Hachette Litteratures
-
Hegel, l'inquietude du negatif
Jean-Luc Nancy
- Hachette Litteratures
- Coup Double
- 1 Janvier 2000
- 9782012352346
« Hegel est le penseur inaugural du monde contemporain. Son oeuvre entière est pénétrée et mobilisée par la conscience et par l'émotion d'avoir à affronter une inflexion décisive du cours du monde, et partant, du cours de la philosophie. Le sens ne se propose plus par le lien religieux d'une communauté et le savoir ne s'ordonne plus à la totalité d'un sens. Depuis Hegel, nous n'avons pas cessé de pénétrer dans cette négativité, et lé temps de Hegel lui-même, tout comme sa philosophie, sont à leur tour, déposés loin derrière nous. D'une certaine façon, nous ne pouvons recueillir d'eux aucune signification qui serait toujours disponible. C'est du reste pourquoi, ici même, on ne prétend pas « restituer» Hegel, et on n'expose pas un « hégélianisme » : on lit Hegel, ou on le pense, tel qu'il fut déjà relu ou repensé jusqu'à nous, tel qu'il s'est déjà rejoué dans la pensée. Mais ce qu'il fait tout d'abord penser, c'est ceci : le sens n'est jamais donné, ni disponible, il s'agit de se rendre disponible pour lui, et cette disponibilité se nomme liberté.» Jean-Luc Nancy enseigne la philosophie à l'université de Strasbourg. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont L'Absolu littéraire (avec Philippe Lacoue-Labarthe, Le Seuil, 1978), La Communauté désoeuvrée (Bourgois, 1986 et 1990), La Comparution (avec Jean-Christophe Bailly, Bourgois, 1991), Le Sens du monde (Galilée, 1993) et Etre singulier pluriel (Galilée, 1996).
-
Giraudoux : Le roman essentiel
Natacha Michel
- Hachette Litteratures
- Coup Double
- 11 Février 1998
- 9782012352148
"Qui a entendu le nom de Giraudoux l'associe au théâtre. Il faut dorénavant l'associer au roman. Le théâtre, certes, entra un jour dans sa vie et lui apporta la gloire. Mais ce succès afabriqué une naturalité qui n'est pas fondée. L'oeuvre majeure de Giraudoux est romanesque et c'est ainsi qu'il faut le découvrir. D'autant que ses romans confirment cette nouveauté que Gide et Proust lui accordent. Alors que la plupart des romans combinent traditionnellement un roman essentiel (ce que l'auteur a réellement à dire, son affirmation propre) et un roman inessentiel (roman de l'intrigue, des ambivalences qui viennent jeter le doute sur l'affirmation offerte). Giraudoux n'écrit que le roman essentiel. Et pour cela, il use d'une langue qui ignore l'interdit l'empêchant de se mouvoir librement de son pôle poétique à son pôle prosaïque. Romans de poète, romans de porcelaine ? Nullement. Romans de la vigueur de vivre, romans de Giraudoux." Natacha Michel est écrivain et directeur de programme au Collège International de philosophie. Elle a notamment publié aux Editions Gallimard : Ici commence (1973) et Le Repos de Penthésilée (1980) ; aux Editions du Seuil (coll. "Fictions & Cie") : Impostures et séparations (1986) ; Le jour où le temps a attendu son heure (1990) et Ciel éteint (1995) ; aux Editions Hatier (coll. "Brèves") : Le Rameau subtil (avec Martine de Rougemont, 1993) ; aux Editions Verdier (coll. Philia") : L'Ecrivain pensif (1998).
-
Le probleme jean-jacques rousseau
Ernst Cassirer
- Hachette Litteratures
- 1 Décembre 1997
- 9782010123726
Bien que l'étude de cassirer s'intitule le problème jean jacques rousseau, celui-ci, en fin de compte, n'y apparaît pas comme un auteur problématique. ce qui fait problème, c'est bien plutôt le malentendu persistant auquel il a donné lieu. mieux : aux dernières lignes de son étude, cassirer, avec la souveraine aisance qui caractérise son style, nous invite à voir en rousseau un penseur qui a su poser des problèmes fondamentaux, dont l'actualité reste entière pour les hommes du xxe siècle.
Face au péril du totalitarisme hitlérien, ce texte, publié en 1932 et enfin traduit en français, marque une date capitale dans l'interprétation de la pensée de rousseau. si les idées défendues par cassirer n'affrontent pas directement les problèmes de la politique, il définit avec netteté une exigence que l'on peut considérer, aujourd'hui encore, comme l'objectif final de toute action politique intelligente : l'idée de la culture conçue comme auto-libération de l'homme.
Jean starobinski
-
Generation Otaku, les enfants de la post-modernité
Azuma-H
- Hachette Litteratures
- 20 Février 2008
- 9782012372337
Best-seller au Japon, cet essai a le grand mérite de penser - et non de juger - le phénomène Otaku. Les Otakus, ce sont ces jeunes fans de manga, de jeux vidéos ou de dessins animés, ne vivant qu'entre eux et que pour ces produits culturels dont ils ne cessent de créer et de consommer des dérivés: figurines, fanzines, romans tirés d'un dessin animé, dessins animés tirés d'une figurine, etc. Le phénomène, en perpétuelle croissance depuis les années 1980, représente aujourd'hui un marché colossal, et s'étend à l'étranger via le succès mondial du manga. Pourtant, ces adolescents en rupture ont toujours été considérés comme des autistes et personne, jusqu'à Hiroki Azuma, n'avait osé étudier sérieusement leurs oeuvres phares et leurs façons de les consommer. Son ouvrage révèle la troublante adéquation entre culture Otaku et postmodernité. Perte des repères, fin des grands récits, brouillage de la frontière entre auteur et consommateur, entre l'original et sa copie : la culture Otaku est la première culture postmoderne. La réduire au Japon serait donc une erreur, car elle a déjà commencé à séduire les jeunesses du monde.
-
" Quand nous déciderons-nous enfin à reconnaître les jeunes des banlieues pour ce qu'ils sont : nos enfants.
" Joël Roman.
-
-
Le monde pour cité
Jacques Lévy, Alfredo Walladão
- Hachette Litteratures
- Questions De
- 1 Mai 1996
- 9782012352230
Un essai sur la dimension politique du monde, que beaucoup de travaux récents ignorent encore : le politique existe à l'échelle mondiale ; il faut l'explorer sans a priori, bien au-delà de la "géopolitique".
Une approche de la « société civile mondiale », qui ne se réduit pas à l'économie : organisée en réseaux, elle est animée de forts mouvements tendant à son unification.
Une réflexion sur la nécessité d'une politique mondiale, notamment dans les problèmes de développement et d'environnement, où le poids des États et les faiblesses des organisations internationales sont facteurs de confusion.
Des repères pour situer les zones d'émergence du politique à l'échelle planétaire : autant de points de levier possibles pour faire du monde une cité.
-
Depuis la Seconde Guerre mondiale, la nécessité est apparue d'une réflexion collective sur l'éthique des sciences.
En 1955, le manifeste Russell-Einstein donna naissance au mouvement Pugwash, dont les "Conférences sur la science et les affaires mondiales " ont voulu être "la conscience morale des scientifiques". Elles ont constitué un forum régulier, tolérant, ouvert aux savants et aux citoyens concernés, et contribué à écarter le spectre de l'apocalypse nucléaire. Elles ont bien mérité leur prix Nobel de la paix (1995).
De nos jours, l'éthique des sciences, c'est d'abord la bioéthique. Les progrès de la médecine et de la biologie offrent une capacité croissante de manipulation du vivant. Le corps peut être démembré, traité comme un matériau. Le génie génétique se révèle capable de fabriquer du vivant, quasiment à façon. Aucune barrière technique ne protège plus l'intimité du corps et la dignité de la personne humaine. Il est devenu urgent de maîtriser le savoir en édifiant des bornes juridiques ou éthiques.
D'autres préoccupations sous-tendent le mouvement éthique dans les sciences, qui concernent la déontologie du chercheur. Des cas d'inconduite pendables (fraude, plagiat) ont donné l'alarme quant à la possible détérioration des normes de la profession. Ils ont aussi attiré l'attention sur des "pratiques douteuses ".
Comme la plupart des grands pays, la France a mis en place divers comités d'éthique.
Quel doit être leur rôle aujourd'hui ? Plus concrètement, comment définir une voie moyenne et raisonnable, entre deux écueils : le danger d'en faire trop (dérive "éthiquement correcte") et le risque de n'en faire pas assez (comité alibi, décoratif) ?
Sur ce sujet important, Gérard Toulouse a écrit un livre riche de réflexion et d'anecdotes, plein d'humour, qui donne un aperçu très vivant de la recherche. Il s'appuie aussi sur des documents essentiels.
Gérard Toulouse, physicien, directeur de recherche à l'ENS-Ulm, fut parmi les premiers membres du Comité d'éthique pour les sciences (CNRS), créé en 1994. Ses thèmes de recherche ont été variés, depuis la physique de la matière condensée jusqu'aux études du cerveau et de la cognition, et ses travaux lui ont valu une notoriété internationale. -
La parole muette ; essai sur les contradictions de la littérature
Jacques Rancière
- Hachette Litteratures
- 1 Février 1998
- 9782012353879
-
Toujours plus vite ; de l'accélération de tout ou presque
James Gleick
- Hachette Litteratures
- 1 Juin 2001
- 9782012355514
Traduit de l'anglais par Jean-Pierre RicardEtes-vous de ceux qui appuient sur le bouton de l'ascenseur pour que la porte se referme plus vite ? A moins que vous ne soyez un adepte de la touche « avance rapide » des magnétoscopes, pour vous épargner les temps morts de certains films vraiment trop longs ? Pouvez-vous téléphoner, manger, tout en regardant la télévision et lisant votre journal ? Parce qu'il n'y a pas une minute à perdre ; plus encore : chaque minute est une minute à gagner.Pourtant, nous ne serons jamais assez rapides, nous le savons bien. Le temps que nous gagnons nous file entre les doigts. C'est là le paradoxe de l'accélération que James Gleick analyse à partir d'exemples empruntés à tous les domaines de la vie contemporaine : médias, informatique, cycles industriels...Toujours plus vite, un livre pour ceux qui acceptent de prendre le temps de s'interroger sur la vitesse.Collaborateur du New York Times, James Gleick est l'auteur de "La Théorie du chaos". Vers une science nouvelle, Albin Michel, 1989.Illustration : Rails, Hoa-Qui, © Boschung.Couverture : Doc. Levin / Juliette Poirot23 5551 901. VI
-
Comment la vie s'est-elle déployée à la surface de la Terre ? Dans quelles conditions s'est-elle diversifiée Des millions d'espèces ont disparu sans descendance des millions d'autres se sont transformées jusqu'à nous. Témoins de l'histoire de la Terre, les fossiles, ces morceaux de « temps pétrifié », apportent les preuves incontestables de l'évolution. Mais les modalités et les rythmes évolutifs restent âprement discutés. L'évolution est-elle graduelle ou discontinue ? Traduit-elle un quelconque progrès ? Les fossiles permettent de répondre à ces questions tout en illustrant le va-et-vient constant entre observation et théorie. Reste un immense et passionnant travail sans cesse renouvelé : fouiller, dater, interpréter. Et s'émerveiller devant des découvertes qui ne cessent de nous surprendre.
Maître de conférence à l'université Pierre et Marie Curie, Paris VI, membre fondateur de la Société française de systématique, Pascal Tassy s'intéresse aux modélisations phylogénétiques et à l'évolution des mammifères, des proboscidiens (éléphants) en particulier (équipe Palphypal : paléoanatomie/phylogénie/paléobiogéographie). Il a dirigé le volume de la Nouvelle Encyclopédie - Fondation Diderot sur L'Ordre et la diversité du vivant, et publié chez Christian Bourgois L'Arbre à remonter le temps.