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L'Observatoire
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«?Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage, on craint d'agir de manière déplacée. On a le sentiment de ne pas «être à sa place». Mais qu'est-ce qu'être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l'intérieur et s'y créer une place à soi ??» Dans cet ouvrage aussi passionnant que sensible, la philosophe Claire Marin explore toutes les places que nous occupons - quotidiennement, volontairement ou contre notre gré, celles que nous avons perdues, celles que nous redoutons de perdre - et interroge ce qui est à la fois la formulation d'un désir personnel et un nouvel impératif social. Encore reste-t-il à savoir si l'on finit tous par trouver une place, ou si le propre d'une place n'est pas plutôt de sans cesse se déplacer, ou de déplacer celui qui croit pouvoir s'y installer...
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L'esprit artificiel : Une machine ne sera jamais philosophe
Raphaël Enthoven
- L'Observatoire
- 24 Janvier 2024
- 9791032920619
De la science au droit, de la médecine aux questions militaires, l'intelligence artificielle bouleverse tous nos champs de compétence. Tous ? Non ! En philosophie, l'IA ne sert à rien. Le prototype d'agent conversationnel ChatGPT, qui peut répondre à toute question, trouver une recette de cuisine à partir du contenu d'un réfrigérateur, rédiger un article ou composer un poème sur le sujet de notre choix, qui puise dans l'intégralité du savoir disponible pour en livrer une synthèse en quelques secondes... se trouve comme une poule devant un couteau quand on lui demande de réfléchir.
Quelle énigme ! Pourquoi le geste tout simple qui consiste à trouver une problématique, c'est-à-dire à transformer une question en problème pour en faire la colonne vertébrale d'une réflexion, demeure-t-il hors de sa portée ? À quoi tient cette singularité, ce je-ne-sais-quoi ? Pourquoi la pratique de la philosophie est-elle inaccessible à l'intelligence artificielle ? Et pourquoi l'humanité demeure-t-elle un casse-tête pour la machine ? C'est la même question. -
Hannah Arendt, penser ce qui nous arrive
Bérénice Levet
- L'observatoire
- 11 Septembre 2024
- 9791032915110
Spécialiste d'Hannah Arendt, la philosophe Bérénice Levet nous révèle l'extrême modernité et actualité de la pensée de cette grande intellectuelle et nous donne les clés pour entrer et s'orienter dans son oeuvre.
Contemporaine d'une constellation foisonnante de penseurs - Sartre, Beauvoir, Camus, Merleau-Ponty, Aron, Hans Jonas -, Hannah Arendt (1906-1975) reste, plus que tout autre, d'une incroyable modernité et actualité. Longtemps regardée comme l'intellectuelle ayant le mieux pensé le totalitarisme (Les origines du totalitarisme), Arendt est aussi et avant tout la penseuse de la condition humaine (Conditions de l'homme moderne), du commun sur lequel chaque civilisation compose et interprète sa propre partition - salutaire réflexion à l'heure où l'universel est contesté et où chacun se trouve enkysté dans sa « race », son « sexe », son « genre », sa « religion ».
Sa pensée, d'une remarquable cohérence et fécondité, nous permet de saisir les enjeux de questions demeurées, ou devenues, pour nous cruciales et souvent épineuses : réconciliation avec le passé, « tenaille identitaire », biotechnologie, écologie, consumérisme, dissolution de la culture dans le culturel, conscience morale... Et dépasse les alternatives stériles dans lesquelles nous nous embourbons.
Spécialiste de la grande intellectuelle, la philosophe Bérénice Levet nous donne les clés pour entrer et s'orienter dans l'oeuvre d'Arendt, et nous permet de nous approprier les concepts et notions dont elle a enrichi le vocabulaire de la philosophie et de notre intelligence. -
Le gaslighting ou l'art de faire taire les femmes
Hélène Frappat
- L'Observatoire
- La Releve
- 11 Octobre 2023
- 9791032927427
« Tu es sûre que tu vas bien ? Tu as l'air fatigué en ce moment. Et puis tu oublies beaucoup de choses... » Gaslight, film fondateur réalisé par George Cukor en 1944, raconte le calvaire de Paula. Son mari la persuade qu'elle est folle en baissant progressivement la lumière des lampes à gaz pour installer l'obscurité dans la maison et les esprits...
Le gaslighting désigne originellement une relation conjugale reposant sur la manipulation d'une femme par son époux. Il est devenu un mot-clé de la psychologie américaine, puis un outil critique du féminisme, avant récemment de définir un type de langage politique mensonger et la violence qui en découle.
Le repérer, c'est d'abord pointer les abus subis par les victimes, le plus souvent des femmes, ainsi que le processus mis en oeuvre pour brouiller ce statut même de victime - le gaslighteur est maître dans l'art d'inverser les rôles. C'est ensuite élucider comment les fondements de la réalité, voire de la vérité, sont progressivement sapés. Car cette notion, qui permet de retracer comment les femmes ont été réduites au silence, est devenue une arme politique dangereuse.
Hélène Frappat livre la première définition philosophique d'un mot au coeur de tous les débats de notre époque. -
À une époque où tout se confond, où l'écoute et la nuance se font rares, où le sens du collectif s'estompe et un certain féminisme s'égare, il est nécessaire de raconter une femme dont les combats, résolument modernes, sont au service de toutes et tous : Élisabeth Badinter.
Qu'il s'agisse de défendre la laïcité, l'éducation, les femmes, ou nos valeurs universelles, elle est toujours cette voix juste et posée, cette voix de la raison qui nous rappelle à l'essentiel. Elle écoute tous les mondes, veille sur notre société, s'engage et combat toujours avec courage et détermination à l'heure où nous avons un besoin essentiel de repères et d'intelligence.
Sophie Sachnine brosse le portrait passionnant de cette intellectuelle clairvoyante, philosophe et historienne, spécialiste du xviiie siècle et des Lumières. Un hommage vibrant à une grande figure inspirante et contemporaine, nourri des témoigna-ges éclairants de Caroline Fourest, Anne-Élisabeth Lemoine, Philippe Val, Élisabeth Moreno, Caroline Roux, Philippe Labro, Abnousse Shalmani, et tant d'autres de ses « héritiers », célèbres ou anonymes. -
La vie heureuse : sagesses anciennes et spiritualité laïque
Luc Ferry
- L'Observatoire
- 21 Septembre 2022
- 9791032903278
Des scientifiques, de plus en plus nombreux, nous promettent que la «?révolution de la longévité?» est pour demain, que nos petits-enfants pourront vivre cent cinquante ans, voire davantage, encore jeunes et en bonne santé physique et psychique. Ce livre fait le point sur ces recherches, sépare science et fantasmes et pose la question de fond?: à quoi bon vivre aussi longtemps?? Face à cette interrogation, deux conceptions de la vie heureuse s'opposent. La première nous vient de ces sagesses anciennes que la psychologie positive remet au goût du jour. Elles nous invitent à dire «?oui au réel?», à nous résigner à l'ordre naturel des choses afin d'accepter dans la sérénité la vieillesse et la mort. Les modernes philosophies de l'histoire et de la liberté plaident pour une tout autre spiritualité?: si une éducation tout au long de la vie, voire une perfectibilité potentiellement infinie, sont le propre de l'Homme, allonger la vie en bonne santé pourrait offrir à l'humanité l'occasion de devenir enfin moins bornée, moins violente, et, pourquoi pas, plus sage qu'elle ne le fut au xxe siècle. Ce sont les termes de ce débat désormais crucial que présente ce livre. L.F.
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« Mollesse du coeur », « mollesse des moeurs », « mollesse de tous » : la mollesse est, sous la plume de Tocqueville, l'un des traits saillants de l'individu démocratique. Inquiet de perdre ses biens, plein de sensiblerie, préférant la paix à la guerre, il a perdu tout l'éclat de l'aristocratie, de son courage, de son goût pour les émotions violentes et brillantes... et pour l'honneur. Paradoxalement, l'individu démocratique a beau être individualiste, il a perdu de son individualité, de sa singularité. Informe, noyé dans la masse difforme, soumis à une majorité sans tête, il est l'antihéros par excellence, qu'Alexis de Tocqueville nous met en garde d'incarner. Mais qu'y a-t-il de si effrayant dans la mollesse ? Pourquoi semble-t-elle plus périlleuse qu'un coup dur ? Est-elle forcément le synonyme de l'inaccomplissement ? La mollesse tant dévoyée, qu'on retrouve tout autant dans le laxisme, dans le coup de mou ou dans le dégoût du visqueux, qui se déverse tout autant dans les champs politiques, moraux ou esthétiques, n'a-t-elle pas une forme de positivité ? De la mozzarella au laxisme, de l'impuissance au jogging, du coup de mou au pouvoir de l'informe, la philosophe Géraldine Mosna-Savoye cherche dans cet essai à redonner sens et valeur au mou.
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Raviver de l'esprit en ce monde : un diagnostique contemporain
François Jullien
- L'Observatoire
- 27 Septembre 2023
- 9791032930014
Dans ce livre étonnant, militant, le philosophe François Jullien réfléchit à la possible perte de réflexion, d'intelligence et d'esprit dans notre société moderne.
L'auteur de La vraie vie questionne ainsi nos habitudes, notre mode de vie, qui voudrait presque arrêter de penser, qui cherche des livres « faciles à lire », des relations « sans prises de tête », pour qui les mots « intellos » et « technocrates » semblent des insultes...
A une époque où l'on parle de plus en plus d'intelligence artificielle, que doit-on faire de l'intelligence humaine ? Et dans un monde où tout s'obtient d'un clic : que reste-il de l'humain s'il n'a plus le goût de la réflexion, qui est toujours un effort à faire ? -
Un soupçon s'est insidieusement levé, un matin : que la vie pourrait être tout autre que la vie qu'on vit. Que cette vie qu'on vit n'est plus peut-être qu'une apparence ou un semblant de vie. Que nous sommes peut-être en train de passer, sans même nous en apercevoir, à côté de la « vraie vie ».
Car nos vies se résignent par rétractation des possibles. Elles s'enlisent sous l'entassement des jours. Elles s'aliènent sous l'emprise du marché et de la technicisation forcée. Elles se réifient, enfin, ou deviennent « chose », sous tant de recouvrements.
Or, qu'est-ce que la « vraie vie » ? La formule, à travers les âges, a vibré comme une invocation suprême. De Platon à Rimbaud, à Proust, à Adorno.
La « vraie vie » n'est pas la vie belle, ou la vie bonne, ou la vie heureuse, telle que l'a vantée la sagesse.
Elle n'est surtout pas dans les boniments du « Bonheur » et du développement personnel qui font aujourd'hui un commerce de leur pseudo-pensée.
La vraie vie ne projette aucun contenu idéal. Ce ne serait toujours qu'une redite du paradis. Elle ne verse pas non plus dans quelque vitalisme auto-célébrant la vie.
Mais elle est le refus têtu de la vie perdue ; dans le non à la pseudo-vie.
La vraie vie, c'est tenter de résister à la non-vie comme penser est résister à la non-pensée.
En quoi elle est bien l'enjeu crucial - mais si souvent délaissé - de la philosophie.
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Matière à contredire ; essai de philo-physique
Etienne Klein
- L'Observatoire
- 7 Février 2018
- 9791032902370
La physique et la philosophie sont-elles deux genres de pensée différents ? Pas si sûr...
Étienne Klein, à partir d'exemples, montre bien que ces deux disciplines se répondent sans cesse et permettent une approche beaucoup plus affinée.
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Aujourd'hui où l'on ne peut plus tracer de plan de la Cité idéale, et où les lendemains « ne chantent plus », peut-on faire autre chose que défaire ce qui bloque l'état présent des choses pour y rouvrir des possibles ?
Or, qu'est-ce qui bloque, si ce n'est des coïncidences idéologiques installées depuis trop longtemps, paralysant la société ? Ne pouvant les renverser (comment en aurait-on la force ?) et les dénoncer ne s'entendant plus, on ne peut que les fissurer : localement, sur le terrain, chacun en ayant l'initiative là où il est.
Mais ces dé-coïncidences se relient et se relaient, elle se répondent et peuvent s'associer.
Une Association en est née, dont chacun peut faire partie. Car c'est quand même avec des fissures que commencent à s'effondrer les cavernes. -
La philosophie a pensé la vie, mais non pas vivre ; et le religieux, qui prenait en charge la question du vivre, est aujourd'hui en retrait. Ainsi « vivre » est laissé en friche, abandonné au prêche ou bien au truisme ; et de là prospèrent le Développement personnel et le marché du Bonheur, qui vendent vivre comme du « tout positif ».
Or, comme le montre François Jullien dans ce nouveau livre, vivre est paradoxal, s'étendant du vital au vivant. Il est à la fois la condition de toutes les conditions : être en vie ; et l'aspiration de toutes nos aspirations :
Vivre enfin ! Nous sommes en vie, mais nous n'accédons pas pour autant à vivre. De là que nous puissions être nostalgiques de la vie au sein même de la vie - ou que « la vraie vie est absente ».
Comment faire pour vivre ? Comment vivre enfin ? Car répéter qu'il faut « cueillir le jour », « profiter de la vie », n'est jamais très utile ou efficace...
Le philosophe de La Vraie vie trace donc plutôt, pour s'y repérer, une carte de ces possibles intensifs entre lesquels décider vivre. Vivre y reparaît alors dans sa ressource, dans son essor, dans son « matin », dégagé de ce qui l'enlisait, au fil des jours, et l'emmurait.
Telle est « la transparence du matin », en amont de tous les enseignements de la morale. -
La petite fabrique de l'inhumain
Marilyn Maeso
- L'Observatoire
- La Releve
- 13 Octobre 2021
- 9791032906002
« Inhumain » n'est pas un mot que l'on prononce à la légère. Dans l'imaginaire collectif, il convoque les images sidérantes de l'horreur d'une guerre, la cruauté de la torture ou encore la haine pure d'un attentat terroriste. L'inhumain est toujours associé à des phénomènes suffisamment anormaux pour revêtir à nos yeux l'apparence d'un scandale absolu.
Mais est-il à ce point une exception ? À la fin de La Peste, Camus nous mettait en garde contre le fléau éponyme qui « ne meurt ni ne disparaît jamais ». En proposant une autre lecture de ce roman et une galerie de portraits des petits pestiférés de notre époque ? l'identitaire, le claniste, le victimaire, le censeur... ?, Marylin Maeso fissure la confortable ignorance volontaire qui nous immunise contre la prise de conscience douloureuse de notre propre inhumanité.
Pour elle, l'inhumain est ce poison que nous distillons quotidiennement sans le moindre soupçon, jusque dans nos discours et nos modes de pensée. Et la vraie maladie, notre incapacité à percevoir l'inhumain en-deçà de ses manifestations spectaculaires.
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Pratiques de la dé-coïncidence.
François L'Yvonnet, Marc Guillaume
- L'Observatoire
- 22 Novembre 2023
- 9791032926253
Quand une situation coïncide, qu'elle est en adéquation avec elle-même, elle est portée à se satisfaire de son adéquation et s'y enlise. Il faut donc défaire cette coïncidence qui se fige - ou dé-coïncider - pour y rouvrir des possibles et la remettre en chantier.
De là que la dé-coïncidence ne projette pas de modèle, ne vise pas à établir un nouvel ordre, à faire surgir un nouveau monde. Elle n'est pas plus une « méthode », ne se programmant pas, qu'une « recette » qu'on ne ferait qu'appliquer.
La dé-coïncidence est un art d'opérer : en détectant dans chaque situation bloquée dans son adéquation comment la fissurer, elle y re-déploie du même coup un avenir.
En quoi la dé-coïncidence est de terrain, ne pose pas de principe, mais est d'emblée effective.
Or c'est cette opérativité de la dé-coïncidence qui est montrée à travers champs dans les textes de ce volume, tous issus d'un séminaire de l'association Dé-coïncidences. On la constate à l'oeuvre en y passant du droit à la théologie, de l'économie à la psychanalyse, de la musique au dessin comme à la peinture, ou du management à l'environnement ; ou bien des leçons du vivant à des réflexions sur la traduction, de la mise en scène théâtrale au cinéma comme au journalisme ; ou bien encore du dérèglement climatique à la ville-machine, des études de genre au destin de l'Europe. Sans oublier le champ même de la philosophie s'interrogeant alors sur ses propres raidissements y bloquant la pensée.
Autant d'entrées dans une pratique particulière, mais qui font signe vers une stratégie commune : comment retrouver une initiative dans ce qui devient conforme et coïncidant et, par là, s'immobilise.
On y verra du même coup comment ré-activer le politique dans la Cité. -
Quand la parole détruit
Roger-Pol Droit, Monique Atlan
- L'Observatoire
- Essais
- 11 Janvier 2023
- 9791032924419
Si notre parole se libère heureusement pour dénoncer les injustices, les traumatismes, on constate qu'elle s'abime également en propageant les haines et les mensonges - par le harcèlement en ligne, les fake news, les trolls... Il faut sans doute le reconnaître : les mots font mal. Ils peuvent être des armes destructrices.
Voici la thèse défendue par Roger-Pol Droit et Monique Atlan, dans le prolongement de leur dernier livre, Le sens des limites (2021). Loin d'un pessimisme mortifère ou d'un constat d'échec, leur nouveau livre éclaire la puissance de la parole et propose des solutions pour comprendre notre responsabilité dans son usage. Pour les auteurs, il est essentiel et urgent de ré-apprendre à parler, pour sauver notre humanité. -
« Depuis plus de quarante ans, je m'intéresse aux quêtes spirituelles et aux sagesses si diverses du monde. La réalisation d'une collection documentaire pour Arte m'a permis de voyager à travers les cinq continents sur les traces du sacré. De l'Australie à l'Éthiopie, du Pérou au Japon - en passant par la France, la Turquie, le Guatemala, les États-Unis, le Canada, l'Inde ou le Népal -, j'ai traversé des paysages sublimes et j'ai rencontré des femmes, des hommes et des enfants dont la ferveur spirituelle et l'humanité m'ont bouleversé. Je les ai photographiés et j'ai mis par écrit le récit de ces voyages afin de partager ces moments uniques. Ainsi est né ce livre. » F. L.
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Indignation totale ; ce que notre addiction au scandale dit de nous
Laurent de Sutter
- L'Observatoire
- La Releve
- 28 Août 2019
- 9791032904114
Et s'il était temps de cesser de vouloir avoir raison et d'apprendre à avoir tort ?
Notre époque est celle du scandale généralisé. Du matin au soir, du bureau au bistrot et des vacances aux dîners de famille, il n'est de circonstance qui ne nous fournisse pas l'occasion de nous indigner. Tantôt le scandale est politique, tantôt il est économique ; tantôt il est moral, tantôt il est religieux ; tantôt écologique, tantôt esthétique. Tous les domaines de la vie semblent désormais être affectés par des imperfections, des bêtises, des horreurs suscitant notre rage plus ou moins vertueuse.
Que signifie un tel réflexe d'indignation ? Que dit-il de nous - et, surtout, de la manière dont nous pensons ? Pour le philosophe Laurent de Sutter, ce que l'indignation incarne n'est peut-être rien d'autre que l'impasse de ce qui pourtant la nourrit : notre obsession pour la raison. L'âge du scandale est l'âge du triomphe de la raison. Si l'on veut en finir avec le premier, il faut donc se demander comment on peut parvenir à se débarrasser de la seconde !
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Pourquoi vivre comme une contrainte, ou comme une invasion, le bombardement d'informations dont nous faisons l'objet ? Et si c'était un cadeau ? Une armée de silex ? Une orgie pour la curiosité ?
L'enjeu de ces chroniques n'est pas de faire briller l'actualité, mais de l'éclairer. La philosophie n'est pas le paquet cadeau, mais un scalpel pour traiter les événements ordinaires (ou non) de l'existence avec l'intérêt qu'ils méritent. Deux règles à cela : comprendre avant de juger, et s'étonner de ce qu'on a l'habitude de voir.
Si Obélix rejoue une scène de Montesquieu, si les Pensées de Pascal décrivent la détresse au travail, ou si Christine Boutin devient (provisoirement) un personnage de La Fontaine, ce n'est pas par snobisme ni goût du baroque, mais parce que c'est le cas. Et si Proust, Montaigne, Platon, Jankélévitch, Descartes, Bergson ou Spinoza sont inlassablement convoqués, c'est qu'à leur manière ils donnent tous à saisir ce qui dure à l'intérieur de ce qui passe.
Loin d'être un ouvrage de pop-philosophie qui tomberait en extase devant sa propre capacité à parler du quotidien, ce livre se veut l'exercice d'une admiration sans bornes pour le réel, ses splendeurs et misères, ses paradoxes et (surtout) ses anecdotes.
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Traduit dans le monde entier et enfin publié en France, le nouveau livre du jeune politologue Yascha Mounk, professeur à Harvard, explique avec clarté pourquoi le libéralisme et la démocratie sont aujourd'hui en plein divorce.
Se basant sur de nombreux sondages, reportages et recherches inédites, il nous propose un nouveau modèle pour éclairer et appréhender la période politique complexe que nous traversons, pointant la nécessité d'un nationalisme contrôlé et de réformes radicales. Une contribution essentielle pour comprendre pourquoi notre liberté est en danger et comment la sauver.
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Nous sommes milliardaires en news, mais nous ne savons pas en profiter.
Pourquoi nous sentons-nous gavés, au lieu d'en faire un festin ?
Comment ne pas se noyer dans l'actualité ?
En pratiquant la philosophie.
Assidûment. Et au quotidien.
Car elle donne à chaque événement la saveur d'une énigme - ou d'une question.
Par exemple...
Valait-il mieux, pour Harvey Weinstein, qu'il se fît prendre ou qu'il restât impuni ?
Pourquoi est-il dangereux de croire que tous les gens qui nous ressemblent pensent comme nous ?
Comment l'antique paradoxe du menteur permet-il de comprendre la réaction de Laurent Wauquiez à l'enregistrement pirate de ses propos ?
Peut-on pratiquer la censure au nom de la tolérance ?
Le clitoris est-il une arme de guerre ?
Est-ce librement qu'Anakin Skywalker devient Dark Vador ?
Si Dieu existait, aurait-on besoin de croire en Lui ?
Etc.
Après le succès des Morales provisoires, leur auteur récidive, démonte les idées reçues et enfonce gaiement son scalpel dans la chair du monde.
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Qu'elles soient joyeuses ou tragiques, visibles ou non, les ruptures rythment notre existence, nous transforment, nous remettent profondément en question.
Comment conjuguer ces « bifurcations » de nos vies que sont les ruptures avec l'idée de notre identité, une et constante ? Nous révèlent-elles la multiplicité de nos identités possibles, ou le fait que nous nous affirmions progressivement, au fur et à mesure de ces « accidents » de la vie ? Nous épurent-elles ou nous démolissent-elles ?
Pour la philosophe Claire Marin, la définition de notre être est tout autant dans nos sorties de route que dans nos lignes droites, dans les accrocs au contrat que dans le contrat lui-même. Naissances ou deuils, séparation ou nouvel amour, besoins d'ailleurs : nos oscillations, nos vacillements fragilisent nos représentations, ébranlent nos certitudes, certes. Mais ils soulignent aussi fondamentalement la place de l'imprévisible, et questionnent notre capacité à supporter l'incertitude, à composer avec la catastrophe et, en les surmontant, à parfois démarrer une nouvelle vie.
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Phénomène universel et pourtant peu traité par les grands écrivains et philosophes, la fatigue est le démon mesquin de la quotidienneté. Comment vivre avec elle, qui rend parfois si difficile la vie ?
Est-il possible de pratiquer les vertus d'Aristote (le courage, la tempérance, l'altruisme) quand nous sommes épuisés ? La fatigue n'élargit-elle pas l'écart qui toujours existe entre ce que nous sommes et ce que nous devrions, ou voudrions être, nous qui ne sommes ni des héros ni des saints ?
Pour Éric Fiat, ce n'est pas en luttant contre elle, mais en composant avec elle qu'il est possible de nous en faire une amie. Car s'il existe de mauvaises fatigues (dont le burn out est la plus méchante des formes), ne désespérons pas d'en vivre aussi de bonnes. Le philosophe montre alors qu'il n'est pas impossible à un homme fatigué un mardi après-midi pluvieux de novembre d'aimer encore la vie. Et entonne une ode à la fatigue pleine de musique et d'humour : distinguée de la paresse (qui est une sorte de fatigue par anticipation ou une anticipation de la fatigue), la fatigue a une puissance de décantation qui peut révéler la beauté des visages que le temps a altérés...
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"Il est un point, dans nos vies, peut-être le plus inquiétant ? : quand une situation, un sentiment, un amour, soudain vient à s'inverser. Sait-on comment cela s'est effectivement passé? ? Or, à partir de ce point "? obscur ? " , ensuite, tout a basculé... En tirant ce fil, on est porté à s'interroger ? : n'est-ce pas là ce que notre langue, s'exprimant dans les termes de l' "? être ? " (c'est-à-dire de "? parties ? " , de "? début ? " , de "? cause ? " , etc.), échoue à expliquer ?? Mais peut-on sortir de sa langue dans sa langue, de la langue de l'Etre dans laquelle, depuis les Grecs, notre pensée s'est articulée ?? Peut-on ouvrir sa langue en s'aidant d'une autre langue telle que, exemplairement, pour moi le chinois ?? Que serait une langue, en effet, qui pense, en termes, non de début, mais d' "? amorce ? " , de "? linéaments ? " et d' "? infléchissements ? " ?? Non de cause et d'explication, mais de "? propension ? " et d'implication ?? Non de parties constitutives, mais de ramifications et de réseau structurant, etc.
?? Et d'abord si, au lieu de diviser méthodiquement, on apprenait à "? cliver ? " en épousant la configuration des choses ?? Si, au lieu de tout sacrifier à la détermination et à sa clarté, on faisait une place légitime à l'évasif ?? On pourrait en concevoir une nouvelle épistémologie que réclame aujourd'hui, je crois, le renouvellement des savoirs. Et d'abord, en délaissant la langue de l'Etre, décrire plus intimement ces veinures selon lesquelles nos vies vont basculant dans un sens ou dans l'autre, d'où ensuite tout a découlé...
Sans même qu'on l'ait remarqué". F. J.
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La fin de l'individu ; voyage d'un philosophe au pays de l'intelligence artificielle
Gaspard Koenig
- L'Observatoire
- De Facto
- 11 Septembre 2019
- 9791032907207
Quel avenir pour l'individu et ses libertés à l'ère de l'intelligence artificielle ?
Pour répondre à cette question urgente, Gaspard Koenig a entrepris un tour du monde de San Francisco à Pékin, d'Oxford à Tel Aviv et de Washington à Copenhague. Il a rencontré plus de 120 professeurs, entrepreneurs, intellectuels, politiques, économistes, artistes, et même un magicien.
Au fil de ce périple émerge une véritable philosophie de l'intelligence artificielle (IA). Celle-ci ne menace pas l'existence d'Homo sapiens et les robots ne voleront pas nos emplois. En revanche, en déployant des techniques d'optimisation, de prédiction et de manipulation à grande échelle, l'IA remet en cause le fondement même de nos Lumières : l'idée d'un individu autonome et responsable.
L'intelligence artificielle nous prépare ainsi des droits sans démocratie, un art sans artiste, une science sans causalité, une économie sans marché, une justice sans coupable, des amours sans séduction... à moins que nous ne reprenions le contrôle en forgeant pour nous-mêmes un droit à l'errance.
Un récit philosophique pour notre époque, fourmillant d'informations, d'anecdotes, d'états d'âme et aussi d'humour. De quoi rendre l'IA plus facile à comprendre et, espérons-le, à maîtriser !