lévy : J'accuse l'économie triomphante (1995) et Le Souci des pauvres (1996).
Huguette Planès est professeur de philosophie au lycée La Pérouse d'Albi. Par ses questions sans complaisance, elle a permis à Albert Jacquard d'aller plus loin dans sa propre réflexion. -
Dans les époques que nous sentons obscurément en déclin ou du moins en suspens, le questionnement demeure la seule pensée possible : indice d'une vie simplement vivante. L'intimité n'est pas la nouvelle prison. Son besoin de liens pourrait fonder une autre politique, plus tard. Aujourd'hui, la vie psychique sait qu'elle ne sera sauvée que si elle se donne le temps et l'espace des révoltes : rompre, remémorer, refaire. De la prière au dialogue en passant par l'art et l'analyse, l'événement capital est toujours le grand affranchissement infinitésimal : à recommencer sans cesse. En contrepoint des certitudes et des croyances, la révolte permanente est cette remise en question de soi, de tout et du néant, qui n'a visiblement plus lieu d'être. Cependant, s'il est encore temps, faisons un pari sur l'avenir de la révolte. Je me révolte, donc nous sommes (A. Camus). Ou plutôt : Je me révolte donc nous sommes à venir. Une expérience lumineuse et de longue haleine.
Grand format 11.95 €Indisponible
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élan vital : antidote philosophique au vague à l'âme contemporain
Sophie Chassat
- Calmann-Levy
- 29 Septembre 2021
- 9782702184271
Jamais la préservation de la vie ne nous a autant préoccupés. Pourtant, nous avons rarement eu le sentiment d'être à ce point dévitalisés. Comme si l'élan vital s'était subitement absenté de notre quotidien. Cet ouvrage se lance à la poursuite de cet appétit d'existence qui seul fait se sentir vraiment vivant. A quoi reconnaît-on l'élan vital ? Quels types d'impulsions et de mouvements suscite-t-il ? Quels en sont les ingrédients, les manifestations, les métaphores ? Surtout, comment le réveiller, le nourrir, le partager, en identifiant nos « biophores », c'est-à-dire nos activateurs de vitalité ? Comment, en miroir, nous prémunir de ce qui l'attaque, l'amenuise, l'éteint, en luttant contre les « biocides » en tous genres, ces expériences destructrices de vitalité ? Cerner ce qu'est l'élan vital pour le faire renaître en nous, tel est l'objectif de ce livre qui se présente comme un antidote philosophique au vague à l'âme contemporain, un manifeste pour l'envie retrouvée.
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Essai philosophique nourri par une féconde opposition entre deux visions du mal :
Celles d'Emmanuel Kant et de Hannah Arendt.
Qu'est-ce qui nous empêche de recourir à la loi morale ? C'est toute la question posée par Bettina Stangneth dans cet essai. Allant du « mal radical » de Kant à la banalité d'un mal « radicalement présent en nous » d'Hannah Arendt, l'auteur nous livre un ouvrage d'une grande actualité sur les rapports entre la raison, la morale, le Bien et le Mal.
Pour la philosophe, seule la pensée fournit un rempart moral. En la bloquant, la raison est tenue à distance, ce qui conduit à agir non pas contre la morale, mais sans réflexion à son propos. Quand Kant se demande comment on peut faire le mal de manière consciente, Arendt, elle, se demande comment on peut le faire sans en avoir conscience, et en donne des exemples très concrets.
L'auteur cherche ensuite à comprendre comment cette réflexion s'applique à notre temps : « Ce n'est pas un hasard si on ressent partout l'angoisse qui nous a poussés à poser la question de la morale.... La recherche d'un point d'appui prend une signification existentielle. » Un livre profond sur un phénomène qui nous cerne : la réalité du mal.
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La violence de l'humanisme ; pourquoi nous faut-il persécuter les animaux ?
Patrtice Rouget
- Calmann-Levy
- 16 Avril 2014
- 9782702155356
Pourquoi le destin de l'animal empire-t-il au fur et à mesure que la civilisation progresse ? Pourquoi, dans une société aussi développée que la nôtre, aussi assurée de ses capacités, aussi capable de subordonner ses besoins élémentaires à une réflexion morale, persécute-t-on les animaux avec une bonne conscience qui frise parfois la jouissance ?
L'humanisme métaphysique, en divinisant l'homme, exige-t-il que celui-ci vive dans le déni de ses origines, et punisse les animaux de lui être trop semblables ?
Est-ce parce qu'ils échappent à la fatalité rhétorique, ne sont pas soumis à la passion mauvaise du moi, parce qu'ils se contenteraient, s'ils le pouvaient, de vivre pleinement leur vie qui est fusion avec le monde jusqu'à la mort qui est leur ultime abandon à l'ordre des choses, que les animaux sont l'objet d'une telle férocité de la part de nous autres, les humains ? Ne les haïssons nous pas, au fond, d'en être capables ?
Dans cet essai lumineux, Patrice Rouget reconstitue le parcours métaphysique qui nous a amenés à nous détourner de l'animal pour ensuite le transformer en bouc émissaire de nos imperfections, puis à le ravaler au statut d'objet industriel uniquement destiné à satisfaire nos pulsions hédonistes, avec la caution permanente de l'humanisme métaphysique, idéologie illusoire qui accompagne avec une constance impressionnante l'histoire de la philosophie.
Sotto voce, il instruit le procès d'une humanité qui a décidé d'asseoir son " exception naturelle " sur le supplice du reste du vivant.
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Reconnaissances : Anselme, Blanchot, Deleuze
Christophe Bident
- Calmann-Levy
- 5 Novembre 2003
- 9782702134252
"Reconnaître? Prédication flottante, évasive. Elle décide pourtant des destins singuliers (on reconnaît un enfant, on reconnaît un mort), des destins collectifs (on reconnaît un État, une langue, un peuple), des rapports éthiques (on reconnaît une erreur), des événements métaphysiques (on reconnaît un dieu, une vérité). Quel est précisément ce "on" de la reconnaissance, ce sujet indéfini qui semble préexister à la relation comme au sujet qui l'accomplit et à l'objet qui la reçoit ? Quel mystère entoure l'acte de reconnaître, et pourquoi la question se pose-t-elle, de nos jours plus que jamais ? Comment un besoin minimal de reconnaissance peut-il venir à s'exercer ? Quel mouvement secret emporte l'art et la littérature pour donner un autre retentissement à ces questions ?"Dans son parcours du mouvement infini de la reconnaissance, ce livre rencontre les oeuvres de Maurice Blanchot, Robert Antelme et Gilles Deleuze. Blanchot, parce qu'il explore notre désir de reconnaissance toujours déçu, jamais atteint, à l'oeuvre dans toute littérature ; Antelme, parce que l'expérience des camps l'a rendu un jour non reconnaissable aux yeux des plus proches et qu'il en a fait la matière du texte le plus célèbre sur le sujet "l'espèce humaine" ; Deleuze enfin, parce qu'il a exploré la voie joyeuse, insaisissable, de toute oeuvre de reconnaissance dans la pensée humaine. Ces trois penseurs n'avaient jamais, à ce jour, encore été associés dans un même texte critique.
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Les textes recueillis dans cet ouvrage de Fernando Savater (parus dans les années soixante-dix et quatre-vingt en Espagne, dans El País et des revues littéraires) ne connaissent pas de limites dans leur gourmandise : l'éthique, la politique, les relations internationales, le cinéma, la littérature... Une ligne cohérente de pensée se dégage très vite. La multiplicité l'emporte sur l'unité, la liberté sur le déterminisme, les passions gaies sur les passions tristes...
À une époque où l'Espagne connaît de nombreux changements politiques et sociaux, Savater regarde d'un oeil soupçonneux les mouvements du tiers-monde, dont la contradiction entre nationalisme et démocratie lui vaut des pages passionnées. Son refus de la guerre est argumenté souvent en référence à la tradition philosophique (Kant, Rousseau). Sa défense de la démocratie est pesée, mi-sceptique mi-exaltée. Dans les critiques cinématographiques et littéraires, la subjectivité l'emporte parfois sur l'argumentation, tout en lui donnant l'occasion de développements très subtils sur l'essence du cinéma.
Ses sarcasmes à l'égard d'un système universitaire fondé sur la bureaucratie et la course aux concours font également partie de ses convictions philosophiques. Car sa philosophie est conçue comme un savoir de la vie mis au service de la communauté
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Après un quart de siècle de croissance économique, la société moderne doit affronter de nouveaux assauts : les uns, disciples fidèles ou infidèles de Marx, dénoncent ses échecs relatifs ou partiels, les îlots de pauvreté au milieu de la richesse, l'inégalité excessive de la répartition des revenus ; les autres, dont l'inspiration remonte à J.-J. Rousseau, voire aux romantiques, vitupèrent contre la barbarie de la « civilisation industrielle », la dévastation de la nature, la pollution de l'atmosphère, l'aliénation des individus manipulés par les moyens de communication, l'asservissement par une rationalité sans frein ni loi, l'accumulation des biens, la course à la puissance et à la richesse vaine.
Le pessimisme ambiant, diffus à travers l'Occident, accentué en France par le choc des événements de mai-juin 1968, imprégnait déjà l'analyse, esquissée dans ce livre, de la modernité. Tout se passe comme si les désillusions du progrès, créées par la dialectique de la société moderne, et, à ce titre, inévitables, étaient éprouvées par la jeune génération des années soixante avec une telle intensité que l'insatisfaction endémique s'exprime en révolte. Du même coup, l'observateur s'interroge sur le sens de cette explosion, sur la direction dans laquelle la société moderne pourrait répondre aux désirs qu'elle suscite, apaiser la faim, peut-être plus spirituelle que matérielle, qu'elle fait naître.
Les Occidentaux éprouvent-ils une sourde mauvaise conscience pour s'être réservé la meilleure part des profits de la science et de la technique, ou tendent-ils à se renier eux-mêmes, faute de trouver un sens à leurs exploits ? Relisons Spengler, Toynbee et Sorokine, et ne cherchons pas à prévoir l'imprévisible, le destin d'une civilisation, révoltée contre ses oeuvres et rêvant d'un paradis perdu ou à reconquérir.
Raymond ARON 1969
Grand format 28.45 €Indisponible
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L'individu est aujourd'hui amené à assumer des responsabilités croissantes : la politique semble perdre son monopole de prise en charge collective des destins individuels, la vie privée n'est plus structurée par des règles stables et des rapports d'autorité. L'estime de soi et la disponibilité à autrui deviennent des atouts majeurs.
La subjectivité envahit donc la place publique et investi largement la technique,qu'elle soit pharmacologique ; drogues illicites, tranquillisants, anti-dépresseurs ; ou électronique ; interactivité, reality-shows, cyberespace. La restauration de la sensation de soi que procure le psychotrope et la mise en scène de soi qu'amplifie la télévision sont révélatrices des tensions de nos sociétés, écartelées entre la conquête et la souffrance. Nous sommes entrés dans l'âge de l'individu incertain. -
Nous commençons à voir les temps modernes dans leur ensemble, comme une époque dans laquelle des choses monstrueuses ont été provoquées par des acteurs humains, entrepreneurs, techniciens, artistes et consommateurs. Ce monstrueux n'est ni envoyé par les anciens dieux, ni représenté par des monstres classiques : les temps modernes sont l'ère du monstrueux créé par l'homme. Est moderne celui qui est touché par la conscience du fait que lui ou elle, au-delà de l'inévitable qualité de témoin, est intégré par une sorte de complicité à ce monstrueux d'un nouveau type. Si l'on demande, à un moderne : "Où étais-tu à l'heure du crime ?", la réponse est : "J'étais sur le lieu du crime." Et cela signifie : dans le périmètre de ce monstrueux global qui inclut ses complices par l'action et ses complices par le savoir. La modernité, c'est le renoncement à la possibilité d'avoir un alibi." P.S. Philosophe et professeur à l'université de Karlsuhe, Peter Sloterdijk s'est imposé sur la scène européenne comme l'un des esprits les plus novateurs de son temps. Régulièrement, ses conférences et ses textes défraient la chronique. Son dernier livre paru en Allemagne, Spheren ("Les Sphères") a rencontré une audience considérable.
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Grand format 15.24 €
Indisponible
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Lettres sur la nature humaine à l'usage des survivants
Dany-Robert Dufour
- Calmann-Levy
- 7 Avril 1999
- 9782702129807
Ce livre, d'une écriture jubilatoire, caustique, vive, est rédigé sous forme de lettres d'amour à une « belle amie », un peu à la manière de certains petits traités du XVIII au ton voltairien. Il traite de l'être humain en tant qu'espèce animale tout à fait particulière : elle naît inachevée. Et cet inachèvement est ce qui va lui permettre, paradoxalement, de dominer les autres espèces. Car, ayant à assurer les moyens de sa survie autrement que par la force, l'espèce humaine a inventé le savoir et l'amour en usant de ce langage dont elle fut seule à se rendre maître.
Ces lettres, en reparcourant l'histoire humaine, nous interrogent sur les liens complexes et silencieux qui unissent l'homme et l'animal et proposent une nouvelle vision de notre rapport à la connaissance et à la jouissance. Qu'en est-il aujourd'hui où, grâce aux technosciences, l'espèce humaine se dote de plus en plus de moyens pour sortir de son inachèvement ? Sommes-nous les derniers hommes ?
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Hannah arendt-heinrich blucher ; correspondance, 1936-1968
Hannah Arendt, Heinrich Blucher
- Calmann-Levy
- 20 Octobre 1999
- 9782702128879
Par son exceptionnelle durée, par la qualité philosophique de l'échange, mais aussi par le ton singulier de ces lettres et l'intimité du propos, la correspondance entre Hannah Arendt et son second mari, Heinrich Blücher, occupe une place éminente dans les " grandes correspondances " du siècle.
De leur rencontre à Paris en 1936 - elle a vingt-neuf ans, il en a trente-sept, elle est juive, il est communiste, tous deux sont contraints de fuir le régime nazi -, à l'exil aux Etats-Unis, en passant par l'internement de Blücher au camp de Gurs, la relation d'Arendt avec Heidegger, l'affaire Eichmann, le mari et la femme ne cesseront jamais de s'écrire dès qu'ils sont séparés. Hannah Arendt se montre ici sous un visage qu'on lut connaît peu, passionnée, fragile, amoureuse. Blücher, dont ces lettres sont la principale oeuvre, loin d'être un simple faire-valoir, révèle une personnalité riche, foisonnante même, dont on découvre l'importance dans la formation politique et historique de sa femme.
De tous les textes posthumes de Hannah Arendt, celui-ci est sans conteste le plus important, le plus personnel aussi. Sa lecture apportera un éclairage vraiment neuf sur l'oeuvre de celle qui a eu la tâche redoutable entre toutes de penser son siècle.
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"tout est un artifice, tout hors la vie. par exemple, la vie ne va pas à la ligne. la vie n'est pas faite comme ça. alors qu'est-ce qu'il y a encore à sauver ? rien. c'est un scandale. il faut se diriger instinctivement vers une certaine artificialité, pour rejoindre une certaine vérité. et c'est ce que m'ont enseigné adorno, benjamin, rossini, mozart.
Penser, c'est un travail de géographe. il faut savoir que l'on travaille avec quelque chose qui n'existe pas encore... le pressentir, en fait, comme le pressentaient les premiers explorateurs les premiers explorateurs qui allaient découvrir l'amérique. ils avaient le dessin des rivages, et à l'intérieur : terra incognita. oui, je crois que l'on peut éprouver cela en philosophie, travailler avec l'inconnu." a.b.
Alessandro baricco, docteur en philosophie, enseigne la littérature à turin. il est notamment l'auteur de châteaux de la colère (prix médicis étranger, albin michel, 1996), soie (albin michel, 1997), novecento ; pianiste (mille et une nuits, 1997) et océan mer (albin michel, 1998). ses livres sont traduits dans le monde entier.