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Delga
48 produits trouvés
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Misère du nietzschéisme de gauche : De Georges Bataille à Michel Onfray
Aymeric Monville
- Delga
- 18 Décembre 2023
- 9782376072584
E´tonnant Nietzsche ! Tour a` tour enro^le´ par les gauchistes, les nazis, les anarchistes, les ne´o-fascistes, les intellectuels de gauche, le voici a` pre´sent pro-europe´en et libe´ral. Parler de « re´cupe´ration » est un peu court. Comment comprendre cette poste´rite´ extravagante du solitaire de Sils-Maria ? Aymeric Monville revisite avec acuite´ la re´ception de Nietzsche en France. Andler, Palante, Blanchot, Camus, Bataille, Deleuze, Foucault, Derrida, furent autant de grands pre^tres d'un culte devenu religion officielle : le « nietzsche´isme de gauche ». Passe´ dans les moeurs modernes, a^nonne´ par les managers, les magazines te´le´vise´s, les hommes politiques autant que par Michel Onfray, ce retour de Nietzsche par la gauche autorise le consensus irrationaliste, individualiste et anticommuniste, de la « gauche morale » a` la re´action. Le but de ce livre n'est pas de lancer un de´bat philosophique de plus mais bien de de´voiler la signification politique de cet engouement pour l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra. Ce recyclage philosophique a un but : de´truire au sein de la gauche le mate´rialisme des Lumie`res et in fine l'ensemble de la philosophie issue du marxisme et du mouvement ouvrier.
« Ce petit livre pole´mique, souvent excessif, a le me´rite de se demander comment un penseur antirationaliste, apologiste de la domination et de la violence, de l'e´crasement des faibles, de l'aristocratie, antife´ministe et me^me antise´mite a pu devenir une des grandes re´fe´- rences de l'intelligentsia franc¸aise de gauche. » (Le Monde diplomatique) -
« L'élément populaire sent , mais il ne comprend ou ne sait pas toujours. L'élément intellectuel sait , mais il ne comprend pas toujours, et surtout il ne sent pas toujours. Les deux extrêmes sont par conséquent la pédanterie et le philistinisme d'un côté, la passion aveugle et le sectarisme de l'autre. Non que le pédant ne puisse être passionné, au contraire ; la pédanterie passionnée est tout aussi ridicule et dangereuse que le sectarisme et la démagogie les plus effrénés. L'erreur de l'intellectuel consiste à croire qu'il puisse savoir sans comprendre, et spécialement sans sentir, et sans être passionné (non seulement du savoir en soi, mais de l'objet de ce savoir), autrement dit cette erreur consiste à croire que l'intellectuel puisse être tel (et non un pur pédant) s'il est séparé et détaché du peuple-nation, c'est-à-dire sans sentir les passions élémentaires du peuple, en les comprenant, et donc les expliquant et les justifiant dans la situation historique déterminée, et en les rattachant dialectiquement aux lois de l'histoire, à une conception supérieure du monde élaborée scientifiquement et d'une façon cohérente : le savoir ; on ne fait pas de politique-histoire sans cette passion, c'est-à-dire sans ce lien sentimental entre les intellectuels et le peuple-nation. »
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L'essence pratique de l'homme : L'approche par l'activité dans la philosophie soviétique tardive
Andrei Maidanski, Vesa Oittinen
- Delga
- 14 Septembre 2023
- 9782376072577
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Le frivole et le serieux ; vers un nouveau progressisme
Michel Clouscard
- Delga
- 26 Mars 2010
- 9782915854206
Comment a-t-on pu en arriver à la situation actuelle ? Pourquoi le « malaise civilisationnel » reconnu par tous aujourd'hui, et exaspéré par la crise, ne se sait pas effet de classe ? Michel Clouscard introduit ici aux enjeux philosophiques ultimes de la lutte des classes. Il dénonce l'idéologie de la classe dominante qui est négation de l'éthique immanente au procès de production et refus du principe de réalité : le travailleur qui produit l'encadrement spatio-temporel de la cité que la bourgeoisie ne fait que consommer. Comme cela doit rester un non-dit et un non-su, l'idéologie suturera cette fissure par la constante promotion d'une pseudo-contradiction interne : la réduction de la réalité au père bourgeois supposé entraver la consommation libertaire du fils. Cette pseudo-contradiction finira par recouvrir toute l'intersubjectivité capitaliste, tout le champ de conscience et la sensibilité. Par cette critique radicale de l'idéologie libérale libertaire, Michel Clouscard entend jeter les bases théoriques d'un nouveau progressisme.
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Magnifique effort d'explication et de synthèse, cet ouvrage constitue une entrée presque obligée dans le monde de la pensée critique. Centré autour du matérialisme et de la dialectique - trop souvent occultés par l'enseignement officiel -, le propos en est limpide, profond et polémique, à l'image de son auteur, Georges Politzer (1903-1942), mort pour avoir organisé la résistance à la barbarie nazie. Diffusé à déjà plus de 100 000 exemplaires en France, ce cours de philosophie dispensé par Georges Politzer à l'Université ouvrière a été traduit dans de nombreuses langues et est désormais un classique.
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Dialectique de la nature - vers un nouveau rebond ?
Georges Gastaud
- Delga
- 11 Avril 2024
- 9782376072614
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De toutes les conférences consacrées à l'histoire de la philosophie moderne qu'Ernst Bloch a prononcées, celles en hommage à Spinoza en 1954-1955, publiées ici pour la première fois en français, sont sans nul doute les plus impressionnantes. Dans ces cours magnifiques qui ont fasciné ses auditeurs, Blovh esquisse le portrait d'un grand penseur hérétique du XVIe siècle, précurseur des Lumières, grand rationaliste. Le système philosophique spinoziste est le tout premier système du panthéisme, l'édifice le plus magnifique que connaît l'histoire de la philosophie aux côtés de ceux d'Aristote et d'Hegel. Mais Bloch souligne également le caractère révolutionnaire de la pensée spinoziste, s'exprimant surtout dans son exigence de libérer la lecture de la Bible des dogmes théologiques et dans sa manière courageuse d'insister sur l'émancipation de la science de la religion et de la politique.
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La lutte des classes : une histoire politique et philosophique
Domenico Losurdo
- Delga
- 29 Novembre 2016
- 9782376071051
La crise économique fait rage et l'on parle de plus en plus du retour de la lutte des classes. Celle-ci n'est pas seulement le conflit entre les classes propriétaires et le travail dépendant. C'est également « l'exploitation d'une nation par une autre », comme le dénonçait Marx. C'est aussi l'oppression « du sexe féminin par le masculin » comme l'écrivait Engels. Nous sommes donc en présence de trois formes différentes de lutte des classes, appellées à modifier radicalement la division du travail et les rapports d'exploitation et d'oppression. La lutte des classes s'avère aujourd'hui plus vitale que jamais, à condition qu'elle ne devienne pas un populisme facile qui réduit tout entre humbles et puissants, ignorant tout de la multiplicité des formes du conflit social.
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« Marx n'a pas écrit un traité d'esthétique ni ne s'est occupé des problèmes esthétiques dans des travaux spéciaux. Cependant, comme le démontrent les anthologies de ses textes principaux sur l'art et la littérature, il a toujours montré un intérêt profond pour les questions esthétiques en général, et pour l'art et la littérature en particulier. [...] Au fil de notre recherche, nous sommes partis de l'idée selon laquelle l'opposition entre art et capitalisme est une opposition radicale, de principe, qui a pour base la contradiction, dévoilée par Marx depuis 1844, entre le capitalisme et l'homme.Comme l'art est une sphère essentielle de l'humain, il subit donc de façon implacable, l'hostilité de la production capita- liste. Tel est le sens profond de la thèse citée de Marx dont nous avons prétendu démontrer la signification, la validité et la vigueur actuelles. »
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Théorie de la violence (2008) est le dernier livre publié par Georges Labica. C'est aussi celui de son idée première, celle d'une pratique de la philosophie portée hors d'elle-même, prenant le parti de l'impensable, de l'infréquentable.
Pour Labica, toute violence est en situation, prise dans une histoire. Aujourd'hui, ses formes sont modelées et redéfinies par la mondialisation. Celle-ci a effectivement mondialisé la violence, la part destructrice du capitalisme l'ayant, avec la financiarisation spéculative, emporté sur la part positive, que vantait le Manifeste, au point que le système en vient, sous nos yeux, à se phagocyter lui-même.
Cette nouvelle édition comprend, outre une préface de Thierry Labica, les commentaires et réponses de l'auteur. Dans une réponse à Etienne Balibar, Labica concluait ainsi de façon prémonitoire :
« Dans la crise actuelle (...) la violence est inévitable, tant est écrasant le poids des souffrances endurées. Or, si elle ne trouve pas une expression de masse consciente de la nécessité d'une alternative radicale, elle s'engluera dans des révoltes spontanées aisément réprimables et/ou rendra possible une sortie de crise capitaliste porteuse d'une violence plus grande encore. Aucun choix ne nous est laissé. » -
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La destruction de la raison ; de l'après Nietzsche à Heidegger et Hitler
Georges Lukács
- Delga
- 10 Juin 2017
- 9782376071174
Troisième et dernier volet d'une série intitulée La Destruction de la raison. Le chemin de l'irrationalisme de Schelling à Hitler, cette fresque, parue en 1954, des attaques contre le rationalisme et des conditions de l'arrivée du fascisme en Allemagne, est le grand livre de combat de Lukacs. Dans ce présent volume, l'auteur s'attaque à la période marquée par l'immédiate influence de Nietzsche, jusqu'à Heidegger. En ligne de mire :
- La philosophie vitaliste, qui consiste à métamorphoser l'agnosticisme en une mystique et l'idéalisme subjectif dans la pseudo-objectivité du mythe.
- La « mise entre parenthèses » phénoménologique, qui n'est une méthode spécifique que dans le sens où en elle, d'emblée, l'arbitraire idéaliste subjectif irrationaliste, qui s'affuble d'un pseudonyme supposé le faire passer pour objectif.
- Heidegger, lequel offre un tableau authentique des réflexes intellectuels que déclenche la réalité du capitalisme impérialiste de l'entre-deux-guerres chez ceux qui ne sont ni capables ni désireux de dépasser les expériences immédiates de leur propre existence dans le sens de l'objectivité, c'est-à-dire dans le sens d'une exploration de leurs causes socio-historiques.
Tous ces courants, et d'autres encore (Georg Simmel, Carl Schmitt, Ernst Jünger etc.), marquent des étapes différentes de l'irrationalisme allemand sur la voie qui a mené l'Allemagne à un désarmement intellectuel et moral face aux hordes hitlériennes.
Préface de Domenico Losurdo. -
Dominique Pagani, philosophe et musicologue, a consacré sa vie à faire entrer des milliers d'étudiants en philosophie. Pour la première fois, un recueil de ses cours - dispensés initialement et principalement à l'oral -, a été établi avec rigueur par Alexis Manago. Instrument unique en son genre, fruit d'une expérience pédagogique éprouvée qui prolonge la démarche progressiste et humaniste de l'université populaire de Georges Politzer, ce manuel emmène le lecteur, étape après étape, dans l'histoire de la pensée et l'étude de ses enjeux contemporains.
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L'être et le code : Le procès de production d'un ensemble précapitaliste
Michel Clouscard
- Delga
- 23 Avril 2018
- 9782376071402
Michel Clouscard aura pu écrire ailleurs : « On n'a jamais pensé faire la philosophie de la relation du produire et du consommer pour la bonne raison qu'elle a toujours été faite, mais à l'envers. La théologie, l'éthique, l'économie politique ont surdéterminé les deux processus qui n'ont servi que de moyens d'expression. Nous inversons la relation : produire et consommer se mettent en relation pour constituer la théologie, l'éthique, l'économie politique. » C'est bien la problématique de ce livre immense, qui reprend le projet hégélien : dire le réel selon sa logique, sans résidu transcendantal.
À travers la phénoménologie de la praxis globale, du début du Moyen-Âge à nos jours, Clouscard montre la logique de la production à l'oeuvre et produisant le réel sous la forme d'un code réduisant l'être. De référentiel transcendant pour la période féodale, ce code mutera en un référentiel transcendantal (transcendant laïcisé) avec l'émergence de la bourgeoisie. Cette dernière séquence culminera avec l'avènement de la bourgeoisie de robe et la vénalité des charges : l'intellect deviendra un métier qui s'achètera... « Je pense donc je suis... donc je suis » aimait à dire Clouscard : une conquête irréversible sera captée par une classe pour prendre le pouvoir sur l'existentiel. L'ego transcendantal alors s'arrogera le pouvoir de décision épistémologique et proclamera une prétendue universalité de sa problématique. L'effet, le procès de production de la connaissance, ne retenant que le résultat, prétendra se substituer à sa cause : le procès de production qui sera nié. Il faudra empêcher la non-intellectualité d'accéder à la transparence et au savoir d'elle-même, qui serait sa désaliénation, en la réduisant à un résidu à tout savoir.
C'est plus que jamais ce code de l'épistémologie bourgeoise qui réduit l'être de la cité aujourd'hui. L'épistémologie révolutionnaire, la philosophie de la praxis, procédera donc à rebours et reprendra le discours de ce néo-kantisme en révélant à travers lui la réalité qu'il cache. Par ce réalisme radical, on ne pourra faire l'économie d'étendre la lutte des classes au niveau épistémologique et ceci... même au sein de la famille marxiste. -
La destruction de la raison ; Schelling, Schopenhauer, Kierkegaard
Georges Lukács
- Delga
- 10 Septembre 2010
- 9782915854213
Que l'histoire de la philosophie, de la Révolution française à la barbarie nazie, nous soit intelligible, voilà bien le propos de La Destruction de la raison écrit par Georges Lukacs en 1954 et dont nous publions ici les chapitres concernant la première moitié du XIXe siècle. Le développement des forces productives et le bouleversement des rapports de production pendant cette période, s'accompagneront de grandes avancées scientifiques porteuses d'une évolution déterminante en philosophie. Face à cette nouvelle donne, l'aristocratie de la Restauration puis surtout la bourgeoisie victorieuse, adapteront leur arsenal intellectuel en fonction de l'expression des antagonismes de classe. Georges Lukacs met en lumière une apologétique indirecte du capitalisme : séries de dispositifs philosophiques mis en place pour faire pièce à la pensée progressiste, à la philosophie dialectique, à travers la négation de l'histoire et du progrès, de la société, de l'objectivité de la réalité, de la causalité, de l'universalisme, de la raison.
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Beatriz Sarlo expose certains aspects de la vie et du travail de Walter Benjamin pour les insérer dans la pensée contemporaine.
Elle relate autant le parcours de Walter Benjamin pour fuir le régime nazi et son suicide à la frontière, que sa résistance aux modes et clichés académiques. À partir d'une méthode nouvelle de composition, d'un choix et d'un usage atypiques des matériaux, comme de la relation entre critique d'art et philosophie, Sarlo offre un regard nouveau sur le penseur allemand. -
Lorsqu'on relit La Destruction de la raison, publiée par Georges Lukacs en 1954, la position de l'idéologie dominante, confrontée à une critique marxiste et authentiquement philosophique de Nietzsche, devient plus difficile. Que la relation de Nietzsche au nazisme se trouve non seulement élucidée, mais développée en une critique de la philosophie irrationaliste mise en place pour contrer le progressisme issu de la Révolution française, voilà qui fait mieux comprendre le destin de ce livre, impublié depuis trente ans, mauvaise conscience de l'Université française. Voir la nietzschéolâtrie ambiante dénoncée, mais surtout réfutée et expliquée, constitue déjà pour elle un scandale. Mais ce qui explose ici, c'est aussi le consensus philosophique dominant : à savoir les éternels hommages de la vertu au vice, et du vice à la vertu, entre d'un côté une critique seulement morale de Nietzsche (Ferry, Comte-Sponville...), de l'autre l'immoralisme primesautier des Deleuze, Foucault, Derrida - et même le sous-nietzschéisme d'un Onfray. Les débordements identitaires actuels, aboutissement de cet irrationalisme, viennent confirmer les vues de l'un des plus grands penseurs du XXe siècle.
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« La catégorie de praxis devient dans le marxisme la catégorie centrale. À la lumière de celle-ci, il faut aborder les problèmes de la connaissance, de l'histoire, de la société et de l'être lui-même. » Fort de ce primat, l'ambition affichée dans ce livre par Adolfo Sanchez Vazquez, sans doute le plus grand penseur marxiste latino-américain, est d'avoir « essayé d'élever la conscience philosophique de l'activité pratique matérielle [praxis] de l'homme ».
Parmi les multiples niveaux de ce livre sans équivalent, deux semblent saillir encore plus opportunément que les autres pour féconder notre présent :
- la conscience ordinaire qui à travers sa praxis prend pour objet le monde pour le transformer, ne prend pas par contre spontanément la praxis pour objet , qui apparaît donc comme un angle mort de la conscience bien que cette dernière paradoxalement en émane ontologiquement (voir les Thèses sur Feuerbach de Marx).
- ordinairement , bien que les praxis individuelles transformant le monde soient par définition intentionnelles , la praxis commune globale résultante de toutes ces praxis intentionnelles est, elle, non intentionnelle.
L'idéologie libérale a su enrôler ces deux taches aveugles de l'homme « pré-historique » en les exhaussant au rang de dogme : l'idéologie d'une « société civile » comme résultante du télescopage entropique de praxis non réflexives soumises à la seule main invisible du marché.
Il s'agira alors pour Adolfo Sanchez Vazquez de montrer que l'accumulation exponentielle des contradictions actuelles du libéralisme débridé nous fait basculer dans une phase d'accélération du développement historique dont la résolution décisive ne pourra se produire que par un saut qualitatif, prenant à rebours le libéralisme et la conscience ordinaire sur les deux points précités et devant se traduire par le fait :
- d'une authentique conscience de la praxis, qui devient objet pour la conscience. Le réel devient rationnel.
- que cette prise de conscience, conjuguée à la coïncidence éprouvée des intérêts des subalternes dans la promiscuité des luttes de classes grandissantes, conduira à travers l'émergence de fins communes à une praxis commune intentionnelle (la planification de l'appropriation collective des moyens de production, le socialisme). Le rationnel devient réel. -
La modernité assiégée : critique du relativisme culturel
Juan José Sebreli
- Delga
- 18 Juin 2020
- 9782376071877
L' « esprit du temps » des dernières décennies a poussé la société occidentale à abandonner tout ce qui constituait ses traits distinctifs : le rationalisme, la croyance en la science et en la technique, l'idée de progrès et de modernité. À la conception objective des valeurs, on oppose désormais le relativisme ; à l'universalisme, les particularismes culturels. Les termes essentiels de l'humanisme classique - sujet, homme, humanité, personne, conscience, liberté - sont considérés comme obsolètes.
L'histoire a également perdu la place privilégiée qu'elle occupait précédemment et s'est trouvée remplacée - en tant que science pilote -, par une anthropologie fondée sur la linguistique, effaçant l'homme derrière la structure immuable. On a vu ainsi refleurir de mystérieuses théories sur le caractère ineffable de l'« esprit des peuples », de même qu'une apologie des cultures opposées à la civilisation, justifiant ainsi l'autarcie culturelle jusqu'à l'ethnocentrisme et la xénophobie.
Contre ces résurgences du vieil irrationalisme romantique - historiquement le meilleur allié des réactionnaires -, l'auteur de L'Oubli de laraison et de La Trahison de l'avant-garde, poursuit sa défense et illustration d'une pensée résolument moderne, fidèle au message universaliste de l'humanisme et des Lumières. Et ce, sans concession aucune pour ceux qui, au prétexte de défendre les particularismes des peuples, décrètent l'incommunicabilité entre les hommes. -
Recherches sur l'origine de la conscience et du langage
Tran Duc Thao
- Delga
- 25 Janvier 2021
- 9782376071990
Le philosophe marxiste vietnamien Tran Duc Thao (1917-1993), exerça une réelle fascination sur les intellectuels dans la France d'après-guerre (Sartre, Merleau-Ponty, Althusser, etc.), notamment à travers son premier ouvrage Phénoménologie et matérialisme dialectique.
De retour au Viet Nam en 1951, il y continua ses travaux, dont son second et présent livre, initialement publié en 1973, fut le fruit. Y sont rassemblées les trois recherches (respectivement sur le geste de l'indication, sur le langage syncrétique et sur le complexe oedipien) que Tran Duc Thao a consacrées aux origines de la conscience et du langage.
L'immense mérite de ce livre est sans doute, en croisant paléoanthropologie et développement linguistique de l'enfant, réquisitionnant toutes les avancées scientifiques dans ces deux domaines, de mettre en évidence que la conscience et le langage intérieur se constituent à partir d'un « langage de la vie réelle » originaire, non conscient, émanation directe de l'activité matérielle des hommes. L'unique moteur de notre réalité s'y confirme donc être l'activité humaine, comme l'avait posé Marx, seule prescriptrice et ordonnatrice d'abord du langage gestuel (geste de l'imitation qui devient geste de l'indication) s'élaborant ensuite en langage syncrétique qui se différenciera à son tour pour donner naissance successivement au nom typique, au verbe typique, jusqu'à la phrase proprement dite sous sa forme constituée. -
POURQUOI est-on passé, en quarante ans, de la perspective triomphaliste du marxisme comme horizon indépassable (Sartre, 1960) au marxisme revendiqué comme lieu inhabitable (Badiou, 2002) ?
Comment a-t-on glissé de ce triomphalisme à un marxisme qualifié par Derrida de « spectral » ?
Pourquoi a-t-on troqué l'engagement sartrien, en situation, pour ce que l'auteur qualifie de « désarticulation de toute ontologie » dans le marxisme actuel et dans la politique en général ?
Comment une tradition de pensée a-t-elle réagi à l'horizon bouché par le postmodernisme et ladite « fin de l'histoire » ?
À travers l'étude des penseurs les plus influents du marxisme contemporain, Elias José Palti interroge une « crise », qu'il met d'ailleurs entre guillemets pour mieux nous permettre de la penser entre parenthèses, crise qui est peut-être aussi celle du Politique lui-même dans nos sociétés contemporaines. -
Dans ces libres entretiens, Jean Salem revient, tout d'abord, sur une enfance dont le cours fut déterminé par les combats de ses parents, Henri et Gilberte Alleg. Combats pour l'indépendance de l'Al- gérie, pour la justice sociale et la victoire de l'idéal communiste, combats pour la cause de la paix, de la fraternité, de la liberté. Il évoque ses propres passions intellectuelles, son parcours acadé- mique, ainsi que le grand travail de conviction, de résistance aussi, qui fut nécessaire pour faire revivre à la Sorbonne, après trente années de plomb, l'étude de l'oeuvre et de la pensée de Marx. En tirant, enfin, les enseignements des nombreux voyages qu'il ef- fectue autour du monde en tant que militant et en tant qu'universitaire, il livre ici ses réflexions sur la crise actuelle, sur la dégénérescence des gauches en Occident, et sur l'aggravation des tensions internationales.
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Chez Nietzsche, les analyses philosophiques et littéraires fascinantes se mêlent à des thèmes répugnants comme « le nouvel esclavage », « l'anéantissement des races décadentes », « l'anéantissement de millions de ratés ». Nous sommes en présence d'un philosophe qui, en remettant en question deux millénaires d'histoire, repense et critique les plates-formes théoriques qu'il élabore lui-même au fur et à mesure. La contextualisation historique et la reconstruction de la biographie intellectuelle de Nietzsche sont donc la condition pour saisir la cohérence tourmentée ainsi que la grandeur d'un penseur qui, à partir de son « radicalisme aristocratique » et tout en caressant des projets d'une indicible violence, entonne un contre-chant sacrilège de l'histoire et des mythologies de l'Occident.
Un événement intellectuel extraordinaire qui pourrait constituer pour longtemps une nouvelle unité de mesure. Losurdo a fourni une oeuvre de référence et de consultation (...) En ce qui concerne Nietzsche, on pourrait dire: ex Italia lux (...) Une interprétation cohérente et brillante avec laquelle toute la recherche, actuelle et future, devra se mesurer.
Hans-Martin Lohmann, Die Zeit