Desclee De Brouwer
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Tao Te King
Lao-Tseu
- Desclée de Brouwer
- Les Carnets Desclee De Brouwer
- 15 Septembre 1994
- 9782220035529
Le Livre de Voie et de la Vertu (Tao Te King) est attribué à Lao Tseu (Ve-IVe siècles av. J.-C.).
C'est une superbe prose classique. Elle jaillit comme le souffle de l'univers entre le Ciel et la Terre.
La Voie, comme leur principe unique, produit tous les êtres. Elle les contient, elle les soutient, elle les régit, maintenant leur cohérence intime et leur cohérence globale. D'un seul mouvement du coeur, contemplons le repos de cette Mère, observons les enfants qui sortent d'elle. Tel est le monothéisme si vivant des Chinois.
Le Taoïsme secrète l'optimisme, désarme l'agressivité, élude les difficultés, avec la grâce du naturel propre à l'esprit chinois.
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Un corps pour deux : Petite philosophie de la grossesse
Marie Leborgne Lucas
- Desclée de Brouwer
- 5 Mars 2025
- 9782220098838
La grossesse concerne non seulement toutes les femmes - au moins comme une possibilité inscrite dans leur corps -, mais aussi chacun de nous, car nous sommes tous nés du corps d'une autre qui nous a portés avant que nous soyons jetés dans le monde !À l'heure où il est possible de décider de ne plus avoir de règles, de ne pas être enceinte, ou même de recourir au corps d'une autre pour porter son enfant biologique, il devient urgent de penser ce phénomène si particulier de la grossesse.L'enjeu est de taille : soit nous continuons à invisibiliser le corps des femmes, les dépossédant de ce qui se passe en elles, tout en effaçant la dette que nous avons envers le corps maternel ; soit - et c'est l'option de l'auteure - nous reconsidérons les femmes comme sujets de leur propre grossesse en osant penser la spécificité de leur corps.« Lorsque je suis enceinte, un ébranlement s'opère. Désormais je ne suis plus jamais seule. Et je ne suis plus, puisque je suis toujours entremêlée à un autre. Je suis deux pour un même corps, ou plutôt deux pour deux corps imbriqués. Le sujet enceint en est bouleversé. »
Philosophe, féministe et mère de trois enfants, Marie Leborgne Lucas est agrégée de philosophie et enseigne la philosophie au lycée. -
Une pensée combattante pour des temps incertains : Pages choisies
Emmanuel Mounier
- Desclée de Brouwer
- 2 Avril 2025
- 9782220098937
Guerre d'Espagne, Munich, Résistance, luttes anticoloniales, réconciliation franco-allemande, les combats menés par le philosophe Emmanuel Mounier furent nombreux. Cet enracinement dans les luttes de son temps n'a pas détourné cet homme engagé de sa foi chrétienne. Au contraire, elle était la matrice de son action, contre la platitude et l'indigence ambiantes.C'est bien en effet, insiste Mounier, tout l'homme qui doit être considéré. Son destin ne concerne pas que ses dimensions matérielles, mais aussi sa vocation intérieure et transcendante. Un rappel salutaire en ce XXIe siècle marqué par une forme de désillusion, où les grandes institutions qui encadraient jusqu'alors nos sociétés ont vu leur importance considérablement s'atténuer. Plus que jamais, la voix de Mounier nous appelle au « goût du risque », au « courage intellectuel ».Ce recueil de soixante-dix courts textes introduits par des experts reconnus du philosophe, permettra au lecteur, non seulement de se rendre plus familier de l'homme, de ses engagements sociaux et politiques, mais aussi de mieux comprendre le courant personnaliste qui l'a porté et les défis qu'il réclame.
Emmanuel Mounier (1905-1950) est un philosophe français, fondateur de la revue Esprit et à l'origine du courant personnaliste. Catholique engagé, résistant, il a contribué après-guerre à travailler à la réconciliation franco-allemande. Il est l'auteur de plusieurs livres dont L'affrontement chrétien, Traité du caractère, Qu'est-ce que le personnalisme ? -
Quoi que nous nous efforcions de penser, nous continuons d'appartenir à notre siècle par les croyances les plus communes et, quand cela a lieu, par le fait tout aussi commun de ne plus croire - ou de ne pas donner notre confiance au monde. Nos pères se sont tant méfiés, ou ils ont été à ce point cyniques, que cette foi, entendue dans son sens large, semble nous être aujourd'hui interdite. À nous qui avons hérité de cette perte sans l'avoir consommée, ne restent que les débris d'une tradition devenue muette.Or la foi est vitale, et pas seulement la croyance religieuse. Mais dans une époque désorientée, nous ne pourrons peut-être sauver que le désir de croire : rien ne nous dit que nous retrouverons la croyance. Le paradoxe veut que cette impuissance annonce un temps de dangereuse crédulité. Il nous faut donc tout réapprendre. C'est à cette tâche que la philosophie doit s'atteler en prenant le contrepied de son éternelle tendance : en se mettant en quête de croire aussi résolument qu'elle avait cherché à savoir. La traversée du nihilisme est à ce prix.
Camille Riquier est vice-recteur à la recherche de l'Institut catholique de Paris et professeur à la Faculté de philosophie. Lauréat de l'Académie française pour Archéologie de Bergson (PUF, 2009), il est l'auteur de Philosophie de Péguy ou les mémoires d'un imbécile (PUF, 2017). Il est également membre de la revue Philosophie et de la revue Esprit. -
Naître ou le néant : Pourquoi faire des enfants en temps d'effondrement ?
Marianne Durano
- Desclée de Brouwer
- 11 Septembre 2024
- 9782220098500
« No Kids ! » clament les uns, « No Planet B ! » scandent les autres. La catastrophe écologique, dit-on, devrait dissuader quiconque de fonder une famille. Mettre au monde des enfants ne serait-il pas irresponsable, voire criminel, quand tout s'effondre sous nos yeux ?Non, réplique avec force Marianne Durano, agrégée de philosophie, mère de quatre enfants et... décroissante active ! Nous sommes de fait à un tournant de notre société d'abondance : nos richesses, loin d'être au service de la vie, semblent au contraire lui ôter sa valeur, et nous imaginons plus volontiers mourir sans enfants que vivre sans pétrole. Face à la dégradation du monde, il nous faut alors retrouver une raison d'exister et de nous continuer.Penser la surpopulation avec Marx, la naissance avec Aristote, la natalité avec Arendt, le biopouvoir avec Foucault, l'éducation avec Rousseau... Marianne Durano nous propose un véritable vademecum pour nous sauver du non-sens. Faire des enfants en temps d'effondrement est, certes, un défi immense, mais c'est un risque à prendre si nous voulons (encore) rester vivants.
Marianne Durano est normalienne et agrégée de philosophie. Cofondatrice de la revue d'écologie intégrale Limite, elle a publié en 2018 Mon corps ne vous appartient pas (Albin Michel). -
La violence semble aujourd'hui prise dans un processus d'escalade qui rappelle la propagation du feu, ou celle d'une épidémie ; mais, en dehors des grandes images mythiques qui ressurgissent, les mots manquent pour dire ou décrire ce qui risque de nous submerger.
Le présent ouvrage s'élève ainsi contre le relativisme qui mine les pensées contemporaines, incapables de saisir la violence à la racine de tout ordre symbolique. Car la violence n'est pas politique, encore moins biologique, mais mimétique : qui n'a pas compris les ressorts de l'imitation s'interdit de pouvoir comprendre les menaces qui sont en train de poindre. René Girard revient sur sa conviction que seuls la théologie de la Croix de saint Paul, les Evangiles et l'Apocalypse de Jean, prophétisés par la Bible, sont à même de dévoiler l'origine cachée des institutions humaines.
Il révèle également les grandes lignes de son travail en cours : un darwinisme revisité, une anthropologie qui, ne pouvant rester sourde à la Révélation, se conforme aujourd'hui à une théologie. Il précise enfin les points qui l'attachent à la fois et l'opposent à l'oeuvre de Claude Lévi-Strauss. Alerte, toujours en devenir, quitte à réviser d'anciennes analyses pour mordre sur les problèmes les plus contemporains, cette pensée foisonnante réserve au lecteur de belles surprises.
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Le pouvoir exerce une fascination, parce qu'il engendre la puissance, parce qu'il transforme aussi.
Qu'est-ce qu'avoir du pouvoir ? Qu'est-ce qui fonde le pouvoir qu'un homme peut exercer sur d'autres hommes ? Charles Pépin s'attarde sur le pouvoir de l'homme politique, du chef d'entreprise, d'un ami qui sait se faire écouter, d'un prêtre sur ceux qui se confient à lui, d'un professeur dans sa classe et même sur celui d'une oeuvre d'art. Trouverons-nous alors l'essence du pouvoir ? Comprendrons-nous ce qui inscrit Napoléon, Barack Obama, Gérard Mestrallet ou Yannick Noah dans une veine commune ?
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Si c'est au nom d'un futur toujours meilleur que le monde a été transformé en un chantier permanent, nous sommes arrivés à un stade où le rapport entre les bénéfices du « développement » et ses nuisances s'avère de plus en plus défavorable. La perte de confiance dans le progrès doit alors être compensée par une inflation de ce qu'il est censé apporter : plus le monde va mal et menace de s'écrouler, plus il faut abreuver les populations de promesses exorbitantes.Tel est le rôle du transhumanisme - et peu importe que ce qu'il annonce ne soit pas destiné à se réaliser. Lui accorder trop d'importance, c'est donc se laisser captiver par un leurre. Faudrait-il refuser d'y prêter attention ? Cela n'est pas si simple. Le transhumanisme nous trompe parce qu'il joue en nous sur des ressorts puissants. Se donner une chance de désamorcer la fascination qu'il exerce et le malheur qu'il propage, réclame de mettre au jour ce qui nous rend si vulnérables à ses illusions.
Olivier Rey est chercheur au CNRS, membre de l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques. Il a enseigné les mathématiques à l'École polytechnique et enseigne aujourd'hui la philosophie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a publié plusieurs ouvrages dont Une folle solitude. Le fantasme de l'homme auto-construit (2006), Après la chute (2014) et Une question de taille (2014).
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éveille-toi, mon âme : introduction à la philosophie d'Edith Stein
Christof Betschart, Bénédicte Bouillot
- Desclée de Brouwer
- 18 Octobre 2023
- 9782220098142
Si Edith Stein est aujourd'hui connue pour son parcours exceptionnel d'intellectuelle allemande, née juive, devenue chrétienne et carmélite, morte à Auschwitz, ce livre entend combler un manque : celui d'une introduction générale à sa philosophie, et relever un double défi : rendre abordable une pensée réputée difficile, tout en montrant sa vigueur et son actualité, à travers l'approche renouvelée qu'elle propose de la notion d'âme.Dans un xxe siècle où l'âme a été considérée comme une notion désuète, inappropriée même pour penser l'humain, où la philosophie, les sciences humaines, et la théologie ont cru pouvoir s'en passer, Edith Stein montre au contraire que renoncer à l'âme, c'est s'empêcher de considérer certains aspects fondamentaux de la vie humaine.À travers une démarche qui allie phénoménologie, métaphysique et mystique, et par ses talents descriptifs, elle nous rend attentifs à l'expérience vécue de l'âme, mais aussi au tragique d'une vie qui en est dénuée. Elle réveille ainsi en nous le désir de ce « supplément d'âme », qui donne à notre existence sa profondeur, sa vitalité, sa couleur et sa saveur... telle l'âme du violon qui, bien qu'à peine visible, assure l'unité de l'instrument et en déploie les résonances à tout le corps.
Bénédicte Bouillot, membre de la communauté du Chemin neuf, est professeur de philosophie aux facultés jésuites de Paris (Centre Sèvres).Christof Betschart, carme déchaux, est doyen de la faculté de théologie Teresianum à Rome, où il enseigne notamment l'anthropologie théologique. -
Ce dont nous avons peur, c'est de vivre. Car vivre, c'est toujours mourir à soi-même. Nous préférons nous soumettre à la mort ou nous laisser domestiquer par elle.
Contre ce qu'il appelle ces « sagesses de camomille » ou les pensées morbides, l'auteur pense ici la mort dans le sillage de Simone Weil : comme une constante déprise de soi- même, comme une constante mort à soi-même.
Il nous faut donc éviter deux écueils. Le premier est l'obsession de la mort, qui fait les sagesses et les prétendus arts de vivre. Le second est l'obsession de la vie, qui transforme l'affirmation de la vie en affirmation de soi- même. C'est parce que nous saurons, notre vie durant, mourir à nous-mêmes, à notre volonté de maîtrise, que nous pourrons nous ouvrir au réel et lui consacrer toute notre attention.
Nous pourrons alors mourir pour de bon, nous perdre totalement et perdre toute assurance, afin de nous recevoir totalement d'un Tout-Autre. Une pensée de la vie qui jamais ne se laisse contaminer par la mort, une philosophie qui devient ascèse de tous les jours est beaucoup plus qu'une sagesse : elle est une pensée de la résurrection, une pensée qui nous fait triompher de la mort.
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Marcher la nuit : Textes de patience et de résistance
Martin Steffens
- Desclée de Brouwer
- 7 Octobre 2020
- 9782220097299
Nous sommes entrés dans un autre monde. Un virus aura suffi à « gripper » la moitié de la planète. Nous avons dû éprouver un autre rapport à l'espace et au temps, où le pire a côtoyé le meilleur.
À la lumière obscure d'un événement qui ne manquera plus de se reproduire, les chroniques de Martin Steffens sont ici reprises et reclassées dans une marche en trois temps, que symbolisent les figures de Melchior, Balthazar et Gaspard. Trois figures de l'humanité, parties à la conquête d'un salut, dans un monde où tout, déjà, se faisait recensement, contrôle, peur. Mais trois étapes aussi : « La nuit tombée », « Points d'or » et « Petits matins ». Un prologue, inédit et alerte, fait le constat de la soudaine éclipse de notre humanité.
Ces textes courts, méditations philosophiques ou spirituelles, billets d'humour ou d'humeur, incitent à prendre patience, sans nous masquer la réalité de ce qu'il faut traverser.
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Gustave Thibon (1903-2001) est un prodige : un homme vivant, au milieu des livres. Non seulement parce que ce philosophe poète connaît par coeur des milliers de vers, tant français que provençaux, latins, italiens, allemands, espagnols mais surtout parce qu'il donne l'impression, impression qui est une réalité, d'être en communion avec leurs auteurs. Dans ces entretiens Gustave Thibon évoque ceux qu'il a connus, poètes, artistes, philosophes.
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Depuis juillet 2013, on est sans nouvelles du prêtre jésuite italien Paolo Dall'Oglio, qui a réhabilité dans les années 1980 le monastère Mar Moussa al-Habachi, dans le désert syrien, pour en faire un haut lieu d'hospitalité et de dialogue.Opposant résolu à Bachar al-Assad, le père Paolo n'a cessé de plaider, aux côtés des révolutionnaires, pour une « Syrie libre ». Expulsé de son pays d'adoption en 2012, il y retourne clandestinement au bout d'un an. Il est enlevé peu de temps après à Rakka dans des circonstances troubles. Est-il retenu dans les prisons du pouvoir ou dans celles de Daech ? Le mystère autour de sa disparition reste entier.Pris entre les sentiments confus de révolte, de découragement et d'espoir, René Guitton rend ici hommage à un ami très cher, mais aussi, à travers lui, à ceux qui hurlent en silence leurs souffrances, leurs douleurs physiques et morales, et leur rage devant les irrémédiables destructions d'un des berceaux les plus importants de l'humanité.
René Guitton, essayiste engagé et romancier, est l'auteur de nombreux ouvrages, essais, documents et romans, parmi lesquels Ces chrétiens qu'on assassine ou encore le Dictionnaire amoureux de l'Orient. -
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Un joyau dans la nuit ; introduction à la vie spirituelle d'Etty Hillesum
Michel Fromaget
- Desclée de Brouwer
- L'aventure Spirituelle
- 3 Avril 2014
- 9782220065816
A travers une présentation des grandes dates de la vie d'E. Hillesum, l'auteur interroge son expérience à la lumière des enseignements de M. Zundel. Son oeuvre et sa vie sont confrontées à celles d'autres femmes, juives, déportées et tuées elles aussi dans les camps de la mort (A. Frank, E. Stein, H. Dallos, H. Berr). Il dresse également le portrait du psychanalyste J. Spier, qui la fit connaître.
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Correspondance, 1933-1963 (édition 2012)
Arendt, Blumenfe
- Desclée de Brouwer
- Midrash
- 30 Août 2012
- 9782220064352
Si Hannah Arendt (1906-1975) est connue et reconnue aujourd'hui comme l'une des grandes figures de la philosophie et de la pensée politique contemporaine, on la perçoit sans doute moins comme une épistolière. Après avoir pu découvrir sa correspondance avec Karl Jaspers, le public français a désormais accès à ses lettres échangées avec Kurt Blumenfeld (1884-1963), grande figure du sionisme et à qui Hannah Arendt dédia son essai Sur l'antisémitisme. Dans ces lettres s'exprime d'abord une amitié toute gratuite, ce bonheur du partage des idées et du quotidien. Même si l'exil, le déracinement, touche les deux correspondants, l'une résidant aux Etats-Unis, l'autre parti en Israël, le respect et la distance n'entament pas une forte affection réciproque. Et d'un point de vue plus intellectuel, cette correspondance est l'occasion de prolonger la réflexion sur l'antisémitisme et le sionisme, ouverte par le premier tome des Origines du totalitarisme. Une belle leçon de dialogue et de reconnaissance.
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La nation, chemin de l'universel ? sortir de l'impasse post-nationale
Mathieu Detchessahar
- Desclée de Brouwer
- 9 Mars 2022
- 9782220097701
On la disait archaïque, dépassée au temps de la globalisation et du Web. Pourtant, l'histoire récente ne cesse de nous ramener à la nation !
L'idée de nation se porte bien au coeur même de l'Europe : l'Angleterre a recouvré sa pleine indépendance, la rapidité et le succès de la réunification allemande font contraste avec les difficultés persistantes de « l'Union » et les nouveaux entrants des pays de l'Est ne cessent d'opposer leurs spécificités culturelles nationales aux velléités unificatrices des règles européennes. Partout, les parties souverainistes gagnent du terrain. Tout se passe comme si la mondialisation économique avait suscité le réveil de peuples qui ne se résolvent pas à la dissolution de leurs libertés politiques dans le marché global.
Il faut donc continuer de penser la nation, sans laquelle bon nombre d'enjeux contemporains - migrations, multiculturalisme, souveraineté, démocratie... - sont incompréhensibles. Qu'est-ce donc qu'une nation ? Pour répondre à cette question, ce livre mobilise une tradition intellectuelle rarement convoquée sur ce sujet, la philosophie politique chrétienne. On y découvrira une pensée de la nation qui s'organise constamment dans une tension fructueuse entre le particulier et l'universel. Une pensée qui ouvre un chemin sûr, loin du cosmopolitisme naïf comme de l'exaltation idolâtre, pour comprendre en quoi la nation répond aux besoins et aux désirs des hommes.
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Plus loin que l'actualité : philosopher jour après jour
Denis Moreau
- Desclée de Brouwer
- 19 Octobre 2022
- 9782220097954
Cela a-t-il un sens de philosopher sur l'actualité ? Sans doute, répond Denis Moreau, mais en s'imposant quelques règles de méthode et en respectant les procédures de réflexion que la philosophie met en oeuvre: logique de l'argumentation, clarté et distinction des propos, refus des préjugés et des arguments d'autorité...
Le philosophe, après s'être informé sur le sujet à propos duquel il prétend réfléchir, peut alors promouvoir et appliquer une « philosophie tout-terrain », susceptible de prendre pour objet non seulement les thèmes habituels de la philosophie, mais aussi le travail, le sport, la sexualité, les impôts, les vacances, le téléphone portable, etc.
En se penchant sur des questions de pratique et sur ce qui intéresse les humains dans leur vie concrète, ces chroniques philosophiques peuvent être lues dans la continuité ou butinées au hasard, au gré de ses envies. Une façon, non dénuée d'humour, de réfléchir jour après jour sur notre société et d'aller plus loin que l'actualité. -
Entretien avec M. de Sacy
Blaise Pascal
- Desclée de Brouwer
- Les Carnets Desclee De Brouwer
- 9 Février 1994
- 9782220034737
L'oeuvre de Pascal, dans son éxistence posthume, a connu de surprenants enrichissements et de véritables métamorphoses. Il semble qu'au bout de trois siècles, elle soit encore en gestation. Sans remonter bien haut, on se souvient des Pensées inédites retrouvées par Jean Mesnard, au cours de son travail préparatoire à l'édition des oeuvres complètes en voie d'achèvement. Aujourd'hui, c'est un nouveau texte de l'Entretien avec M. de Sacy qui se révèle, découverte de Pascale Mengotti, un original totalement inconnu et riche de variantes insoupçonnables, dont l'exégèse a été conduite avec le concours enthousiaste de Jean Mesnard. L'Entretien a été composé par Nicolas Fontaine, solitaire de Port-Royal, qui l'a inséré dans ses volumineux Mémoires. Mais grâce à sa version originale, il est devenu certain que ce dialogue, où Epictète et Montaigne, présentés et mis aux prises par Pascal, sont confrontés à saint Augustin, maître exclusif de Sacy, reproduit, pour l'essentiel, un écrit de l'auteur des Pensées. Cet original demeuré introuvable attendait à la Bibliothèque de l'Institut de France le chercheur attentif et inspiré qui en comprendrait l'importance. Le lecteur est désormais en mesure d'accéder directement à ce texte nouveau, seul authentique et devenu encore plus éblouissant .
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Parler la mort : Des mots pour la vivre
Léon Burdin
- Desclée de Brouwer
- 23 Janvier 2009
- 9782220060866
«Voici un livre terrible et, à ma connaissance, sans précédent.Voici un livre écrit, non "sur" la mort, mais dans son ombre, tout près d'elle, à son contact le plus immédiat.Voici le livre le plus bouleversant que l'on puisse lire aujourd'hui sur ce destin qui nous est commun et qui est notre destin d'êtres-pour-la-mort.L'auteur est prêtre. Il faudrait dire passeur.Il est celui qui, dans un grand hôpital parisien, aide les mourants à passer, recueille leur dernier soupir ou leurs derniers mots, leur prodigue les dernières consolations, bref les accompagne dans le dernier voyage.Son métier ? Batelier des morts. Humble et sublime Charon. Personnage magnifique et modeste qui veille sur le secret des hommes, le préserve ou aide, au contraire, à ce qu'il se formule et les mène ainsi, nous dit-il, aux portes de l'"épiphanie intime".Je ne partage pas la foi de cet homme... Mais qu'importe.De l'homme qui a écrit ce livre, du passeur de cette moderne maison des morts, on ne peut que se sentir immensément proche et solidaire.»Bernard-Henri Lévy
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Dans ce monde qui semble soumis à une accélération constante, où l'on ne cesse de louer la marche ou la course, nous souhaitons et craignons à la fois que tout ralentisse ou même que tout s'arrête. L'ambivalence de ce désir reste à étudier, comme ce que signifie aujourd'hui le fait de ne pas bouger.
La privation de mouvement est une peine ; le droit pénal, les disciplines scolaires ou militaires immobilisent ; les accidents et les maladies paralysent ; l'accélération technique se paye en inertie dans les embouteillages ou les bureaux. Les éloges de la mobilité comme la critique de l'accélération sont passés à côté de ces situations où l'immobilité s'impose, non sans violence.
Il faut redonner son sens à l'immobilisation. Car cette peine est aussi une étape, une station, impliquant le corps et la pensée. Tenir, debout, assis, dans la position du lotus ou même couché, c'est exercer sur soi une contrainte signifiante. Les « mouvements » d'occupation des places nous le rappellent, l'art également. Savoir faire halte, c'est savoir résister.
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Des robots domestiques se fontdélateurs, des agents conversationnels injurient leurs interlocuteurs. Pireencore : des systèmes informatiques participent aux conflits humains etparfois même les provoquent. Le 18 mars 2018, un véhicule autonome dela société Uber a tué une femme qui traversait la rue dans une ville del'Arizona. Ce fut la première mort d'un piéton provoquée par un algorithme.Qui est responsable ? Laréponse à cette question compte parmi les défis les plus urgents à relever dansnotre rapport aux technologies numériques. Mais il ne s'agit pas de savoircomment rendre l'intelligence artificielle bienveillante. Il s'agit de faire ensorte qu'elle ne se substitue pas à l'homme en tant qu'agent moral. Seul lerecours au hasard, et ceci dès sa conception, peut libérer la machine de laresponsabilité qu'on veut lui faire porter. AlexeiGrinbaum est physicien et philosophe. Chercheur au CEA de Saclay, il estspécialiste des fondements de la mécanique quantique. Conjointement à ces recherches mathématiques, il travaille sur les questions éthiques poséespar les nouvelles technologies.
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Petite vie de : petite vie de Blaise Pascal
Bernard Sesé
- Desclée de Brouwer
- Petite Vie De
- 19 Septembre 2013
- 9782220065533
Blaise Pascal (1623-1662) a profondément renouvelé les connaissances de son siècle dans différents champs de la pensée. Enfant précoce éduqué par son père, il va tout d'abord consacrer ses travaux aux sciences naturelles et appliquées, et aux mathématiques ils donneront naissance au calcul des probabilités et influenceront les théories économiques modernes et les sciences sociales. Puis, après une expérience mystique, la Nuit de feu, en 1654, 1'effrayant génie, comme le nommait Chateaubriand, va se consacrer à la réflexion philosophique et religieuse. Homme de science et de foi, l'auteur des Provinciales et des Pensées n'aura eu de cesse de se battre pour la vérité, scientifique, morale et religieuse.
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Correspondance Maritain-Mounier
Sylvain Guéna
- Desclée de Brouwer
- Ddb Philosophie
- 9 Juin 2016
- 9782220081410
Cet ouvrage propose la première édition intégrale des lettres retrouvées à ce jour entre les philosophes Jacques Maritain et Emmanuel Mounier. Cette correspondance enrichit largement, de 133 à plus de 200 lettres, la première édition partielle de 1973, qui n'était qu'une sélection de lettres illustrant la genèse de l'ouvrage collectif sur Péguy et celle de la revue Esprit. Elle est éclairée par la connaissance des Carnets personnels de Maritain, et du Journal complet de Mounier qui sont en cours de parution. Cette publication réévalue très largement l'image que l'on pouvait se faire de leur relation, révélant davantage encore la profondeur humaine et spirituelle de cette grande amitié. À l'instar d'Yves Simon ou de Henry Bars, Emmanuel Mounier se donne le beau titre de «filleul» de Jacques Maritain, de «fils aimant» : un fils libre et indépendant. Il prolonge à sa manière la philosophie politique, sociale et culturelle de Jacques Maritain, s'appuyant sur les jalons forts de sa pensée tels l'humanisme intégral, les moyens pauvres, «l'exister avec le peuple» ou l'amitié civique, l'ouverture aux autres religions et aux incroyants, la participation à une oeuvre commune mais aussi réalisant un travail personnel, parfois en décalage avec celle du philosophe de Meudon. N'est-il pas symbolique qu'emprisonné par le régime de Vichy, Emmanuel Mounier ait choisi de présenter à ses camarades de cellule, le 10 octobre 1942 «un soir Péguy, un soir Maritain» ?
Sylvain Guéna : enseignant en histoire, docteur en lettres. Il a déjà publié la Correspondance Jacques Maritain/Max Jacob et une biographie de Henry Bars : Une aventure de l'esprit, un dialogue libre avec Jacques Maritain et collabore régulièrement aux Cahiers J. Maritain, à Nova et Vetera et à Nunc.