Circe
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38 ficelles, tours et autres passes pour garder raison à tout prix en ayant objectivement tort ou comment terrasser son adversaire en étant de plus mauvaise foi que lui. Un court traité à l'usage de quiconque croit sincèrement aux dividendes de la pensée. Rédigé à Berlin en 1830-31, ce traité fut publié pour la première fois en 1864. Il est suivi dans la présente édition d'une postface de Franco Volpi.
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Le livre de Günther Anders s'intitule Kafka, pour et contre. Il est tout entier travaillé par cette tension entre admiration et « de?gou^t » pour le succès qu'a connu cette oeuvre. La mode de Kafka, dans l'Allemagne comme dans la France d'après-guerre, semblait cacher, sous la forme d'un « enthousiasme esthe?tique » et d'une une tendance à l'acceptation d'une culpabilité. Anders se souvient de son arrivée en France, en 1933, ayant été déchu de la nationalité allemande. Il était apatride, et cela l'avait fait perdre, , « sa personnalite?, son identite?, son droit, son droit a` l'existence ». « Tant notre situation d'alors e?tait kafkai?enne ! s'exclame Anders. Et l'on pouvait penser qu'au fond, pour nous et nos pareils, le difficile e?tait de ne pas e?crire sur Kafka. »
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Sept lettres à un jeune philosophe
Agostinho Da Silva
- Circe
- Bibliotheque Critique
- 7 Février 2025
- 9782842425302
Certains hommes vivent leur vie comme un roman dont ils seraient le personnage principal. Au milieu des années 1940, le grand philosophe portugais Agostinho da Silva a inventé l'auteur José Kertchy Navarro, dont il a publié sept lettres adressées à un jeune philosophe. Pour Navarro, la philosophie n'est ni une affaire d'académie ni un médicament pour les âmes faibles, mais un dialogue et un choix existentiel qui se passe dans les cafés ou dans la rue - du coup, sans formules, sans habitudes et plein de dangers. Da Silva dépeint Navarro comme un personnage charismatique, tragique et un brillant dilettante qui a séduit les jeunes du célèbre café lisboète Martinho da Arcada, à l'endroit où Fernando Pessoa donne la parole à ses propres hétéronymes autour d'un café ou d'un alcool
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Georg Simmel (1858-1918) fut un des inventeurs de la sociologie, mais aussi un philosophe original, un véritable personnage du Berlin 1900, ouvert aux arts et à toutes les manifestations de la modernité. Enseignant (sans solde) à l'Université de Berlin pendant des décennies, il exerça une influence diffuse considérable. Un public varié se pressait à ses cours, venu de toute part. On considérait être admis dans ses privatissimi comme un rare privilège. Solitaire, sans ancrage fort dans l'institution, sans « école », il sombra dans l'oubli après sa mort et ne fut redécouvert que tardivement.
Mais ses idées continuaient d'inspirer une quantité de ses « enfants » spirituels. Le présent ouvrage en rassemble une large palette sous forme d'une photo de groupe qui réservera bien des surprises. -
Les espaces de la mort vivante : Kafka, de Chirico et les autres
Laszlo F. Foldenyi, Natalia Zaremba-Huzsvai
- Circe
- 30 Août 2024
- 9782842425142
Dans ce nouveau livre, László Földényi recrée le rêve de la ville idéale à travers l'histoire et son destin inéluctable : la ruine, « qui marche comme un spectre à travers la perfection immaculée »,
la ruine, comme « un filigrane dans la structure des édifices destinés à l'éternité ».
Du totalitarisme à la peinture de la Renaissance ou aux peintures métaphysiques sur lesquelles de Chirico a travaillé pendant la Première Guerre mondiale, en passant par la perfection descriptive des espaces bureaucratiques de Kafka, où la mort, la vie et le sommeil s'amalgament.
László Földényi affiche une capacité de réflexion qui enrichit sans aucun doute celle des lecteurs et le confirme comme l'un des plus brillants essayistes et historiens des idées en Europe aujourd'hui.
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Simmel considère l'amour comme le fruit d'une motivation primaire, étrangère à l'opposition entre action égoïste et action altruiste. L'éros abolit toute distance entre le je et le tu, en vertu d'une projection de sentiments qui entraîne la complète solidarité, l'adhésion absolue de l'objet au sujet. L'essence de l'amour est par conséquent unitaire ; elle n'est pas la synthèse de facteurs hétérogènes, bien qu'elle se manifeste via une variété de modes et d'attributs différents : sensualité et sentiment, instinct et affection, attirance et sympathie.
Ainsi interprété, l'amour est avant tout un rapport que l'individu entretient avec lui-même, sorte de défi de réalisation de soi individuel et irrésolu, qui a pour effet une tension érotique continuelle
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Le conflit est un élément inhérent aux sociétés au même titre que l'entente ou le compromis.
Son rôle n'est pas unilatéralement pernicieux ou désastreux, mais polyvalent. s'il peut être, certes, un facteur de désolation pour les sociétés, il peut être également un facteur de leur épanouissement. facteur de désunion, il est aussi une forme essentielle de toute socialisation. simmel aura été sans doute l'initiateur de cette façon de penser pour avoir mis en évidence les éléments proprement socialisateurs du conflit.
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Méditations sur la vie : quatre chapitres métaphysiques
Georg Simmel
- Circe
- 19 Mars 2020
- 9782842424701
Georg Simmel entreprend à la fin de sa vie quatre méditations. Il y présente sa propre philosophie.
Il s'engage dans une réflexion sur la vie humaine dans son élan incessamment renouvelé, mais aussi sur ce que celui-ci dépose, ce qui l'entrave, échappe à ce flux continuel. C'est le « tournant vers l'idée », où viennent prendre forme les oeuvres de la culture : les institutions, les réalisations de la technique ou de l'art.
Simmel aborde la vie dans son déploiement (en « plus-de-vie »), mais aussi dans ce qui l'excède (qui est « plus-que-vie »). Il fait place à la négativité. Penser la mort à même la vie, c'est considérer la finitude, mais aussi la condition de la culture. La mort est ce qui sépare l'individu, qui rend les mondes partagés nécessaires. Et si, étant mortels, les êtres sont individuels, quelle morale pour un individu séparé, sinon de tâcher de suivre sa propre loi ? Comment penser jusqu'au bout l'individualisme de notre modernité ?
Dans une langue simple, Simmel reprend pour son temps, pour notre temps peut-être, les grandes interrogations de l'existence. -
Dans la majorité de ces textes laissés en plan à son décès, Flusser interroge toujours les relations intimes de la nature et de la culture. Le brouillard, le vol des oiseaux, un pré, l'orage, les vallées, la pluie : dans des miniatures merveilleusement précises et subtiles, le philosophe Vilèm Flusser décrit ses perceptions et ses expériences avec naturel. Il montre, comment ce qui a été décrit constamment comme la nature n'est en fait que la partie d'un espace cultivé, alors que ce qu'on qualifie de créations culturelles sont devenues une deuxième nature.
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Misère de la littérature
Arthur Schopenhauer, Sybille Muller
- Circe
- Oxymoron
- 7 Octobre 2010
- 9782842422882
« Tout d'abord, il y a deux sortes d'écrivains : ceux qui écrivent pour le sujet lui-même, et ceux qui écrivent pour écrire. Les premiers ont eu des pensées, ou fait des expériences qui leur semblent dignes d'être communiquées ; les autres ont besoin d'argent, et c'est pour cela qu'ils écrivent, pour l'argent. Ils pensent en vue de l'écriture. C'est à cela qu'on les reconnaît : ils dévident le fil de leurs pensées le plus longuement possible, exposent des demivérités, des idées faussées, exagérées et branlantes, ils aiment aussi la pénombre, afin de paraître ce qu'ils ne sont point ; c'est pourquoi leur écriture est dépourvue de toute précision et de toute clarté...»
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Si déjà Hegel pouvait écrire que « la connaissance philosophique exige que nous nous abandonnions à la vie des choses », c'est avant tout l'école de la phénoménologie, de Husserl à Merleau- Ponty, qui reconnaît la connexion de vie qui maintient notre corps aux choses et au monde. De Simmel à Bloch, en passant par Heidegger, l'ensemble de la pensée philosophique contemporaine oeuvre à la déconstruction de cette séparation entre sujet et objet qui pousse les choses vers le néant, en récupérant à l'inverse le réseau symbolique qui les place dans l'horizon affectif et cognitif de notre expérience.
Tel est le propos, intense et original, qui préoccupe Remo Bodei dans son dernier livre dédié à La Vie des choses.
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Entretiens au studio du Bolchoï et l'Ethique
Constantin Stanislavski
- Circe
- Circe Poche
- 5 Octobre 2012
- 9782842423278
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Psychopolitique ; le neoliberalisme et les nouvelles techniques de pouvoir
Byung-Chul Han
- Circe
- 20 Octobre 2016
- 9782842424206
Après son best-seller sur la société de fatigue, le philosophe berlinois Byung-Chul Han poursuit sa critique du néolibéralsme. Il expose la technique de domination et de pouvoir du régime néolibéral qu'au contraire de la biopolitique de Michel Foucault il découvre dans la Psyché entendue comme une force productive. Han décrit la psychopolitique néolibérale dans toutes ses facettes qui mènent aujourd'hui à une crise de la liberté. Dans le cadre de cette analytique de la technque du pouvoir néolibéral il nous présente, en outre, la première théorie du Big Data et la phénoménologie luciide de l'émotion qu'elle présuppose. Donc, Han dans ce nouvel essai invente des contre-modèles contre la psychopolitique néolibérale.
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Les philosophes et les clowns se ressembleraient-ils ?
L'hypothèse est peut-être moins incongrue qu'il n'y paraît. Elle est même suggérée par... des philosophes, en particulier ceux qui, observant ce que devient l'individu humain depuis le début du terrible XXe siècle, interrogent sa foncière ambivalence.
Le temps des clowns que décrivent les philosophes et écrivains ici invités (Ernst Bloch, Siegfried Kracauer, Walter Benjamin, Franz Kafka, Theodor Adorno, Samuel Beckett, Hannah Arendt, Günther Anders) n'est pas celui des Lumières, et il n'est pas non plus celui des transports romantiques ou tragiques du XIXe. Il témoigne d'une expérience historique spécifique, qui pourrait bien être encore, pour une grande part, la nôtre.
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La fable du temps : l'espace, l'être et ses simulacres philosophiques
Guillaume Pigeard de Gurbert
- Circe
- Tissages
- 19 Janvier 2024
- 9782842425005
Les essais réunis dans cette collection « ouvrent les livres » - de littérature, de sciences humaines et sociales, de philosophie, sans exclusive. Ils les adressent à des lecteurs qui, parce qu'ils ne s'en laissent pas conter et ne renoncent ni à leurs passions, ni à leurs désirs de vérité, savent appartenir à une société à la fois accueillante et intransigeante : sur la table qu'ils dressent pour assouvir leurs appétits communs, la critique donne du goût à l'hommage.
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" Une esthétique du laid ? Et pourquoi pas ? L'esthétique est aujourd'hui un terme collectif qui recouvre un large groupe de concepts, qui à son tour se divise en trois classes distinctes. La première concerne l'idée du beau, la deuxième le concept de sa production, c'est-à-dire l'art, la troisième le système des arts, la représentation du beau au moyen de l'art dans un medium déterminé. Nous avons l'habitude de regrouper les concepts qui appartiennent à la première de ces classes sous le titre de métaphysique du beau. Mais quand on analyse l'idée du beau, on ne saurait en dissocier l'étude du laid. Le concept du laid, le beau négatif, constitue donc une partie de l'esthétique. Il n'y a pas d'autre science à laquelle on pourrait le rattacher, et par conséquent c'est à juste titre qu'on parle de l'esthétique du laid. Personne ne s'étonne de ce que la biologie traite du concept de maladie, ou l'éthique du concept du mal, les sciences juridiques du concept d'injustice, les sciences religieuses du concept de péché. Parler de théorie du laid, ce serait exprimer avec moins de précision la généalogie scientifique de ce concept. Du reste j'aurai à justifier ce terme en exposant cette généalogie... "
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Montages du sens ; philosophe, cinéma et arts plastiques
Pierre Rodrigo
- Circe
- 19 Octobre 2017
- 9782842424404
L'image peut-elle créer du sens ? Pour répondre à cette question le cinéma est un auxiliaire précieux, lui qui recueille, en le transformant, l'héritage formel et stylistique des arts qui l'ont précédé, y compris celui des arts voués aux seules formes statiques. L'idée directrice du parcours proposé ici est que le cinéma est, bien davantage que l'art des images mobiles, un art de la mobilité du sens et de son intensification parce qu'il est art du montage. C'est sa spécificité. La reconnaître ne conduit pas, loin s'en faut, à oblitérer la seconde composante de l'esthétique et de la logique cinématographiques : la composition du plan, le cadrage.
C'est par là que le cinéma donne une nouvelle amplitude à ce que nous nommons le « réel ».
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L'influence de Rousseau sur Kant est à la fois très connue et un peu mystérieuse : il n'est pas sûr que, là où elle paraît la plus visible, elle soit vraiment la plus profonde.
L'hypothèse examinée ici ne concerne pas seulement un point curieux d'histoire de la pensée : elle suggère une interprétation de la naissance moderne du transcendantal, dont les origines politiques seraient à la fois décisives et cachées.
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La première pensée de l'art chez Heidegger, dans les années Trente, est une pensée de la violence : une "surpuissance " essentielle s'y impose, exigeant en retour un acte de création compris comme l'exercice d'une violence héroïque.
Cette conception est-elle abandonnée dans les écrits ultérieurs ? Une alternative est-elle alors proposée, quant à l'art, à cette expérience de la souveraineté dominatrice ? L'enjeu est important, si l'art, comme l'écrit Heidegger lui-même, engage la question de ce qui "décide conjointement de qui nous sommes ", s'il révèle le type de relations que nous entretenons avec une "vérité " qui nous figure, qui dessine ou sculpte les contours de notre propre apparaître, et donc aussi, sans doute, de ce qui constitue notre être-ensemble.
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Le Bauhaus fut une institution créative et pourtant irrésolue. S'il fut fermé en 1933 par les nazis arrivés au pouvoir, c'est sans doute parce que ce pouvoir ne pouvait supporter son principe de tension incessante. Pareil événement n'est pas seulement de circonstance. Il révèle des possibilités qui regardaient d'avance la période et qui n'ont pas disparu de notre horizon. Les interrogations portées par le Bauhaus dans ses divers champs d'activité ne se sont pas développées dans une société simplement industrielle, mais dans une monde touché par une révolution dans l'industrie.
Ce sont les échos de cette révolution qu'il y a lieu, encore, d'entendre et de lire dans les textes de divers artistes ayant travaillé sur place (Gropius, Kandinsky, Klee, Mies van der Rohe, Moholy-Nagy, Schlemmer).
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" Aimer quelqu'un ou quelque chose signifie ou consiste dans le fait, entre autres choses, de prendre ses intérêts comme des raisons d'agir pour servir ces intérêts.
L'amour est lui-même, pour celui qui aime, une source de raisons. Il crée les raisons par lesquelles ses actes d'intérêt et d'attachement amoureux sont inspirés. ".
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Pour une critique de la raison écologique ; le plan de la nature
Alain Milon
- Circe
- 20 Mars 2014
- 9782842423513
Du développement durable au fondamentalisme anti-humaniste de la Deep ecology, l'écologie se trouve enfermer dans l'idée que l'homme se fait de la nature. Que l'on favorise le progrès en trouvant un bon équilibre entre l'individu et son milieu, ou que l'on déshumanise la nature, le lien homme/nature semble toujours inscrit dans une union conflictuelle. Ne peut-on pas envisager une autre logique que celle qui fait de l'homme, par sa gestion des ressources naturelles, ou de la nature, par sa résistance à l'empreinte humaine, la mesure de ce lien ?
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Melville, William Godwin, Mary Shelley, Defoe. Quatre histoires de chasse obsessive et de passion réversible. Dans ces quatre récits la poursuite et la fuite sont également intenses, également excessives, et si intimes au fond que les directions et les rôles s'inversent au cours même du conflit. Ces histoires tourmentées ne font mûrir et progresser personne et ne réparent rien. On n'a avancé ni vers plus de lucidité, ni vers plus de justice, ni vers plus de bonheur. La chasse et la passion ne mènent nulle part, littéralement nulle part. Elles se tiennent tout entières dans l'intensité de leur fantasme.