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Il faudrait enseigner l'art d'être heureux, explique Alain. Non pas l'art d'être heureux quand le malheur vous tombe sur la tête ; je laisse cela aux stoïciens ; mais l'art d'être heureux quand les circonstances sont passables et que toute l'amertume de la vie se réduit à de petits ennuis et à de petits malaises. Un incontournable classique de la philosophie du XXe siècle.
Voici le jardin du philosophe. On y cueillera des fruits mûris sur le tronc de la sagesse commune et dorés à cette autre lumière des idées. Ils en reprennent leur saveur d'origine, qui est le goût de l'existence. Saveur oubliée en nos pensées ; car on voudrait s'assurer que l'existence est bonne et on ne le peut ; on en déçoit donc l'espérance par précaution, prononçant qu'elle est mauvaise. De là s'étend l'empire de l'imagination déréglée, en quoi Alain, se confiant à la sagesse du corps, restaure la souveraineté claire de l'homme heureux et qui n'attend pas pour l'être, ici et non ailleurs, que l'événement lui donne raison, acteur enfin et non spectateur de soi-même. -
Nous réunissons en un volume trois articles sur Le Rire (ou plutôt sur le rire spécialement provoqué par le comique) que nous avons publiés récemment dans la Revue de Paris. Ces articles avaient pour objet de déterminer les principales « catégories » comiques, de grouper le plus grand nombre possible de faits et d'en dégager les lois : ils excluaient, par leur forme même, les discussions théoriques et la critique des systèmes. Devions-nous, en les rééditant, y joindre un examen des travaux relatifs au même sujet et comparer nos conclusions à celles de nos devanciers ? Notre thèse y eût gagné en solidité peut-être ; mais notre exposition se fût compliquer démesurément, en même temps qu'elle eût donner un volume hors de proportion avec l'importance du sujet traité. Nous nous décidons, en conséquence, à reproduire les articles tels qu'ils ont paru. Nous y joignons simplement l'indication des principales recherches entreprises sur la question du comique dans les trente dernières années.
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"Fondements de la métaphysique des moeurs" d'Emmanuel Kant, publié en 1785, est une oeuvre majeure de la philosophie morale. Dans cet ouvrage, Kant expose son éthique déontologique en développant des concepts tels que l'impératif catégorique, l'autonomie de la volonté, le devoir moral, la loi morale et la dignité humaine. Il souligne l'importance de l'action conforme à des principes autonomes plutôt qu'à des inclinations particulières, mettant en avant la dignité intrinsèque de chaque être humain en tant que fin en soi. Cette oeuvre a eu une influence considérable sur la philosophie morale ultérieure.
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Le "Traité théologico-politique", l'un des deux seuls textes publiés de son vivant, est un jalon fondateur de la philosophie politique de Spinoza, oeuvre majeure qui a ébranlé les fondements de la pensée occidentale. Publié anonymement en 1670, ce traité subversif et visionnaire expose avec une rigueur mathématique les thèses révolutionnaires du philosophe.
Spinoza y défend ardemment la liberté de philosopher et d'interpréter les Écritures, s'opposant à l'emprise des autorités religieuses sur les esprits. Par une analyse historico-critique de l'Ancien Testament, il montre que la Bible est avant tout un récit des moeurs et de l'histoire du peuple hébreu, dont les préceptes peuvent être déduits par la seule lumière naturelle de la raison.
Mais le "Traité théologico-politique" va plus loin encore, en posant les jalons d'une séparation claire entre foi et raison, théologie et philosophie. Spinoza y affirme que la religion relève de l'obéissance et non de la vérité, et que seule la raison peut mener à la connaissance authentique de Dieu et de la nature.
Sur le plan politique, le traité se fait l'avocat de la démocratie et de la liberté d'expression, garantes de la paix civile. Tant que les opinions ne menacent pas la sécurité de l'État, chacun doit pouvoir penser et s'exprimer librement. Spinoza jette ainsi les bases de la laïcité et du libéralisme modernes.
Salué par les Lumières mais violemment attaqué par les autorités religieuses, le "Traité théologico-politique" reste un ouvrage sulfureux et puissant. Sa défense intransigeante de la liberté et sa critique de la superstition en font un classique incontournable de la Philosophie, à découvrir absolument dans les catégories Ouvrages de référence en sciences humaines, Essais et Pamphlets politiques. -
Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale
Simone Weil
- Shs Editions
- 23 Mai 2023
- 9791041815401
L'ouvrage intitulé Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale est un essai de la philosophe française Simone Weil, écrit en 1934 et publié en 1955 dans le recueil Oppression et liberté, dans la collection « Espoir » que dirigeait Albert Camus aux éditions Gallimard. Comme tous les livres de Weil, il a été publié à titre posthume. Il s'agit, avec L'Enracinement, de l'oeuvre philosophique la plus importante de Weil, qui la désignait comme son « grand oeuvre » ou son « testament ». L'essai comporte une introduction, puis quatre sections centrales, intitulées respectivement « Critique du marxisme », « Analyse de l'oppression », « Tableau théorique d'une société libre » et « Esquisse de la vie contemporaine », suivies d'une conclusion.
De manière générale, Simone Weil se demande dans cet essai à quelles conditions le travail peut constituer un acte libre. Toutefois, le passage de l'oppression à la liberté ne réside pas, selon elle, dans l'abolition du travail, malgré ce que pourraient croire les utopistes qui rêvent d'une société des loisirs, ni dans la libération du travail humain par la machine, contrairement à ce que les adeptes du progrès technique pourraient s'imaginer. Car il ne s'agit pas, selon Weil, de libérer les êtres humains de toute forme de travail ; même si c'était possible, ce n'est nullement souhaitable. Elle affirme en effet que « la notion du travail considéré comme une valeur humaine est sans doute l'unique conquête spirituelle qu'ait faite la pensée humaine depuis le miracle grec7 ». Le travail a une valeur en soi et doit tenir une place primordiale dans la vie humaine ; suivant les derniers mots de Weil dans L'Enracinement, soit neuf ans après la rédaction des Réflexions, « il est facile de définir la place que doit occuper le travail physique dans une vie sociale bien ordonnée. Il doit en être le centre spirituel8 ».
Il s'agit donc de redonner au travail la valeur qui est la sienne, celle d'une « conquête spirituelle » ou d'un « centre spirituel » dans la vie humaine. C'est à cette condition que pourrait apparaître une société d'hommes libres, car leurs actions procéderaient de la pensée méthodique plutôt que de dépendre de leurs désirs et de leurs craintes. En concevant le travail selon sa valeur propre, l'être humain sort de l'imaginaire et se confronte à la réalité, c'est-à-dire au vrai rapport qui définit sa liberté, celui entre l'acte et la réflexion qui le guide. Weil affirme en effet que la liberté ne consiste pas à satisfaire ses désirs et à ignorer ses craintes ; il s'agit là d'un esclavage. La liberté véritable se définit plutôt « par un rapport entre la pensée et l'action ». En ce sens, « serait tout à fait libre l'homme dont toutes les actions procéderaient d'un jugement préalable concernant la fin qu'il se propose et l'enchaînement des moyens propres à amener cette fin9 ».
Ainsi, libérer les travailleurs de l'oppression revient en fait à libérer le travail lui-même des conceptions erronées que l'on entretient à son propos. Weil crédite Francis Bacon d'avoir fait apparaître la valeur humaine du travail, notamment par la formule selon laquelle « l'homme commande à la nature en lui obéissant ». Cette formule « suffit pour définir le travail véritable, celui qui fait les hommes libres, et cela dans la mesure même où il est un acte de soumission consciente à la nécessité ». Weil refuse en définitive que le travail soit vu comme une « désespérante malédiction », c'est-à-dire « comme la marque de l'esclavage et de l'abjection des hommes10 », ainsi que le suppose la Genèse. -
Le présent recueil comprend d'abord deux essais introductifs que nous avons écrits pour lui spécialement, et qui sont par conséquent inédits. Ils occupent le tiers du volume. Les autres sont des articles ou des conférences, introuvables pour la plupart, qui ont paru en France ou à l'étranger. Les uns et les autres datent de la période comprise entre 1903 et 1923. Ils portent principalement sur la méthode que nous croyons devoir recommander au philosophe. Remonter à l'origine de cette méthode, définir la direction qu'elle imprime à la recherche, tel est plus particulièrement l'objet des deux essais composant l'introduction.
Dans un livre paru en 1919 sous le titre de L'Énergie spirituelle nous avions réuni des « essais et conférences » portant sur les résultats de quelques-uns de nos travaux. Notre nouveau recueil, où se trouvent groupés des « essais et conférences » relatifs cette fois au travail de recherche lui-même, sera le complément du premier.
Les Delegates of the Clarendon Press d'Oxford ont bien voulu nous autoriser à reproduire ici les deux conférences, si soigneusement éditées par eux, que nous avions faites en 1911 à l'Université d'Oxford. Nous leur adressons tous nos remerciements. -
Depuis longtemps nos amis voulaient bien nous engager à réunir en volume des études parues dans divers recueils et dont la plupart étaient devenus introuvables. Ils nous faisaient observer que plusieurs avaient été traduites et éditées séparément, dans divers pays, en forme de brochure : l'une d'elles ( l'Introduction à la métaphysique) était maintenant à la disposition du public en sept ou huit langues différentes, mais non pas en français. Il y avait d'ailleurs, dans le nombre, des conférences données à l'étranger et qui n'avaient pas été publiées en France. Telle d'entre elles, faite en anglais, n'avait jamais paru dans notre langue.
Nous nous décidons à entreprendre la publication qu'on nous a si souvent conseillée en termes si bienveillants. Le recueil formera deux volumes. Dans le premier sont groupés des travaux qui portent sur des problèmes déterminés de psychologie et de philosophie. Tous ces problèmes se ramènent à celui de l'énergie spirituelle ; tel est le titre que nous donnons au livre. Le second volume comprendra les essais relatifs à la méthode, avec une introduction qui indiquera les origines de cette méthode et la marche suivie dans les applications. -
Paris, capitale du xixe siecle - le livre des passages
Walter Benjamin
- Shs Editions
- 23 Novembre 2022
- 9782385087364
Conçu tout d'abord, entre 1927 et 1929, comme une féerie dialectique proche, par l'inspiration, des déambulations surréalistes de Breton et surtout d'Aragon, le projet d'essai sur les passages parisiens changea de nature lorsque Walter Benjamin le reprit en 1934. C'était désormais à un livre que travaillait l'exilé allemand réfugié sous l'architecture de fer de la Bibliothèque nationale, à une oeuvre qui devait être non seulement une histoire sociale de Paris au XIXe siècle, comme l'annonçait l'Institut de recherche sociale d'Adorno et d'Horkheimer, mais une tentative d'interprétation globale du XIXe siècle et de son équivoque modernité.
Chaque époque rêve la suivante disait Michelet. Benjamin nous offre, pour déchiffrer les figures équivoques du rêve propre au XIXe siècle, des catégories aussi originales que fécondes qu'il appartient au lecteur d'associer et de combiner : l'ennui, l'oisiveté, la construction en fer, les expositions universelles, la mode, le collectionneur, l'intérieur, le miroir, le joueur, les passages, etc.
Elles lui permettent de montrer l'émergence de formes de construction, de communication et de transport dans les villes, dont le XXe siècle a pu seul mesurer la portée politique, en même temps qu'elles lui servent à dégager, au commencement même de ces techniques de masse, une fragile aspiration utopique et une promesse oubliée de liberté. C'est cette ambivalence qui fait des Passages, même sous leur forme fragmentaire, un extraordinaire hommage critique au Paris du XIXe siècle, à son architecture et à ses écrivains. -
Essai sur les données immédiates de la conscience
Henri Bergson
- Shs Editions
- 13 Janvier 2024
- 9791041958580
Nous nous exprimons nécessairement par des mots, et nous pensons le plus souvent dans l'espace. En d'autres termes, le langage exige que nous établissions entre nos idées les mêmes distinctions nettes et précises, la même discontinuité qu'entre les objets matériels. Cette assimilation est utile dans la vie pratique, et nécessaire dans la plupart des sciences. Mais on pourrait se demander si les difficultés insurmontables que certains problèmes philosophiques soulèvent ne viendraient pas de ce qu'on s'obstine à juxtaposer dans l'espace les phénomènes qui n'occupent point d'espace, et si, en faisant abstraction des grossières images autour desquelles le combat se livre, on n'y mettrait pas parfois un terme. Quand une traduction illégitime de l'inétendu en étendu, de la qualité en quantité, a installé la contradiction au coeur même de la question posée est-il étonnant que la contradiction se retrouve dans les solutions qu'on en donne?
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Tous les élèves d'Alain ont gardé un souvenir ineffaçable de son enseignement. Dans les Éléments de philosophie, on retrouve le grand professeur qui a marqué tous ses disciples : ses cours constituent l'introduction à la fois la plus claire et la plus profonde aux problèmes essentiels de la philosophie.
Des principes fondamentaux de la connaissance aux questions de morale, de la philosophie des sciences à la métaphysique, Alain donne une vue d'ensemble de ce qu'est la philosophie. -
Les deux sources de la morale et de la religion
Henri Bergson
- Shs Editions
- 22 Mars 2023
- 9791041948284
Le souvenir du fruit défendu est ce qu'il y a de plus ancien dans la mémoire de chacun de nous, comme dans celle de l'humanité. Nous nous en apercevrions si ce souvenir n'était recouvert par d'autres, auxquels nous préférons nous reporter. Que n'eût pas été notre enfance si l'on nous avait laissés faire ! Nous aurions volé de plaisirs en plaisirs. Mais voici qu'un obstacle surgissait, ni visible ni tangible : une interdiction. Pourquoi obéissions-nous ? La question ne se posait guère ; nous avions pris l'habitude d'écouter nos parents et nos maîtres. Toutefois nous sentions bien que c'était parce qu'ils étaient nos parents, parce qu'ils étaient nos maîtres. Donc, à nos yeux, leur autorité leur venait moins d'eux-mêmes que de leur situation par rapport à nous. Ils occupaient une certaine place : c'est de là que partait, avec une force de pénétration qu'il n'aurait pas eue s'il avait été lancé d'ailleurs, le commandement. En d'autres termes, parents et maîtres semblaient agir par délégation.
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Marx était installé à Londres depuis près de deux ans et demi lorsque se produisit le coup d'État du 2 décembre qui venait donner une conclusion provisoire, mais logique, aux événements qui s'étaient déroulés en France depuis février 1848. Quelques jours après le « coup de théâtre » de Louis Bonaparte, Weydemeyer, qui venait de s'installer à New York, sollicitait Engels et Marx de lui adresser des articles pour un journal hebdomadaire dont il projetait la publication. Dès le 23 décembre, Marx lui répondait en lui annon- çant une série d'articles sur le « 18 Brumaire ».
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"La Pensée Chinoise" de Marcel Granet est un ouvrage exhaustif qui explore les fondements philosophiques, religieux et culturels de la Chine ancienne. L'auteur offre une analyse approfondie des enseignements de penseurs majeurs tels que Confucius et Laozi, mettant en lumière l'impact de ces philosophies sur la religion, la société et la gouvernance politique en Chine. Granet explore également la symbolique présente dans la pensée chinoise, soulignant l'importance des symboles et des rituels dans la compréhension du monde et des relations humaines. Dans l'ensemble, l'ouvrage propose une vision holistique de la richesse intellectuelle de la Chine à travers les époques, offrant aux lecteurs une compréhension approfondie de la pensée chinoise.
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Qu'est-ce qu'un Propos ? C'est d'abord un article de presse, de deux ou trois feuillets, s'adressant par définition à tout le monde, disons à tous ceux qui savent lire, et leur offrant, quel que soit son objet particulier, comme une leçon de philosophie appliquée. J'ai pratiqué parfois l'exercice. Mon admiration pour Alain, déjà grande, s'en est trouvée sensiblement augmentée. Personne avant ni après lui n'a réussi aussi souvent, ni aussi brillamment, une telle gageure élever, comme il disait, l'entrefilet journalistique au niveau de la métaphysique. C'est le cas, spécialement, dans ces admirables Propos sur des philosophes. Le professeur inoubliable que fut Alain vient soutenir le journaliste qu'il fut aussi, l'un et l'autre indissociables du philosophe qu'il demeure. Je ne connais pas de plus belle invitation à lire les grands auteurs, à les relire, à les méditer, enfin à s'en libérer, ce qui est la fidélité vraie à ces maîtres de liberté. André Comte-Sponville. Alain (1868-1951) enseigna la philosophie dans des lycées de province puis de Paris (spécialement dans la khâgne du lycée Henri IV). Son spiritualisme laïque en fait l'un des théoriciens majeurs de l'humanisme moderne.
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Nous avons, dans des volumes antérieurs, ou naître, croître, s'affermir le psychisme. Par l'action des individus, dans les sociétés, où la coopération sert le développement de l'esprit, mais où l'institution souvent l'entrave, la pensée impersonnelle et suprasociale, la raison humaine se constitue. Léon Robin et Abel Reg ont marqué le rôle décisif de la Grèce travaillant avec son génie propre sur le « patrimoine commun » que lui ont légué les Empires orientaux,« A considérer l'évolution de la pensée humaine, la pensée grecque, aux VIe et Ve siècles, en est à la fois la résonance totale et la pointe avancée. » Chez un peuple et en un temps privilégié, ce ressort profond de logique, qui, d'après notre hypothèse, anime toute activité, et, par conséquent, fournit le principe essentiel de l'explication historique, apparaît à la conscience réfléchie dans le besoin désintéressé de comprendre, exerce largement son pouvoir, se traduit en méthode rationnelle : et c'est là un des aspects, ce n'est pas nous l'avons dit l'aspect le moins important, du miracle grec
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Entretien d'un philosophe avec la Maréchale de ***
Denis Diderot
- Shs Editions
- 13 Janvier 2024
- 9791041956456
"Entretien d'un philosophe avec la Maréchale de ***" est un court dialogue philosophique écrit par Denis Diderot, l'un des principaux penseurs des Lumières en France. Cet entretien fait partie de ses oeuvres diverses et a été publié en 1753.
Dans ce dialogue, Diderot explore des thèmes variés tels que la nature de la vie, la morale, la religion et la condition humaine. L'entretien est structuré sous la forme d'une discussion entre un philosophe et la Maréchale de *** (le nom de la maréchale n'est pas spécifié), représentant deux perspectives différentes.
Diderot utilise ce dialogue pour exprimer ses propres idées philosophiques, souvent en contraste avec les conventions et les croyances de son époque. Il aborde des sujets tels que la liberté, le bonheur, et la critique des institutions religieuses et sociales. L'oeuvre reflète l'engagement de Diderot dans la promotion du rationalisme, du questionnement des normes établies, et de la recherche de la vérité par le dialogue philosophique.
Comme beaucoup d'oeuvres de Diderot, cet entretien cherche à éveiller la pensée critique du lecteur et à susciter la réflexion sur des questions existentielles et sociétales. -
Les personnes étrangères aux études médicales: hommes de lettres ou du monde, romanciers, chroniqueurs, simples gobe-mouches qui parlent, écrivent, discourent sur le propos de la morphine et de la morphinomanie, ignorent, la plupart du temps, le premier mot de leur sujet. Ils préconisent avec un aplomb qui déconcerte, des lieux-communs aussi vagues qu'erronés. Bon nombre de docteurs ne sont guères plus instruits que le public sur les arcanes du voluptueux et sinistre poison. Les plus avisés décernent leur clientèle au spécialiste; d'autres, moins éclairés ou moins délicats, proposent des traitements infructueux et chimériques. Optimistes à l'excès, d'aucuns, regardent la morphinomanie comme une «mauvaise habitude», comparable à celle des cartes ou du tabac. Ils prétendent la guérir par des procédés aimables ou de spécieuses diversions: promenades, théâtre, injections d'eau claire et tout ce qui s'en suit. D'autres enfin, cyniques faiseurs de dupes, exploitent, sous couleur de la traiter, cette «maladie expérimentale» qui, à moins d'une cure efficace et rationnelle, permise aux thérapeutes seuls outillés pour cet objet, n'a d'autre aboutissant que le désespoir, la vésanie ou la mort.
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Écrite à Londres durant l'hiver 1943, pendant l'exil de Simone Weil alors engagée dans la France Libre, cette oeuvre resta inachevée. La célèbre philosophe fut en effet emportée trop tôt par la tuberculose, à l'âge de 34 ans, le 24 août de cette même année. La première édition du texte, publiée post-mortem en 1949, fut dirigée par Albert Camus. Il faut ainsi préciser que les écrits de cette auteure à la pensée si singulière comptèrent énormément dans sa vie intellectuelle, des écrits dont Camus aimait à rappeler publiquement combien ils étaient importants à ses yeux. Lors de l'attribution de son Prix Nobel à Stockholm, en réponse à la question sur les auteurs qui l'avaient le plus influencé, Camus prononça ces paroles : « Simone Weil, car il y a des morts qui sont plus proches de nous que bien des vivants ».
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Dans "La Petite Peur du XXe Siècle", le philosophe français Emmanuel Mounier explore les angoisses et les peurs inhérentes au XXe siècle. Mounier, figure majeure du personnalisme, examine les défis et les dilemmes éthiques de son époque, abordant des thèmes tels que la technologie, la politique et les questions sociales. L'ouvrage propose une réflexion profonde sur la condition humaine à l'ère moderne, mettant en lumière les tensions entre la liberté individuelle et les pressions collectives. Mounier offre une perspective critique tout en appelant à une réflexion personnelle et à une action responsable face aux enjeux contemporains. "La Petite Peur du XXe Siècle" reste une contribution significative à la pensée philosophique du XXe siècle.
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Avec une grande clarté, Giuseppe Rensi expose les concepts et théories qui ont émaillé l'oeuvre de Spinoza. Pour cela, il n'adopte pas la distance du chercheur ou de l'exégète mais se glisse dans la peau du penseur pour en communiquer le point de vue essentiel. Il pose après lui les grandes questions métaphysiques, toujours d'actualité : Qu'est-ce que l'être???; Quelle perception avons-nous de la réalité???; Est-ce que la nouveauté existe?? Rensi s'attache à nous rendre accessible la pensée du philosophe hollandais en démontrant la cohérence de ses différentes thèses, qu'elles soient métaphysiques, anthropologiques, morales ou politiques. La définition de l'Être comme substance éternelle est le point de départ d'une trajectoire dont les contradictions ne sont qu'apparentes. En tentant de les résoudre, Rensi nous propose une réflexion philosophique à part entière en livrant son interprétation personnelle des apports du penseur hollandais. Il va même jusqu'à impliquer directement le lecteur dans sa réflexion en ancrant la philosophie de Spinoza dans l'expérience. Le souci pédagogique de l'auteur, son recours à des images et des analogies, son enthousiasme même, dynamisent et rendent actuelle la pensée de Spinoza.
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"Pragmatisme et Sociologie" d'Émile Durkheim est une oeuvre dans laquelle le célèbre sociologue explore les liens entre le pragmatisme, une perspective philosophique axée sur l'action et l'expérience, et la sociologie, la science de l'étude des sociétés humaines. Durkheim examine comment les idées pragmatiques peuvent être appliquées à la compréhension des phénomènes sociaux.
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J'ai entrepris d'examiner les tendances à la mode dans l'art et la littérature et de prouver qu'elles ont leur source dans la dégénérescence de leurs auteurs, et que ceux qui les admirent s'enthousiasment pour les manifestations de la folie morale, de l'imbécilité et de 1a démence plus ou moins caractérisées. M. N.,1894. Troublant pour qui le lit à la lueur de notre époque, cet ouvrage sur le déclin de l'Occident et de ses créateurs a connu un immense succès à travers l'Europe à la fin du XIXe siècle. Une prose flamboyante, souvent burlesque, qui n'a épargné personne : Nietzsche, Zola, Ibsen, Verlaine... Et pour conclure, des lignes aussi visionnaires que délirantes sur l'avenir du XXe siècle
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Les pages qui suivent méritent un avertissement au lecteur contemporain. Bien qu'elles furent écrites par l'une des grandes figures de l'histoire des sciences occidentales, lauréat du Prix Nobel de Médecine en 1912, l'idéologie que cet ouvrage sous-tend par certains de ses aspects doit aujourd'hui, de façon tout à fait légitime et sans aucun détour, être pointée du doigt et remise en cause. Alexis Carrel y défend en effet l'eugénisme et plus généralement une vision racialiste de l'évolution humaine qui n'est plus acceptable. À une époque où le racisme n'était pas un délit et faisait l'objet d'un large consensus, y compris dans les cénacles intellectuels, les scientifiques ont reproduit le préjugé selon lequel un individu déviant socialement qu'il soit jugé fou, délinquant ou nuisible à la société ne pouvait être qu'un individu anormal biologiquement. Ce postulat eut des conséquences très graves avec notamment la mise en place au début du XXème siècle aux États-Unis d'une politique de stérilisation massive des déviants. Encore plus tragique, l'Allemagne nazie, dans son entreprise de « purification ethnique » pratiqua l'euthanasie de centaines de milliers de délinquants, malades mentaux, prostituées et clochards.