Filtrer
Rayons
- Littérature
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
Support
Éditeurs
Empecheurs De Penser En Rond
60 produits trouvés
-
La religion à l'épreuve de l'écologie : Exégèse et ontologie
Bruno Latour
- Empecheurs De Penser En Rond
- 15 Février 2024
- 9782359252699
De novembre 2020 à janvier 2021, Bruno Latour s'est prêté au jeu de relire un texte qu'il avait depuis longtemps oublié : sa thèse de doctorat. Reproduite en intégralité en seconde partie de cet ouvrage, elle a constitué le point de départ des entretiens qui la précèdent (menés par plusieurs sociologues et théologiens). L'enjeu de ces entretiens était d'aborder une question aussi importante que controversée : quel rôle a joué la " parole religieuse " dans la trajectoire intellectuelle de Bruno Latour ? Les méthodes exégétiques qu'il découvre en travaillant le texte biblique, sans cesse transposées et rejouées tout au long de ses recherches ultérieures (sur la science, le droit, les technologies, etc.), apparaissent ici comme un motif essentiel de son oeuvre - et ce, indépendamment de toute perspective confessionnelle. La religion est, pour Bruno Latour, un " mode d'existence " parmi d'autres, ni plus ni moins important. Ces dernières années, l'émergence d'un Nouveau Régime Climatique et l'irruption inquiétante de Gaïa ont été l'occasion, pour lui, de rouvrir cette question.
-
Au bonheur des morts ; récits de ceux qui restent
Vinciane Despret
- Empecheurs De Penser En Rond
- 19 Octobre 2023
- 9782359252675
" FAIRE SON DEUIL ", tel est l'impératif qui s'impose à tous ceux qui se trouvent confrontés au décès d'un proche. Se débarrasser de ses morts est-il un idéal indépassable auquel nul ne saurait échapper s'il ne veut pas trop souffrir ? L'auteure a écouté ce que les gens racontent dans leur vie la plus quotidienne. " J'ai une amie qui porte les chaussures de sa grand-mère a?n qu'elle continue à arpenter le monde. Une autre est partie gravir une des montagnes les plus hautes avec les cendres de son père pour partager avec lui les plus beaux levers de soleil, etc. " Elle s'est laissé instruire par les manières d'être qu'explorent, ensemble, les morts et les vivants. Elle a su apprendre de la façon dont les vivants se rendent capables d'accueillir la présence de leurs défunts.
Depuis un certain temps, les morts s'étaient faits discrets, perdant toute visibilité. Aujourd'hui, il se pourrait que les choses changent et que les morts soient à nouveau plus actifs. Ils viennent parfois réclamer, plus fréquemment proposer leur aide, soutenir ou consoler... Ils le font avec tendresse, souvent avec humour. On dit trop rarement à quel point certains morts peuvent nous rendre heureux ! -
Les morts peuvent faire agir les vivants, mobiliser ceux qui restent autour de questions qui touchent à la vie collective, à l'érosion des liens sociaux, à des événements qui les dépassent ou dont l'ampleur ou la violence pourrait les détruire, annihiler ce à quoi ils sont attachés. Les morts peuvent aider les vivants à transformer le monde. Dans ce livre, Vinciane Despret nous raconte cinq histoires où des morts proches ou éloignés dans le temps ont obligé les vivants à leur donner une nouvelle place. Ces morts insistent parce qu'il y a eu quelque chose d'injuste dans le sort qui a été le leur : victimes de violence, commandos d'Afrique et de Provence, sacrifiés politiques à la raison du plus fort... Ceux qui restent ont décidé de répondre à cette insistance en commandant une oeuvre grâce à un protocole politique et artistique nommé le programme des Nouveaux Commanditaires. Ce protocole consiste à choisir un artiste et à décider en commun d'une oeuvre. Il va transformer en profondeur les commanditaires.
Cela n'a rien à voir avec le deuil dans sa forme autoritaire (quand les théories psychologiques enjoignent à l'oubli). C'est avec la vie, celle qui n'est plus mais qui est encore d'une autre manière, celle qui résiste à son effacement, que ce faire avec provoque une étonnante série de métamorphoses. -
Où suis-je ? leçons du confinement à l'usage des terrestres
Bruno Latour
- Empecheurs De Penser En Rond
- 21 Janvier 2021
- 9782359252002
Depuis la terrible expérience du confinement, les États comme les individus cherchent tous comment se déconfiner, en espérant revenir aussi vite que possible au " monde d'avant " grâce à une " reprise " aussi rapide que possible. Mais il y a une autre façon de tirer les leçons de cette épreuve, en tout cas pour le bénéfice de ceux que l'on pourrait appeler les terrestres. Ceux-là se doutent qu'ils ne se déconfineront pas, d'autant que la crise sanitaire s'encastre dans une autre crise bien plus grave, celle imposée par le Nouveau Régime Climatique. Si nous en étions capables, l'apprentissage du confinement serait une chance à saisir : celle de comprendre enfin où nous habitons, dans quelle terre nous allons pouvoir enfin nous envelopper - à défaut de nous développer à l'ancienne !
Où suis-je ? fait assez logiquement suite au livre précédent, Où atterrir ?
Comment s'orienter en politique. Après avoir atterri, parfois violemment, il faut bien que les terrestres explorent le sol où ils vont désormais habiter et retrouvent le goût de la liberté et de l'émancipation mais autrement situées. Tel est l'objet de cet essai sous forme de courts chapitres dont chacun explore une figure possible de cette métaphysique du déconfinement à laquelle nous oblige l'étrange époque où nous vivons. -
Mémo sur la nouvelle classe écologique : comment faire émerger une classe écologique consciente
Bruno Latour, Nikolaj Schultz
- Empecheurs De Penser En Rond
- 6 Janvier 2022
- 9782359252187
À quelles conditions l'écologie, au lieu d'être un ensemble de mouvements parmi d'autres, pourrait-elle organiser la politique autour d'elle ? Peut-elle aspirer à définir l'horizon politique comme l'ont fait, à d'autres périodes, le libéralisme, puis les socialismes, le néolibéralisme et enfin, plus récemment, les partis illibéraux ou néofascistes dont l'ascendant ne cesse de croître ? Peut-elle apprendre de l'histoire sociale comment émergent les nouveaux mouvements politiques et comment ils gagnent la lutte pour les idées, bien avant de pouvoir traduire leurs avancées dans des partis et des élections ?
-
De la génération : Enquête sur sa disparition et son remplacement par la production
Emilie Hache
- Empecheurs De Penser En Rond
- Les Empecheurs De Penser En Rond
- 11 Janvier 2024
- 9782359252606
Les sociétés industrielles, extractivistes et productivistes, ne manifestent aucun souci pour la reproduction de leurs conditions d'existence car elles ont oublié que la perpétuation du monde avait besoin d'être accompagnée par celles et ceux qui le composent. Mais cela a-t-il toujours été le cas ? Et quel rôle les rapports de genre ont-ils joué dans cette histoire ? L'autrice explore les manières de concevoir cette perpétuation dans différentes sociétés pré- et non industrielles, en Grèce antique, en Europe médiévale ou encore dans certaines sociétés matrilinéaires contemporaines. On découvre qu'une importance majeure y est accordée aux pratiques (re)génératives, chargées d'assurer le renouvellement de la société tout entière - travail de subsistance, reproduction des générations, liens avec les invisibles, etc.
L'avènement du christianisme et du nouveau rapport au monde qu'il a institué a tout bouleversé. Le souci de la (re)génération du monde a progressivement été remplacé par l'idée d'un monde créé une fois pour toutes, n'ayant plus besoin d'être perpétué au quotidien - la providence infinie se chargeant de tout. Est-il possible de réinventer des pratiques génératives mettant fin à notre illimitisme, de manière non coercitive et égalitaire ? Tel est l'enjeu central de cette enquête, exigeant d'en finir avec le passé que la société industrielle s'est inventé pour justifier sa course en avant effrénée.
Ce livre apporte une contribution majeure à l'écoféminisme, en retrouvant la question de la génération derrière l'identification des femmes et de la nature dans la modernité. -
Gaïa, Terre vivante : Histoire d'une nouvelle conception de la Terre
Sébastien Dutreuil
- Empecheurs De Penser En Rond
- 21 Mars 2024
- 9782359251401
Qui est Gaïa ? Une proposition scientifique ou un nouveau rapport spirituel, philosophique et politique à la nature ? Gaïa est la divinité grecque qui a surgi après Chaos pour engendrer le monde. Mais c'est aussi le nom que James Lovelock, chimiste et ingénieur anglais, et Lynn Margulis, microbiologiste américaine, ont donné dans les années 1970 à l'hypothèse d'une régulation de l'habitabilité de la Terre par les êtres vivants. Cette figure clivante a généré des débats passionnés dans les sciences, en philosophie, dans la littérature écologiste.
Les critiques la résument à l'idée d'un altruisme biologique global, invalidé par la sélection naturelle et dont il ne resterait que de vaines élucubrations New Age. Lovelock estime quant à lui que l'ensemble de ses réflexions spéculatives sur la Vie et la Terre, élaborées depuis le laboratoire construit dans son garage au fond de la campagne anglaise, est à même de transformer les sciences et la conception moderne de la Nature.
Aucun de ces récits n'est satisfaisant. Ils ne permettent pas de restituer l'immense influence de Gaïa sur les sciences de l'environnement, de la constitution des sciences du système terre au concept d'Anthropocène. Ils masquent les enjeux philosophiques et politiques les plus importants de Gaïa. Cette enquête historique et philosophique cartographie les controverses et propose un nouveau récit. Gaïa est une nouvelle conception de la Terre, un cadre pour penser les pollutions de l'environnement global (climat, ozone, insecticides, pluies acides, etc.). Malgré les réticences qui subsistent à l'évocation du nom de Gaïa, nous pouvons enfin saisir l'influence profonde qu'elle a eue sur les savoirs, les philosophies et les politiques contemporaines de la Terre. -
Comment la terre s'est tue : pour une écologie des sens
David Abram
- Empecheurs De Penser En Rond
- 21 Novembre 2013
- 9782359250626
J'ai pris en charge la traduction de ce livre afin de faciliter sa publication, car je le juge d'une importance et d'une qualité rares. Le lectorat potentiel va des philosophes aux poètes, en passant par ceux que préoccupe notre rapport à la terre et à la Terre. Isabelle Stengers Comment se fait-il que les arbres ne nous parlent plus ? Que le soleil et la lune se bornent désormais à décrire en aveugle un arc à travers le ciel ? Et que les multiples voix de la forêt ne nous enseignent plus rien ? À de telles questions répondent le plus souvent des récits qui aboutissent à faire de nous, enfants de la raison , ceux qui ont su prendre conscience de ce que les humains étaient seuls au sein d'un monde vide et silencieux.
Les peuples de tradition orale - Hopis, Apaches, Koyukon, aborigènes australiens, habitants du Népal ou de la jungle amazonienne - savent qu'il n'en est rien. Le parcours et le travail d'enquête passionnants que David Abram rapporte ici leur donnent raison. Plutôt qu'une prise de conscience, ce qui nous est arrivé serait de l'ordre d'une brutale mutation écologique, qui a interrompu la symbiose entre nos sens et le monde.
Manifestement, quelque chose manque - manque terriblement , comme en témoigne la manière dont nous maltraitons et la terre et nous-mêmes. Toutefois, ce n'est pas l'ancien pouvoir d'animation des choses qui s'est tari. Ne sommes-nous pas témoins de scènes étranges ? N'avons-nous pas des visions ? Ne faisons-nous pas l'expérience d'autres vies... lorsque nous lisons ? Et si la magie vivifiante de nos sens avait été capturée par les mots écrits ?
Les mots de David Abram possèdent cette magie, mais surtout ils réactivent l'expérience d'un monde au présent. Ce monde alentour qui, en sourdine, continue à nourrir nos manières de penser et de parler, de sentir et de vivre.
Parce que la terre parle...Grand format 24.50 €Indisponible
-
Latour-stengers, un double vol enchevêtré
Philippe Pignarre
- Empecheurs De Penser En Rond
- 30 Septembre 2021
- 9782359252057
Certaines grandes amitiés ont marqué l'histoire de la philosophie. À n'en pas douter, celle qui unit Bruno Latour et Isabelle Stengers est de celles-là. S'ils ont très peu écrit en commun, leur compagnonnage dure depuis plus de trente ans et leurs oeuvres respectives ne manifestent leur plénitude que si on en saisit les emprunts réciproques, les croisements et les chassés-croisés.
Latour et Sengers ont le même point de départ, qui restera au centre de leurs oeuvres : les pratiques scientifiques, qui font la fierté de notre modernité. Pourquoi nous, modernes, nous définissons-nous comme ceux qui savent alors que les autres seraient condamnés à croire ? Cette question les a amenés à partager la même préoccupation : comment comprendre et vivre dans ce que Latour appelle le « nouveau régime climatique », et Stengers un « temps de débâcle » ?
Le but de ce livre n'est pas de rendre à chacun ce qui lui appartient, mais au contraire de les intriquer toujours davantage ; de suivre au plus près chaque proposition faite par l'un?e et reprise par l'autre (« Grand Partage », « Modernité », « cosmopolitique », « Gaïa », etc.), toujours selon ses propres moyens, et en lui faisant subir une sorte de torsion joyeuse capable de relancer la fabrique commune de la pensée.
Alors que de nouveaux auteurs particulièrement inventifs mettent à profit leurs travaux dans des champs divers (écologie, éthologie, biologie, sciences de la terre, philosophie) et que des activistes multiplient les échanges avec eux, ce livre donne un éclairage bienvenu sur cette exceptionnelle aventure d'idées.
Cet ouvrage vous est offert par votre librairie pour tout achat de deux titres de la collection « Les Empêcheurs en penser en rond » (dans la limite des stocks disponibles).
-
Apprendre à bien parler des sciences : la vierge et le neutrino
Isabelle Stengers
- Empecheurs De Penser En Rond
- 17 Mai 2023
- 9782359252576
Les scientifiques se sentent trahis. Ils dénoncent une montée de l'irrationalité et du relativisme sceptique. Mais ils savent aussi que leur ancienne alliance avec l'État est morte : celui-ci ne rêve plus que de brevets, de percées technologiques. Les scientifiques sont désormais de plus en plus dépendants de financements extérieurs rarement désintéressés et d'accords avec des entreprises privées dans le cadre de la nouvelle économie de la connaissance . Par ailleurs, ils sont aussi confrontés à un nouveau type de public posant des questions gênantes au lieu de faire confiance au progrès. Ce public, indiscipliné mais pertinent, pourrait bien être un allié indispensable pour les scientifiques menacés d'asservissement, mais une telle alliance a un prix : elle demande qu'ils renoncent aux mots d'ordre qui font d'eux la tête pensante d'une humanité en progrès.
Le pari de ce livre est que les scientifiques peuvent y renoncer. Au-delà, il tente de forger les mots qui permettent d'affirmer ensemble, sans confusion ni hiérarchie, des pratiques qui divergent, par exemple celle des pèlerins s'adressant à la Vierge et celle qui a autorisé à attribuer une masse au neutrino. Il plaide pour une écologie des pratiques dont les praticiens sauraient que ce qui les fait penser, sentir et hésiter ne leur appartient pas. -
Pasteur : une science, un style, un siècle
Bruno Latour
- Empecheurs De Penser En Rond
- 3 Novembre 2022
- 9782359252323
Le virus responsable de la Covid-19 n'est pas un professeur adepte de nouvelles méthodes pédagogiques. C'est un maître dur à l'ancienne qui répète inlassablement la même leçon. Et de reprendre encore une fois la démonstration de sa puissance : Vous me prenez pour un intrus dans votre monde, mais c'est vous qui êtes des intrus dans le mien. Chaque mutation de ce virus imprime dans notre cerveau rétif à quel point nous faisons société avec les microbes.
Un monde de microbes ? Cette leçon a été donnée aux sociétés humaines pour la première fois au XIXe siècle. Il était donc inévitable de revenir à l'histoire de la microbiologie en essayant de comprendre pourquoi nous ne sortirons pas de ces intrigues où s'emmêlent si étroitement la science, le droit, la politique et la structure des sociétés de ce temps.
Si je me suis tellement intéressé à Louis Pasteur, c'est parce qu'il offrait un cas unique au milieu de cette histoire de liens entre sociétés et microbes. Unanimement admiré pour ses découvertes, il est aussi le savant qui s'était mêlé, comme on va le voir, de toutes les questions de son temps. Pour la nouvelle histoire et sociologie des sciences, c'était le test idéal : une science à l'importance indiscutable qui avait transformé la société de façon radicale. Voilà qui allait permettre de nous sortir de ces visions figées qui continuent à vouloir séparer la science et la politique, les découvertes savantes et les collectifs humains alors qu'ils sont, à l'évidence, si étroitement mêlés. -
Le cri de Gaïa ; penser la Terre avec Bruno Latour
Frédérique Aït-Touati, Emanuele Coccia
- Empecheurs De Penser En Rond
- 21 Janvier 2021
- 9782359251975
Bruno Latour inspire depuis plusieurs décennies le travail de philosophes, historiennes et historiens, sociologues, éthologues, anthropologues et artistes dans le monde entier.
Face à Gaïa occupe une place particulière dans son oeuvre : ce livre appelle à une réaction au-delà de la simple assimilation théorique.
Ce qui a l'apparence d'une question purement scientifique est en vérité un différend d'ordre politique. L'hypothèse Gaïa de Lovelock et Margulis représente l'effort pour reconnaître que la Terre est un sujet qui agit et intervient avec force dans notre histoire. Nous sommes moins sur la Terre que face à elle. La question écologique est moins celle du respect du vivant que celle de l'acceptation et de la représentation de l'actrice politique par excellence : notre planète. Reconnaître sa puissance d'agir signifie faire coïncider la protagoniste de l'histoire de la vie avec sa scène.
Autour de ce défi, des spécialistes de différentes disciplines scientifiques et artistiques se sont réunis. Chacun des auteurs raconte sa rencontre avec une des propositions contenues dans Face à Gaïa, comment elle l'a interrogé, bouleversé, voire contrarié. On ne fera face à Gaïa qu'en entremêlant les savoirs issus de l'exploration de cette " zone critique " (autre nom de Gaïa), les performances des artistes, la philosophie, la métaphysique et la théologie.
Gaïa en sort encore plus fascinante, provocante et menaçante. -
Réactiver le sens commun ; lecture de Whitehead en temps de débâcle
Isabelle Stengers
- Empecheurs De Penser En Rond
- 9 Janvier 2020
- 9782359251685
Opposer les scientifiques à un " public prêt à croire n'importe quoi " - et qu'il faut maintenir à distance - est un désastre politique. " Ceux qui savent " deviennent les bergers d'un troupeau tenu pour foncièrement irrationnel. Aujourd'hui, une partie du troupeau semble avoir bel et bien perdu le sens commun, mais n'est-ce pas parce qu'il a été humilié, poussé à faire cause commune avec ce qui affole leurs bergers ? Quant aux autres, indociles et rebelles, qui s'activent à faire germer d'autres mondes possibles, ils sont traités en ennemis.
Si la science est une " aventure " - selon la formule du philosophe Whitehead -, ce désastre est aussi scientifique car les scientifiques ont besoin d'un milieu qui rumine (" oui... mais quand même ") ou résiste et objecte. Quand le sens commun devient l'ennemi, c'est le monde qui s'appauvrit, c'est l'imagination qui disparaît. Là pourrait être le rôle de la philosophie : souder le sens commun à l'imagination, le réactiver, civiliser une science qui confond ses réussites avec l'accomplissement du destin humain.
Depuis Whitehead le monde a changé, la débâcle a succédé au déclin qui, selon lui, caractérisait " notre " civilisation. Il faut apprendre à vivre sans la sécurité de nos démonstrations, consentir à un monde devenu problématique, où aucune autorité n'a le pouvoir d'arbitrer, mais où il s'agit d'apprendre à faire sens en commun. -
Du jardin d'Éden à la petite république de la ferme de Jefferson, des hortillonnages médiévaux d'Amiens à l'agriculture urbaine de Savannah, en passant par les kibboutz, les jardins ouvriers ou les jardins partagés urbains, et bien d'autres épisodes tous plus inventifs les uns que les autres, ce livre examine ce qui, dans les relations entre l'agriculteur ou le jardinier et la terre cultivée, favorise la formation de la citoyenneté, une puissance de changement considérable.
On a l'habitude de penser que la démocratie moderne vient des Lumières, de l'usine, du commerce, de la ville. Opposé au citadin et même au citoyen, le paysan serait au mieux primitif et proche de la nature, au pire arriéré et réactionnaire.
À l'opposé de cette vision, ce livre examine ce qui, dans les relations entre les cultivateurs et la terre cultivée, favorise l'essor des valeurs démocratiques et la formation de la citoyenneté. Défile alors sous nos yeux un cortège étonnant d'expériences agricoles, les unes antiques, les autres actuelles ; du jardin d'Éden qu'Adam doit cultiver et aussi garder à la petite république que fut la ferme pour Jefferson ; des chambrées et foyers médiévaux au lopin de terre russe ; du jardin ouvrier au jardin thérapeutique ; des guérillas vertes aux jardins partagés australiens.
Cultiver la terre n'est pas un travail comme un autre. Ce n'est pas suer, souffrir ni arracher, arraisonner. C'est dialoguer, être attentif, prendre une initiative et écouter la réponse, anticiper, sachant qu'on ne peut calculer à coup sûr, et aussi participer, apprendre des autres, coopérer, partager. L'agriculture peut donc, sous certaines conditions, représenter une puissance de changement considérable et un véritable espoir pour l'écologie démocratique. -
Recueil d'interventions faites par F. Guattari (1930-1992) devant des publics de psychanalystes, de pédagogues, de militants du Parti des travailleurs abordant une multitude de problèmes comme la pratique clinique, les luttes des classes, etc. La première édition du livre est parue au Brésil en 1986. Egalement psychanalyste, S. Rolnik enseigne à Sao Paolo.
-
Dewey recherche des méthodes permettant à l'intelligence (plutôt qu'à la Raison) de s'exercer dans le domaine des jugements de valeur, qui sont des jugements pratiques. Seule l'enquête permet de découvrir le bien unique de chaque situation.
Les philosophes ont pour habitude d'opposer les valeurs aux normes, et de faire des premières une affaire de préférences personnelles, sans contenu rationnel. Ils considèrent aussi que pour prendre des décisions pratiques, morales ou politiques, nous avons surtout besoin de règles et de lois, de principes et de maximes.
Dewey prend le contre-pied de cette manière de penser. Il récuse la distinction entre normes et valeurs et élabore une " éthique située ". L'important est de faire prévaloir la méthode de l'enquête (déjà mise en oeuvre dans la recherche scientifique) dans les décisions pratiques et dans la résolution des problèmes moraux et politiques.
Cette foi dans les capacités de l'enquête amène également Dewey à rompre avec la conception traditionnelle des fins et des moyens, tout comme avec celle des désirs et des intérêts, au profit d'une compréhension plus dynamique et plus écologique des activités humaines. Ce recueil donne ainsi un aperçu des analyses que Dewey a proposées, tout au long de sa carrière, sur la question des valeurs. -
Jubiler. ou les tourments de la parole religieuse
Bruno Latour
- Empecheurs De Penser En Rond
- 5 Septembre 2013
- 9782359250749
" Si en matière de science naturelle ou sociale, le chercheur a le devoir d'ajouter sa pierre au vaste édifice du savoir, de découvrir, d'innover, de produire de l'information nouvelle, en matière de religion, son devoir est de fidélité : il ne doit pas inventer, mais renouveler ; il ne doit pas découvrir, mais recouvrer ; il ne doit pas innover, mais reprendre à nouveaux frais la sempiternelle ritournelle. " Il existe de nombreuses études sur le sentiment religieux, sur la pratique religieuse, et une vaste érudition sur l'histoire et la théologie des religions développée en Occident. Il existe également toute une littérature de piété ayant pour but de développer ou de réveiller la foi des fidèles. Bruno Latour aborde dans ce livre la tradition chrétienne par un biais à la fois beaucoup plus direct et beaucoup plus contourné : il s'intéresse aux difficultés que rencontrent ceux qui souhaitent non pas parler de religion, mais parler religieusement. Tout est dans cet adverbe si difficile à saisir car il n'a rien à voir avec la croyance. En étudiant avec soin les conditions d'énonciation de cette parole, il dégage peu à peu les règles d'usage qui la rendent possible ou impossible.
Il le fait de la seule façon qui soit adaptée à ce genre de parole, c'est-à-dire de l'intérieur et en faisant subir au narrateur, par un mode d'écriture original, les tourments de l'expression religieuse. D'où ce livre mordant et brûlant qui fusionne deux genres habituellement distincts : l'analyse et la jubilation. -
Cent mots pour jouir de l'erotisme
Jean-Clet Martin
- Empecheurs De Penser En Rond
- 2 Janvier 2004
- 9782846710695
Ce livre, à déguster, réalise un parcours amoureux où chaque mot, au lieu d'expliquer l'érotisme, la fait exister, sentir, vibrer.
Il ne s'agit pas de la comprendre mais d'en jouir, d'entrer dans le labyrinthe de l'érotisme composé d'ivresse et de séduction, de charme et de grâce. Chaque mot est lui-même un tremblement, un craquement d'âme, une caresse ou un apprentissage des pratiques du plaisir. C'est d'Aphrodite dont il faut faire l'éloge plutôt que de nos Viagra les plus aseptisés.
-
Une introduction à la métaphysique
François Dagognet
- Empecheurs De Penser En Rond
- Petite
- 1 Juin 2006
- 9782846711142
François Dagognet poursuit dans ce petit livre son travail de pédagogie commencé avec Les Grands philosophes et leur philosophie et Philosophie à l'usage des réfractaires. Ce nouveau livre se présente sous la forme de trois leçons, trois exemples de recherche métaphysique : sur l'esprit et la corporéité ; le souvenir ; la liberté et le déterminisme.
Pour ceux qui veulent s'initier à la philosophie, le terme même de métaphysique (que l'on pourrait
traduire par science de l'être en tant qu'être) peut faire peur ou paraître démodé. Pourtant, la
métaphysique ne traite pas seulement de questions abstraites, mais de la cause, de l'essence de
toutes les choses ; elle ne se contente pas de ce que nous apprend la saisie directe des choses
mais s'occupe des principes. Il n'y a donc aucune raison pour que la philosophie contemporaine
abandonne cette province de la philosophie.
L'auteur montre comment les grands choix de la métaphysique remontent à Platon et Aristote. Le
débat entre rationalistes, qui s'attachent aux principes, et empiriques, qui privilégient les faits, est
impossible à conclure. François Dagognet croit qu'il n'y a pas de philosophie sans métaphysique,
mais sans qu'il soit nécessaire de faire appel à un Dieu transcendant. C'est ce qu'il appelle une
métaphysique immanentiste.
-
William james ; empirisme et pragmatisme
David Lapoujade
- Empecheurs De Penser En Rond
- Grande
- 8 Février 2007
- 9782846711524
William James (1842-1910) est l'une des principales figures du pragmatisme américain, selon lequel toute distinction théorique doit conduire à une différence pratique.
On sait moins que James a développé sous le nom d'"empirisme radical" une philosophie originale dont le projet général consiste à libérer les expériences de toute forme de pensée préexistante. Sa conception pragmatique de la vérité - "est vrai ce qui réussit" - est devenue célèbre, mais parce qu'on y a vu la maxime de l'homme d'affaires américain et la philosophie du capitalisme sauvage. En réalité, il s'agit de concevoir les expériences comme autant de processus d'expérimentation, comme autant d'actes de confiance.
Peut-être la question de la vérité rejoint-elle finalement celle de la confiance ? Quels accords passer avec nos connaissances (épistémologie), avec les autres (sociologie) et avec nous-mêmes (éthique) pour favoriser cette confiance et libérer en nous la création de nouvelles vérités ? Telle devient alors la question centrale du pragmatisme de James.
-
Philosophie de l'expérience ; un univers pluraliste
William James
- Empecheurs De Penser En Rond
- Grande
- 8 Février 2007
- 9782846711609
" je me fatigue et je vous fatigue, je le sais, en cherchant vainement à décrire par des concepts et des mots ce qui, selon moi, excède en même temps toute conceptualisation ou verbalisation.
tant que l'on continue de parler, l'intellectualisme demeure sans conteste maître du terrain. on ne peut revenir à la vie en parlant. c'est un acte ; pour vous faire revenir à la vie, je dois vous proposer un exemple à imiter, je dois vous rendre sourds à la parole ou à l'importance de la parole, en vous montrant, comme bergson le fait, que les concepts au moyen desquels nous nous exprimons sont élaborés en vue de la pratique, et non du discernement.
".
-
La mémoire a une histoire. C'est à la fin du XVIIIe siècle que l'on abandonne les arts de la mémoire. Avec le magnétisme animal, les premières thérapies psychiques cherchent à débusquer les « secrets pathogènes ». L'esprit se dédouble, se fragmente. La mémoire devient plurielle. Mais, bientôt, c'est dans l'organique que l'on cherche les processus mécaniques de l'apprentissage. Nous avons pris depuis longtemps l'habitude de penser l'homme sur le modèle des machines qu'il fabrique. Dans ce voyage à travers l'exploration des modèles éphémères, nous assistons à des « crimes psychiques ». Ceux qui résistent en pratiquant les anciens arts de la mémoire sont détruits. Maintenant que nous avons découvert la mémoire millénaire inscrite dans l'ADN, nous cherchons, non sans dangers, à la modifier. Mais nous ignorons dans quelle mémoire future s'inscrit ce geste et il est probable qu'il sera, à son tour, oublié.
-
" Faire son deuil ", tel est l'impératif, presque banal, qui s'impose désormais à tous ceux qui se trouvent confrontés au décès d'un proche. Mais cela va-t-il de soi ? Se débarrasser de ses morts est-il un idéal indépassable et incontournable si l'on ne veut pas trop souffrir ? Non, répond Vinciane Despret dans ce beau livre de témoignages recueillis auprès de celles et ceux qui, au contraire, ont dit non au travail de deuil en inventant mille manières de vivre, au quotidien, avec leurs morts.
" Faire son deuil ", c'est l'impératif qui s'impose à tous ceux qui se trouvent confrontés au décès d'un proche. Mais se débarrasser de ses morts est-il un idéal indépassable auquel nul ne saurait échapper s'il ne veut pas trop souffrir ?
Vinciane Despret a commencé par écouter. " Je disais : je mène une enquête sur la manière dont les morts entrent dans la vie des vivants ; je travaille sur l'inventivité des morts et des vivants dans leurs relations. " Une histoire en a amené une autre. " J'ai une amie qui porte les chaussures de sa grand-mère afin qu'elle continue à arpenter le monde. Une autre est partie gravir une des montagnes les plus hautes avec les cendres de son père pour partager avec lui les plus beaux levers de soleil. À l'anniversaire de son épouse défunte, un de mes proches prépare le plat qu'elle préférait, etc. " L'auteure s'est laissé instruire par les manières d'être qu'explorent les morts et les vivants, ensemble ; elle a appris de la façon dont les vivants qu'elle a croisés se rendent capables d'accueillir la présence des défunts. Chemin faisant, elle montre comment échapper au dilemme entre " cela relève de l'imagination " et " c'est tout simplement vrai et réel ".
Depuis un certain temps les morts s'étaient faits discrets, perdant toute visibilité. Aujourd'hui, il se pourrait que les choses changent et que les morts deviennent plus actifs. Ils réclament, proposent leur aide, soutiennent ou consolent... Ils le font avec tendresse, souvent avec humour.
On dit trop rarement à quel point certains morts peuvent nous rendre heureux !
PRIX DES RENCONTRES PHILOSOPHIQUES DE MONACO 2016 PRIX DE L'ACADEMIE ROYALE DE LANGUE ET DE LITTERATURE FRANÇAISES DE BELGIQUE 2019 -
Une intrigue criminelle de la philosophie
Jean-Clet Martin
- Empecheurs De Penser En Rond
- 10 Septembre 2009
- 9782359250008
La doctrine de Hegel a la réputation d'être obscure. Sa philosophie suit le sens d'une « histoire racontée » très différente de la pensée démonstrative qui ne saisit guère les aventures d'un concept. Hegel, sera le premier à mettre en haleine le mouvement de toute pensée, lui conférant ainsi le sens d'une Histoire qui comporte différentes scènes, souvent meurtrières. À partir de la défense d'un criminel, Hegel a montré que la philosophie est toujours une pensée très concrète, tandis que l'abstraction et la précipitation sont du côté de l'opinion populaire, du jugement de la foule.
Ce sont des images, parfois funestes, que l'auteur a privilégiées : agressivité de l'animal, violence du maître, outrages de Bacchus, mort d'Antigone, celle d'un roi, meurtre de Dieu ou mort de l'homme... Pour Hegel, toute création conceptuelle se traduit par un crime : elle se nourrit du corps de son ennemi comme une araignée « s'enrichissant jusqu'à ce qu'elle ait arraché toute la substance à la conscience, sucé et ingéré tout l'édifice de ses essentialités ».
Cette intrigue, l'auteur la suit en sa richesse époustouflante, réintégrant Hegel à l'intérieur de la philosophie contemporaine qui l'a injustement refoulé, au profit de Nietzsche dont pourtant il permet de renouveler l'approche. Cette lecture nouvelle et intégrale de la Phénoménologie de l'Esprit montre un Hegel penseur du nihilisme, de la mort de Dieu et de l'homme submergé par sa foi naïve dans l'économie capitaliste naissante.