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Moi aussi je pense donc je suis : Quand les femmes réinventent la philosophie
Elodie Pinel
- Stock
- Les Essais Stock
- 14 Février 2024
- 9782234096592
Simone de Beauvoir, Hannah Arendt, Simone Weil... difficile pour la plupart d'entre nous de citer d'autres noms de femmes philosophes que ceux-là. Sans doute parce que la plupart d'entre elles n'ont pas eu la chance de se voir attribuer le noble statut de « philosophe », tantôt qualifiées de « femme de lettres », ou au mieux de « penseuses » et « intellectuelles ». Et pour les quelques chanceuses qui sont au panthéon des philosophes, on ne connaît bien souvent qu'une infime partie de leur pensée, ou on les réduit à leur pensée féministe.
Ce livre vous invite à changer de point de vue et à reparcourir l'histoire de la pensée à travers celle de femmes qui ont fait oeuvre de philosophe, alors qu'elles étaient soit exclues de l'institution soit empêchées par les hommes. Vous découvriez une pensée riche, originale, des sujets forts, des formes inattendues, novatrices, car il a bien fallu faire preuve de créativité pour faire entendre sa voix.
Pour Elodie Pinel, elle-même professeure de philosophie, il est plus que temps de prendre au sérieux ces femmes philosophes, d'entrer pleinement dans leur oeuvre et de militer pour qu'elles intègrent les programmes scolaires et que leurs idées infusent enfin dans notre société. -
Nietzsche est l'un des trois essais biographiques écrit par Stefan Zweig en 1925. Il s'agit d'une interprétation personnelle mais argumentée de la vie du célèbre philosophe allemand. Les premières touches de ce portrait laissent entrevoir un être déraciné, quasi-aveugle, tourmenté par de violentes migraines et de terribles maux d'estomac, menant une existence solitaire dans des pensions sans nom. Mais ce quotidien austère, fait de souffrances, n'intéresse Zweig que dans la mesure où il est, selon lui, indissociable du cheminement intellectuel de Nietzsche.
En effet, si la condition physique du philosophe a influencé sa réflexion, lui soufflant des concepts aussi fondamentaux que la volonté de puissance, sa pensée a en retour façonné sa manière d'être au monde. Relativiste, amoral, Nietzsche l'a été jusque dans sa vie, dans ses rapports à autrui. Mû par une passion excessive de la vérité qui excluait toute concession, laissant sans cesse derrière lui ses croyances perdues, le philosophe est allé jusqu'à sacrifier ses amitiés au nom de son insatiable besoin de connaissances et de nouveauté. Cette course vers l'abîme, Stefan Zweig en exprime toute la profondeur, toute la beauté à travers les événements et les oeuvres qui jalonnent la vie de Nietzsche.
Traduit de l'allemand par Alzir Hella et Olivier Bournac -
Ce livre s'inscrit dans le prolongement direct du précédent, La Mémoire, l'histoire, l'oubli, dont il explore l'une des pistes laissées ouvertes : celle de la reconnaissance.
Ce thème, il le parcourt dans ses diverses acceptions, en partant pour cela de ses divers répertoriés par les dictionnaires : la reconnaissance comme processus d'identification (je reconnais cette table) ; se reconnaître soi-même (je me reconnais le même qu'hier ou qu'il y a vingt ans même si j'ai changé) ; la reconnaissance mutuelle (je vous reconnais dans votre différence, et même, je vous suis reconnaissant).
Paul Ricoeur fait le pari que cette diversité lexicale n'empêche pas la constitution d'une philosophie unifiée de la reconnaissance, philosophie qui fait jusqu'ici complètement défaut et que Ricoeur est le premier à tenter. -
La joie est plus profonde que la tristesse : entretiens avec Alexandre Lacroix
Clément Rosset, Alexandre Lacroix
- Stock
- 2 Octobre 2019
- 9782234088474
« Tout est foutu, soyons joyeux. » « Rassurons-nous, tout va mal. » Voilà les maximes préférées de Clément Rosset, telles des remèdes à notre époque contemporaine angoissante. Il nous apprend à nous foutre de tout et à rester joyeux malgré notre condition de mortel, à être capable d'embrasser gaiement l'existence pour accéder à la sagesse et au bonheur, à écarter toute raison de désespérer.
Clément Rosset a accordé une quinzaine d'entretiens à Alexandre Lacroix pour Philosophie magazine entre 2006 et 2017. Nous en avons sélectionné huit, qui permettent de faire un premier pas dans la pensée de ce grand homme. Philosophe de la joie et du tragique, mais non pessimiste, Clément Rosset défendait une vision incarnée de la philosophie, loin de l'image du penseur dans sa tour d'ivoire. Il défendait surtout un réalisme absolu et radical. Pour lui, seul le réel existe.
Le recueil idéal pour s'initier à la philosophie et découvrir les grands philosophes - Nietzsche, Spinoza, Platon, Heidegger, Pascal, Bergson - en décortiquant Tintin, Gaston Lagaffe ou encore un morceau de camembert. -
« Un monde où les idées n'existeraient pas serait un monde heureux car il ne comporterait pas ces forces si puissamment conditionnantes qui contraignent l'homme à des actions inappropriées, ces dogmes sacro-saints au nom desquels les pires des crimes sont justifiés, les plus grandes folies méticuleusement rationalisées. » Aldous Huxley, préface à La première et dernière liberté.J. Krishnamurti n'a eu de cesse de réfléchir à la manière dont l'homme pouvait accéder à la vérité de la vie en se libérant de ses entraves que sont les idées préconçues, les traditions et les systèmes de pensée. Celui qui, toujours, refusa d'être perçu comme un penseur, un gourou ou un philosophe ne livre en aucun cas des solutions. Il ne prescrit pas de remèdes. La marche vers la liberté et la découverte de soi doit aboutir par chacun, et en chacun. Car, et c'est sans doute sa seule conviction énoncée comme telle : pour comprendre le réel, encore faut-il prendre connaissance de soi. Et pour se connaître soi-même, la première étape vers la libération consiste à s'échapper du carcan du conditionnement. Fuir le sempiternel rôle d'imitateur que s'est attribué l'homme et laisser jaillir l'état créatif. C'est cette libération de l'esprit statique, du connu, qui permettra à tout homme d'accéder au rang d'architecte d'une société nouvelle. Car le monde est fait par les hommes, et le mal qu'il exhibe n'est que le fruit pourri de leurs propres souffrances.
L'éveil de l'intelligence s'impose sans conteste comme la somme des textes les plus lus de l'oeuvre krishnamurtienne. On y pénètre comme à l'intérieur de ces tentes où avaient pour habitude de se dérouler les causeries du « maître », dont une part importante est retranscrite dans cet ouvrage. Fidèle à sa « méthode », le penseur exhorte son auditoire à tenter d'éveiller son esprit de manière autonome, le soupçonnant parfois sans détour de sombrer dans le prêt-à-penser, le cliché, et l'amenant, lentement, par le dialogue et à grand renfort d'images, à voir et à comprendre en se dégageant du filtre de la pensée. Qu'il faut distinguer de l'intelligence. Nous vivons dans des concepts, des idées, c'est là le propre de la pensée. L'intelligence, au contraire, recouvre un « état de non-savoir » ; d'inter et de legere, elle invite à « lire entre les lignes ».
De la Suisse aux États-Unis, en passant par l'Inde et la Grande-Bretagne, ces brillantes retranscriptions des conversations publiques de J. Krishnamurti s'étalent entre la fin des années soixante et le début des années soixante-dix. Anonymes, scientifiques et musiciens animent l'échange de leurs expériences personnelles. La vie, la mort, la peur, la violence, la liberté et bien d'autres notions viennent appuyer la tentative d'immobilisation de l'esprit, de « mise en veille » pour appréhender notre intérêt dans le monde et dans la vie et approcher L'éveil de l'intelligence. -
«Sois raisonnable et humain !» m'a lancé Jean Kahn, mon père, avant de se donner la mort. Ai-je bien suivi ce fil d'Ariane qui m'a été offert ? Lorsque beaucoup du ruban de la vie a déjà été déroulé, on se retourne parfois pour en juger l'aspect. J'en ai ressenti le besoin pour apprécier la cohérence d'un parcours, confronté aux questions, situations, dilemmes, engagements et combats auxquels j'ai été mêlé. Encore en cette année 2020, j'ai eu à prendre position et à analyser la crise sanitaire de la Covid-19. En tant que Président de la Ligue nationale contre le cancer, mobilisé pour la protection des personnes malades et spécialiste du sujet. Et en tant que citoyen engagé et attentif, explorateur anxieux de la «voie bonne» en tout domaine : la politique, la violence, le Progrès, les technologies, la vie humaine...
La route a déjà été longue, semée d'embûches comme toute existence, souvent contournée, presque un labyrinthe. Cependant, j'avais, comme Thésée, mon fil d'Ariane. À moi aussi, il a été confié par amour. L'ai-je toujours tenu ? ».
Axel Kahn
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Dewi et Eka sont de vraies jumelles nées dans la province sud du Kalimantan, à Bornéo. La première est sauvée d'un effroyable incendie dans lequel tout le monde pense qu'a péri Eka. En fait, cette dernière a été récupérée par une femelle orang-outan qui l'élèvera. Dewi, elle, sera une des femmes les plus brillantes de sa génération, et recevra le prix Nobel de physiologie et médecine. Eka, bien que recueillie dans une société humaine à dix ans, restera une enfant sauvage souffrant d'un grave retard mental. Elle mourra misérablement. Les deux soeurs ont pourtant les mêmes gênes. Comment Dewi a-t-elle pu développer les outils d'un épanouissement pleinement humain, quelles en furent les étapes et les conditions ? Pourquoi tout cela n'a-t-il pu s'enclencher chez Eka ?
Axel Kahn utilise la forme romanesque pour introduire la thématique qu'il développe à travers un essai, s'attachant à enrichir, touche après touche, l'observation de ses héroïnes gémellaires.
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Ce qui arrive aujourd'hui survient souvent comme une énigme : face à la violence d'événements qui montrent toujours un visage qu'on n'attend pas, on est tenté soit de s'accrocher au passé (à la moindre polémique, « C'est le retour des années trente ! »), soit de se projeter dans le futur par réflexe de table rase. De fait, rien n'est plus difficile que d'éprouver le présent, et de suivre l'exigence de Péguy : « Se mettre en avance, se mettre en retard, quelles inexactitudes. Être à l'heure, la seule exactitude. » Alain Finkielkraut relève le pari. Alliant rigueur de pensée et de formulation, il saisit les principaux moments politiques, sociaux, philosophiques et médiatiques qui ont marqué ces deux dernières années, s'appuie sur de grands penseurs (Arendt, Camus, Kundera, Alain), tire les enjeux, prend de la distance pour en donner une analyse juste.
Devant le choc que fut l'attentat de Charlie Hebdo, face à un esprit de pénitence nationale devenu obsessionnel, devant les excès du pouvoir mais aussi des contre-pouvoirs, face à une gauche qui se sait mortelle, ce livre révèle un souci : celui de contrebalancer par la pensée le déséquilibre permanent dans lequel nous pousse le présent.
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Pour la première fois, Marcel Gauchet, l'un des intellectuels français les plus importants, accepte de retracer l'ensemble de son parcours et en donne les clés. Sa jeunesse et sa première formation, sa position en 68, son itinéraire intellectuel et politique, son rôle dans les revues où s'élabore la pensée de l'antitotalitarisme, sa place au Débat depuis la fondation de la revue en 1980, les grands affrontements de la vie intellectuelle française depuis une trentaine d'années, tels sont quelques-uns des moments de ce livre événement.
Mais surtout c'est l'occasion pour l'auteur d'effectuer la synthèse des aspects divers d'une oeuvre déjà considérable et depuis longtemps au coeur des polémiques les plus vives. Histoire de la religion, histoire politique, interprétation des totalitarismes, avenir des démocraties libérales, philosophie du sujet, ces facettes de son travail sont ici mises en relation les unes avec les autres de façon inédite. -
« Nous pensons toujours ailleurs » : éloge du déplacement, du décalage et du décentrage, cette phrase de Montaigne devient, sous la plume de Nicole Lapierre, le fil d'Ariane d'un voyage intellectuel sans pareil, dans le dédale des idées et des mondes, des époques et des lieux. Son enquête nous entraîne sur les pas de tous ces intellectuels déplacés qui s'en sont allés, justement, penser ailleurs, sortant des sentiers battus, refusant de rester à leur place, passant les bornes, franchissant les frontières, enjambant les barrières sociales, sans y être invités ni conviés. Arpentant un terrain d'aventure où se mettent en jeu et en péril des identités résolument vagues et mêlées, qui refusent classements, confinements et cloisonnements, elle nous fait découvrir une infinie galerie de portraits, de Georg Simmel à Edward Said, de Walter Benjamin à Paul Gilroy, en passant par Devereux, Deleuze et tant d'autres, un musée imaginaire où les idées prennent chair et vie. Éloge de l'entre-deux - un peu dedans, un peu dehors, déjà plus, pas encore -, cet essai amoureux, vagabondage passionnant et passionné, est aussi un livre-manifeste. Par leur vie, leur itinéraire et leurs travaux, les personnages élus par Nicole Lapierre sont autant de figures de l'intellectuel comme étranger, dont l'expérience décalée aiguise les interrogations et stimule la pensée. L'intellectuel critique est toujours une personne déplacée, parfois au sens propre, en raison de son histoire personnelle ou de contingences historiques, mais nécessairement au sens figuré. Le lecteur le découvrira en cheminant avec l'auteur, partageant sa réflexion itinérante, aux frontières des disciplines et aux confins des territoires : il est, heureusement, bien des manières d'être étranger.
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« Aujourd'hui, notre pitié ne s'arrête plus à l'humanité. Elle continue sur sa lancée. Elle repousse les frontières. Elle élargit le cercle du semblable. Quand un coin du voile est levé sur l'invivable existence des poules, des vaches ou des cochons dans les espaces concentrationnaires qui ont succédé aux fermes d'autrefois, l'imagination se met aussitôt à la place de ces bêtes et souffre avec elles.
L'homme moderne est tiraillé entre une ambition immense et une compassion sans limite. Il veut être le Seigneur de la Création et il découvre progressivement en lui la faculté de s'identifier à toutes les créatures. Ainsi s'explique l'irruption récente de la cause animale sur la scène politique.
La nouvelle sensibilité aux animaux aura-t-elle le pouvoir de changer la donne ou l'impératif de rentabilité continuera- t-il à faire la loi, en dépit de tous les cris du coeur ? » A. F.
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« J'atteins l'âge où proposer une utopie est un devoir ; l'âge où les époques à venir semblent toutes également éloignées : qu'elles appartiennent à des siècles lointains ou à de prochaines décennies, elles sont toutes tapies dans un domaine temporel que je ne parcourrai pas. » Le ton est donné par ces premières lignes : personnel, engagé, serein. Dans ce livre-manifeste, Albert Jacquard, en même temps qu'il raconte pour la première fois son enfance et sa jeunesse, livre ses convictions et expose son utopie. Convaincu que nous allons vers un monde d'où le travail-aliénation peut disparaître, il développe l'idée d'une « Cité où tout serait école », où l'on ne parlerait plus du déficit de la Sécurité sociale parce que les soins seraient intégrés au budget de l'Etat au même titre que l'Education ou la Défense, où l'accumulation des richesses céderait le pas à l'organisation des rencontres, où la technique cesserait d'être conçue pour asservir, etc. Utopie ? Bien sûr, mais raisonnable. Car qu'y a-t-il de plus raisonnable que de constater que nous sommes condamnés à inventer de nouvelles voies, faute de quoi le pire est certain.
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Ce dernier livre de Siegfried Kracauer, resté inachevé à sa mort en 1966 et publié à titre posthume, est une réflexion ambitieuse et audacieuse sur la réalité historique comme sur la philosophie de l?histoire. Kracauer s?y confronte, de façon aussi originale qu?incisive, à l?historicisme allemand d?un côté, à l?École des Annales (en particulier à Marc Bloch) et à l?historiographie anglo-saxonne de l?autre. Pourfendant le mirage d?une histoire universelle comme les illusions des grandes chronologies linéaires, il défend l?idée d?un passé discontinu, fragmenté, entre restes et traces. En historien et en théoricien du cinéma, attentif aux questions de narration, il se penche également sur l?écriture de l?histoire, mise en parallèle avec le travail de montage cinématographique.
D?une étonnante actualité, cette analyse originale qui circule avec aisance d?Erasme à Proust ou de Comte à Marx, anticipe les débats les plus récents sur les rapports entre histoire et mémoire comme sur les avancées de la microhistoire.
C?est aussi une méditation sur la condition de l?exilé qui peut se lire comme une autobiographie cachée. Car pour Kracauer, l?historien comme l?étranger ou l?exilé doit accéder à un monde auquel il n?appartient pas. Partagé entre deux époques, celle dans laquelle il vit et celle qu?il étudie, tel l?exilé déchiré entre deux lieux, il est condamné en permanence à errer entre les temps. -
ENTRERENPHILOFaire de la philosophie ? Le plus souvent, cela intrigue ou inquiète : C'est une matière trop complexe, trop abstraite pour moi !Ce petit livre n'est ni un manuel, ni un aide-mémoire. Il n'a qu'une ambition : détruire les préjugés, en facilitant l'accès à cette discipline à partir de quelques interrogations. Par exemple : Qu'est-ce qu'être libre ? Une oeuvre d'art peut-elle être belle et pourtant ne pas me plaire ? Qu'est-ce qui différencie l'homme de l'animal ? Etc. Savoir passer les premiers obstacles peut permettre à chacun de gagner un temps précieux et faire de la philosophie une véritable aventure professionnelle.Agrégé de philosophie,Jean-Paul Jouaryenseigneau lycée Paul-Eluardde Saint-Denis.
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Axel Kahn a été membre du Comité national d'éthique de 1992 à 2004. C'est dire l'importance que la réflexion sur la morale occupe dans la vie et l'oeuvre de ce biologiste dont les prises de position sont bien connues, notamment son refus, pour des raisons éthiques, du clonage thérapeutique.Interrogé par le philosophe Christian Godin, il avance ici plus loin qu'il n'a jamais été sur la nature et les fondements d'une morale sans Dieu, sans transcendance, mais non moins soucieuse de règles et de normes que les morales traditionnelles.
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Coll. Clefs de l'histoire 25 siècles de pensée occidentale. L'itinéraire intellectuel suivi par l'Europe, de Platon à Jaspers.
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Avital Ronell, remarquable philosophe américaine dont l'oeuvre commence à être traduite très largement à l'étranger, s'attache ici à comprendre cette étrange passion humaine : le test. Pourquoi sommes-nous si enclins à nous mettre à l'épreuve, à nous y soumettre constamment, nous et nos proches, dans tous les domaines : à faire de l'épreuve, en somme, une catégorie de l'existence à part entière.
Cette histoire-là commence avec les Grecs. En effet, c'est Aristote le premier qui a critiqué le basanos (la torture), que les citoyens de la jeune démocratie athénienne autorisaient sur les esclaves pour leur extorquer la vérité. Le rapport entre vérité et épreuve (ou test) a commencé là et s'est poursuivi dans la pensée chrétienne par l'examen de conscience puis a été repris par la littérature et la philosophie jusqu'à aujourd'hui avec un succès jamais démenti. Une fois encore, Avital Ronell nous entraîne dans une fantastique aventure philosophique, exigeante certes, et rigoureuse, et qui met en lumière une passion humaine inexplorée. Ainsi, le Test Drive découvre et analyse une nouvelle facette de notre monde contemporain et fait un diagnostic qui met en question notre compulsion à être ou nous croire en permanence « testés ». -
Ces entretiens avec Avital Ronell sont destinés à faire découvrir en France une figure tout à fait exceptionnelle de la nouvelle philosophie américaine. Comparée à Judith Butler (publiée chez La Découverte) dont elle est l'amie et la contemporaine, Avital Ronell, disciple et amie proche de Derrida avec qui elle enseignait aux États-Unis, a toujours suscité les passions. Engagée politiquement, elle aime choquer, déplacer les champs de pensée traditionnels, faire surgir des problématiques censurées ou interdites. Ses territoires de prédilection sont : la bêtise, l'addiction, la passion de l'épreuve ou du test, dans le sillage de la philosophie germanique et de la déconstruction française. Dans ce livre, elle parle à découvert de ses luttes, de ses trouvailles, des questions les plus brûlantes de la modernité, mais elle évoque aussi son enfance à Prague puis à Vienne, l'émigration de sa famille aux États-Unis pendant la guerre, la pauvreté, son parcours universitaire brillant, et nous fait partager une passion philosophique à l'état pur.
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Cet ouvrage était destiné à être remis à Jacques Derrida à l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire. Un anniversaire qu'il n'aura pas connu puisqu'il fut arraché à la vie l'année précédente. Les auteurs de cet hommage international sont tous réputés pour leurs travaux personnels et pour leur lecture attentive de l'oeuvre de Derrida. Ayant tous fréquenté à la fois l'homme et l'oeuvre, Derrida aura signifié à leurs yeux une « ligne de vie » les tenant à l'écart des dogmatismes et des préjugés, leur ouvrant un avenir pour la pensée, pour l'écriture, pour la vie. Nous avons donc choisi d'ajouter le texte inédit de Derrida, Penser ce qui vient, où se dessine en vue d'une justice à venir, une révolution dans la pensée même de la révolution. L'oeuvre immense de Derrida, celle déjà publiée et celle aussi importante qui reste à venir, dépasse les frontières entre la philosophie, la littérature, le droit, la psychanalyse, le politique. Jean-Luc Nancy montre que là où Foucault, parlant de la folie, restait posté sur la rive de la raison, Derrida court le risque et la chance d'affoler la raison plutôt que d'arraisonner la folie. Ce faisant, avec la déconstruction des philosophies de la religion, on ne cesse d'examiner comment la théologie est construite comme discours, que ce soit celui de la chrétienté, du judaïsme ou de l'islam. Et comment le « retour du religieux » et de la religion sous sa forme la plus violente entrent en résonance avec les possibilités impressionnantes et les désavantages considérables de la mondialisation, du capital mondial et des nouvelles technologies médiatiques.On verra que tous les textes qui composent ce volume ont le mérite d'explorer la pensée de Derrida tout en la rendant aisément accessible à tout lecteur exigeant qui ne se satisfait pas du « penser-sans-peine » que répandent aujourd'hui les médias.
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Louis Althusser est devenu célèbre en publiant en 1965 Pour Marx et Lire Le Capital. Mais l'éclat de cette pensée fondatrice d'école ne doit pas faire oublier qu'elle ne fut qu'un moment d'un itinéraire philosophique.
Pratiquement inconnus jusqu'alors, les écrits de jeunesse de Louis Althusser sont marqués par un double passage de Hegel à Marx et du catholicisme au communisme. Publiés ici dans leur quasi totalité, ils comprennent notamment des libelles aux titres évocateurs : L'internationale des bons sentiments et Sur l'obscénité conjugale, un mémoire universitaire passionnément hégélien et une longue lettre à Jean Lacroix qui éclairent bien des renversements ultérieurs.
La seconde partie de ce volume met en évidence la complexité largement méconnue des textes écrits par Althusser au cours des années 1970, placés d'emblée sous le signe de la crise : crise personnelle, mais aussi crise de la théorie marxiste longuement analysée par le texte qui domine cette période : Marx dans ses limites.
Dans ses derniers écrits, après 1980, Louis Althusser tente d'arracher à la nuit une réflexion sur ce qu'il appelle désormais "matérialisme de la rencontre", puis "matérialisme aléatoire". Il y est question de vide et de train qui ne mène nulle part.
Ces textes ont été réunis et présentés par François Matheron. -
Il y a quarante ans, on ne parlait que d'eux. Ils faisaient la une des journaux quand on les mettait en prison ou quand on les échangeait au milieu d'un pont. Et puis le camp communiste a basculé. Ils ont presque totalement disparu de la scène, balayés par les peuples et les anciens apparatchiks reconvertis en démocrates.
Depuis quelques années, les dissidents réapparaissent un peu partout. Comme leurs aînés, ils refusent la lutte armée et rejettent la violence. Ils n'ont pas d'ambition politique : ce sont des individualistes. Leur démarche est d'abord éthique. Ce qu'ils ont sous leurs yeux les révolte et ils décident de réagir, c'est tout. Comment ? En inventant des formes d'actions, à leurs risques et périls.
Michel Eltchaninoff est allé les rencontrer, là où ils vivent. À Téhéran, où une jeune femme qui ne supporte pas l'obligation de porter le voile enregistre un clip sur un toit de la ville et danse tête nue en compagnie de garçons. En Belarus, où des opposants, épuisés d'avoir pris tant de coups, créent des revues et des galeries d'art pour survivre sous la chape de la dictature. En Inde, où le successeur du Dalaï Lama, le 17e karmapa, s'est réfugié et tente de faire espérer le peuple tibétain en voie de disparition.
Qu'ils vivent en régime dictatorial ou dans un État corrompu, ils créent ou redécouvrent des moyens d'expression originaux. Loin des faux dissidents de l'extrême-droite complotiste d'aujourd'hui, loin des lassitudes occidentales, ils décident de faire de leur vie quelque chose dont ils puissent être fiers.
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Peut-on se libérer de ses genes ? l'épigénétique
Ariane Giacobino
- Stock
- 28 Février 2018
- 9782234084926
Ce que l'on mange, l'air qu'on respire, ou les stress intenses ont une influence sur notre ADN. L'environnement modifie nos gènes, comme s'il y laissait une cicatrice. Et cette cicatrice est, parfois, transmissible à nos descendants. Un traumatisme vécu par une femme enceinte peut, par exemple, affecter son futur bébé.
Plus stupéfiant encore, cette transformation de nos gènes est réversible ! Cette découverte révolutionnaire s'appelle l'épigénétique. Et elle implique la fin du déterminisme génétique absolu.
De cette science découlent également le développement des cellules souches et les promesses d'une médecine personnalisée.
En suivant le parcours professionnel du docteur Ariane Giacobino, nous entrons de plain-pied dans le monde passionnant de l'épigénétique. -
Un milliard d'êtres humains vivant avec moins d'un dollar par jour. 270 millions de morts, entre 1990 et 2005, sous l'effet de l'extrême pauvreté. Plus que toutes les pertes des guerres du XXe siècle. 18 millions de victimes, un tiers des décès mondiaux par an dus à la misère.
Ces données correspondent pour l'essentiel à la profondeur des inégalités entre les pays du Nord et ceux du Sud. Faut-il que les États riches s'emploient à remédier à la situation des États pauvres, et si oui, selon quelles modalités et à quelles conditions ? Cette question, qu'on désigne aujourd'hui comme celle de la « justice globale », est venue s'ajouter, depuis la fin des années 1970, à la question classique des inégalités. Quel peut être, au plan global ou mondial, l'analogue de ce que sont les politiques sociales au sein d'une société donnée ? S'agit-il, si l'on accorde que les États riches ont à contribuer au développement des pays pauvres, de procéder, là aussi, par des transferts de ressources ? Ou faut-il oeuvrer pour que les pauvres du monde accèdent à des « pouvoir-faire » les rendant capables de prendre en charge leur destin ?
Discutant ces options, envisageant d'autres perspectives encore, ce livre entreprend pour la première fois, en combinant approche politique et approche éthique, de construire une théorie systématique de la justice globale.